NOUVEAU-NES PRE-POLLUES Impact de l’exposition prénatale à la pollution atmosphérique chez le fœtus et le nouveau-né

NOUVEAU-NES PRE-POLLUES Impact de l’exposition prénatale à la pollution
atmosphérique chez le fœtus et le nouveau-né

ANALYSE ET DISCUSSION

La prématurité, la croissance fœtale, la mortalité néonatale et les malformations congénitales, sont autant de problèmes de santé publique qui se posent actuellement dans nos sociétés occidentales [42]. C’est pourquoi, ils ont suscités un intérêt croissant dans la communauté scientifique, l’amenant à rechercher des étiologies et des facteurs favorisants, dans l’objectif de réduire cette morbidité et cette mortalité néonatale.

S’il est désormais établi que l’environnement influe sur la croissance et le développement du fœtus [43] il demeure toutefois des interrogations sur le rôle de certains facteurs environnementaux, notamment les polluants atmosphériques. L’objectif de cette revue de la littérature était de réaliser une synthèse des différents effets de l’exposition prénatale aux polluants atmosphériques sur le fœtus et le nouveau-né, à partir des articles parus ces 5 dernières années.

Pour certaines issues de la grossesse, la définition retrouvée dans les articles est uniforme. Ainsi, la prématurité est définie par une naissance survenue avant 37 SA. Le petit poids de naissance correspond à un poids inférieur à 2500g alors que le très petit poids de naissance équivaut à un poids inférieur à 1500g. Toutefois, d’autres caractéristiques ont été redéfinit au fil du temps. Concernant le retard de croissance intra-utérin, Il est définit dans l’étude de Pereira et al. [26] par un poids de naissance inférieur au 10ème percentile, alors qu’il correspond à une estimation échographique du poids fœtal inférieur au 10ème percentile associée à un infléchissement de la courbe de croissance, dans l’étude plus récente de Vieira et al. [13].

Par ailleurs, les malformations congénitales sont définies de façon homogène. La coarctation de l’aorte est un rétrécissement de l’aorte thoracique descendante. Les anomalies du retour veineux pulmonaire consistent en un abouchement, total ou partiel, des veines pulmonaires dans le secteur droit. Le tronc artériel commun est définit par un seul vaisseau naissant du cœur au-dessus d’une large communication interventriculaire [44]. Concernant les malformations oro-faciales, sont décrites les fentes orofaciales qui correspondent à un défect au niveau de la lèvre et/ou du palais et/ou de l’os maxillaire.

Enfin, les anomalies de membres traitées sont la syndactylie qui correspond à un accolement et une fusion de plusieurs doigts ou orteils entre eux et la polydactylie qui est la présence de doigts ou d’orteils surnuméraires. La revue de la littérature a permit de mettre en évidence une association significative entre les polluants contenus dans l’air et l’issue de la grossesse et en particulier pour la prématurité, la croissance fœtale et le poids de naissance.

Une méta-analyse réalisée par Zhu et al. en 2015, suggèrent qu’une augmentation de 10μg/m3 de l’exposition de la femme enceinte aux PM2.5, est associée de manière significative à une augmentation du risque de 15 prématurité (OR=1,10). 7 autres études de cohorte viennent appuyer ces résultats, et rapportent une augmentation du risque pour d’autres polluants tels que les PM10, le SO2, le NO2 et l’O3. 5 études se sont intéressés aux effets de la pollution atmosphérique sur la croissance fœtale et ont retrouvés ainsi une association significative entre l’exposition aux PM10 et au NO2 et la réduction de la croissance fœtale.

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En particulier, la méta-analyse de Vieira et al., publiée en 2015, rapportent une association significative (OR=1,31) entre le risque de retard de croissance intra-utérin et l’exposition prénatale au NO2. Les effets sur le poids de naissance ont été évalués dans 7 études dont 3 méta-analyses et 1 revue de la littérature. Les résultats sont également concordants et rapportent une réduction du poids de naissance chez les fœtus dont les mères sont exposées aux polluants de l’air tels que les PM2.5, les PM10, le CO et le NO2.

RESULTATS

Ce sont donc 32 articles qui ont été analysés dans le but d’identifier les effets de l’exposition prénatale aux polluants atmosphériques sur le fœtus et le nouveau-né. Parmi eux : 4 méta-analyses [10, 11, 12, 13], 1 revue de la littérature [14], 6 études de cohortes prospectives [15, 16, 17, 18, 19, 20], 18 études de cohortes rétrospectives [21 à 38], 2 études cas-témoins [39, 40] et 1 étude de prévalence [41]. 1 article a été publié en 2011, 12 en 2012, 4 en 2013, 12 en 2014, 3 en 2015 et 1 en 2016. Les études proviennent d’Amérique (14 aux Etats-Unis, 1 au Canada et 1 au Brésil), d’Europe (Espagne, Royaume Unis, Pays-Bas, Pologne, France), d’Australie, de Taiwan et du Ghana. Enfin, les populations incluses dans ces études ont des effectifs variables compris entre 386 et 1 917 155 pour la plus vaste étude.

L’analyse détaillée de ces articles a été présentée dans un tableau de synthèse (Annexe IV) comprenant : – Les références de la publication : année, auteur, nom de la revue, lieu de l’étude – Le(s) objectif(s) de l’étude – Le type d’étude et la méthodologie utilisée – Les caractéristiques de la population étudiée – Les principaux résultats – Les limites et biais identifiés par les auteurs – La conclusion de l’étude – Le niveau de preuve – L’impact factor de la revue Les conclusions principales, par type d’étude, ont été présentées dans les tableaux 1 à 5. Pour la majorité des études, l’exposition prénatale aux polluants atmosphériques est déterminée à partir des mesures de stations fixes ou satellites réparties sur le territoire national et de l’adresse maternelle retrouvée sur les certificats de naissances.

Les polluants mesurés sont les : particules fines de diamètre inférieur à 2,5 m (PM2.5), particules fines de diamètre inférieur à 10 m (PM10), particules grossières (PMcoarse), dioxyde d’azote (NO2), dioxyde de souffre (SO2), ozone (O3), monoxyde de carbone (CO), monoxyde d’azote (NO), benzène, la pollution liée au trafic routier et la pollution liée aux centrales électriques d’énergies non renouvelables. Seule l’étude réalisée en Pologne par Jedrychowski et al., estime l’exposition aux polluants à partir de moniteurs individuels

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