Ochronose exogène

Ochronose exogène

– DERMOSCOPIE

 La dermoscopie est une technique non invasive. Elle emble utile au diagnostic de l’ochronose exogène en montrant des structures globulaires irrégulières gris-bleu en raison de la profondeur du pigment, annulaires et arciformes. Dans certaines régions, ces structures arciformes et annulaires sont situées autour des orifices folliculaires [17] et encore réalisent l’oblitération complète des follicules par une pigmentation intense [12]. La couleur observée cliniquement et à l’aide de la dermoscopie est bleu-gris en raison de la localisation dermique du pigment [23]. 10 Iconographie 3: Dermoscopie montre des structures globulaires bleu- gris , de forme annulaires et arciformes, confluentes. Ces structures sont situées au niveau des follicules pileux [23]. Charlin et al ont rapporté les caractéristiques morphologiques de 2 patients atteints d’une ochronose exogène induite par l’hydroquinone associée à un mélasma. Ils ont observé des zones amorphes bleu-gris oblitérant certaines ouvertures folliculaires et des caractéristiques dermoscopiques propres au mélasma (accentuation du pseudo-réseau normal de la peau du visage) [17] (Tableau I). 11 Tableau I: Comparaison des caractéristiques dermoscopiques du mélasma et de l’ochronose exogène [24]. Mélasma Ochronose exogène Caractéristiques globales – pseudo réseau pigmenté homogène brunâtre – épargnant les orifices folliculaires – Fond brun diffus avec des zones amorphes bleu-gris – effaçant certains orifices folliculaires caractéristiques locales – Granules et globules multiples brun foncé épargnant le follicule – structures irrégulières globulaires bleugris, de forme annulaire et arciformes – Motif comparable à un « ver » – Des points blancs peuvent être vus – Présence de points blancs possible Berman et al ont étudié 5 patients avec une ochronose exogène secondaire à l’application à long terme de crème hydroquinone et de 3 patients atteints de mélasma sans antécédents d’utilisation d’hydroquinone. Chez les patients présentant une ochronose exogène, des globules bruns foncés et des structures globulaires sur fond brun diffus ont été observés. En revanche, chez les patients avec melasma, on a noté un fin réseau réticulaire brun sur un fond d’une faible structure brun clair [25]. Les auteurs ont ainsi souligné l’utilité de la dermoscopie pour différencier ces deux entités, et poser ainsi le diagnostic d’ochronose au stade I. 

HISTOLOGIE 

L’examen anatomo-pathologique permet le diagnostic de certitude de l’ochronose exogène. Les principales lésions s’observent dans la couche papillaire du derme. Elles révèlent une incontinence pigmentaire, une élastose solaire [17, 12 ] et surtout des dépôts jaune-brun ( ocre ) en forme de « banane » parfois associés à l’homogénéisation, au gonflement et à la dégénérescence des faisceaux de collagène. Il existe un infiltrat inflammatoire modéré qui peut être riche en histiocytes et en plasmocytes [12, 20]. Par ailleurs, on retrouve des télangiectasies avec des vaisseaux du plexus capillaire ectasiques [4, 19]. L’épiderme apparaît généralement normal, et ne présente pas de changement remarquable [4, 12]. Iconographie 4:Histopathologie de la l s ion d’ochronose exogène, montrant un épiderme normal, une légère incontinence pigmentaire, une élastose solaire et des dépôts en forme de «banane» jaune-bruns (ocres) dans le derme papillaire. Teinte H & E × 40 [17]. 13 Lorsque l’ochronose est évoluée, les lésions cliniques prennent un relief micropapuleux qui, du fait d’une teinte noire prononcée, a été comparé à du caviar ; il existe alors des lésions majeures des fibres dermiques, avec un tableau histologique comparable au milium colloide [4]. Il a été rapporté un infiltrat inflammatoire granulomateux sarcoïdosique avec des cellules géantes phagocytant les particules ocres. Ainsi qu’une élimination transfolliculaire des fibres ocre [12]. Les dépôts correspondent à l’accumulation du pigment issu de la polymérisation de l’acide homogentisique autour des fibres de collagène ou des fibres élastiques, voire au niveau des mélanocytes [8]. Ces dépôts se colorent en noir par la coloration de Fontana et en bleu nuit avec la coloration du bleu de méthylène. 

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 TRAITEMENT

 Le traitement de l’ochronose exogène reste difficile. Par conséquent, la prévention tient toute sa place : une éducation adéquate du patient, un diagnostic précoce et un suivi dermatologique méticuleux son nécessaires [27]. L’arr t du topique en cause peut apporter une régression de la pigmentation. Toutefois, le délai d’amélioration peut atteindre plusieurs années [20]. De nombreux traitements topiques à base de dermocorticoïdes, d’acide trichloroacétique, de photoprotecteurs et de cryothérapie ont été essayés sans véritable résultats favorables [5, 20]. Le traitement le plus souvent proposé est la vitamine A acide en topique qui améliore les lésions de manière inconstante [19]. Diven et al. décrivent un cas d’ochronose exogène traitée par dermabrasion et laser CO2 avec de bons résultats [28] L’utilisation du laser sur l’ochronose est un sujet de débat. Si certains spécialistes sont d’accord sur l’efficacité du laser Nd Yag 1 064 nm, les publications sur le sujet sont rares. Deux cas d’ochronose exogène traités par le 14 laser Alexandrite 755 nm à raison de quatre à six séances avec un intervalle de 15 jours chez l’un et de 4 mois chez l’autre ont été rapportés par Bellew et al. Un éclaircissement progressif a été noté à la suite de chacune des séances. Les biopsies post-traitement ont montré la disparition des dépôts pigmentaires au niveau du derme. [10] (Cf figure5) . Des études sur un plus grand nombre de patients permettront de déterminer la réelle efficacité des lasers sur l’ochronose exogène. Iconographie 5: Résultats obtenus après 6 séances de lasers Q-Switched alexandrite (755 nm) .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR L’OCHRONOSE EXOGENE
I- HISTORIQUE
II- EPIDEMIOLOGIE
III- CLINIQUE
IV- DERMOSCOPIE
V- HISTOLOGIE
VI- TRAITEMENT
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
METHODOLOGIE
I. Objectifs
I.1. Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. Patients et méthodes
II.1 cadre d’étude
II.2 Type et période d’étude
II.3 population d’étude
II.4 critères de sélection
II.5 recueil des données
II.6 Saisie et analyse des données
II.7 Aspects éthique et financier
III. RESULTATS
III.1 Etude descriptive
III.1.1. Aspects épidémiologiques
III.1.1.1. Fréquences
III.1.1.2. Aspects sociodémographiques
III.1.2 Terrain et antécédents
III.1.3 Enquête cosmétologique
III.1.4 Aspects cliniques
III.1.5 Aspects dermatoscopiques
III.1.6 Aspect anatomopathologiques
III.1.7 Aspects thérapeutiques
DISCUSSION
I- Limites de notre travail
II- Aspects épidémiologiques
III- Aspect cosmétologique
IV- Aspects cliniques
V- Aspect Dermatoscopique
VI-Aspects Histologiques
VII- Aspect thérapeutique
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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