Le terme « sous-développement » employer pour la première fois par le Président Américain Harry TRUMAN en 1949 lors de son discours sur l’Etat de l’Union «point IV » revêt un caractère économique . En 1952, le démographe et économiste ALFRED SAUVY utilisa la notion de TIERS- MONDE pour qualifier les pays sous développés par analogie à la notion de « Tiers-Etat » énoncé par SIEYES sous la révolution française. En 1965, YVES LACOSTE, dans son œuvre intitulé «Géographie du sous- développement » , propose une définition qui insistait de surcroit sur la complexité du phénomène et sur sa dimension territoriale. Selon l’auteur, le sous-développement est un phénomène global, une situation complexe dans chaque territoire, il se manifeste par une imbrication des symptômes économiques, sociologiques et démographiques et il procède d’une combinaison de facteurs imbriqués les uns dans les autres …la combinaison ainsi réalisée n’est pas statique, elle évolue sous l’effet d’un jeu de forces complexes.
L’économie de développement considérée comme étant un ensemble des théories économiques cherchant les causes du sous-développement et les voies pour en sortir, depuis son élaboration, a fait l’objet de nombreux débat. Actuellement, la théorie économique connait des progrès considérables contribués méthodologiquement à la compréhension et à la relance du développement. D. C North est un auteur pionnier contemporain, qui a analysé le rôle des institutions dans le processus de développement économique. Il montre en particulier que l’existence de bonnes institutions de droits de propriété privée stimule le développement de l’investissement et la croissance économique. Entre rôle des institutions et développement existe donc un lien étroit.
NOTIONS ET CONCEPTS DU SOUS-DEVELOPPEMENT
Selon l’économiste indien AMARTYA SEN, prix Nobel d’économie en 1998 , le développement se définit comme étant un processus augmentant la capacité des individus à jouir de liberté. Pour assurer le développement, les stratégies de développement doivent non seulement viser la production des revenus et des ressources mais également des « capabilités ». La disponibilité des ressources ne suffit donc pas, il faut assurer la capacité de jouir de ces ressources. Un des préalables au développement selon SEN est la démocratie qui est la forme du pouvoir politique garantissant le mieux l’assurance des « capabilités ».
FONCTIONNEMENT DU SOUS-DEVELOPPEMENT
Après la seconde guerre mondiale, le monde voit sa structure évoluer. Elle présente peu à peu un double aspect tant au plan politique qu’économique. Au plan politique, le monde est caractérisé par une structure bipolaire marquée par l’affrontement dans une « guerre froide » de deux modèles aux idéologies différentes auxquels peuvent se raccrocher les nations sous-développées. Sous l’angle économique, cet aspect bipolaire du sousdéveloppement engendre la scission du monde en deux parties, l’une développée et l’autre sous-développée.
NOTIONS DE SOUS-DEVELOPPEMENT
La définition, les origines, le mécanisme du sous-développement ont fait l’objet de controverses théoriques importantes dans la seconde moitié du XXè siècle. Néanmoins il nous faut ici un repérage des conditions économiques du sous-développement.
Concept du sous-développement
Définition du sous-développement
La définition du sous-développement est une notion complexe. On peut se référer à la définition de Jean Marc Fontaine dans son ouvrage intitulé « Mécanisme et Politique de développement économique » .
Définir un « état de sous-développement », c’est situer les sociétés sur une échelle qui va du « moins » au plus, de « l’arriération » à la « modernité » et donc postuler un critère universel de jugement. Les définitions les plus éclairantes sont celles qui visent à saisir les inégales capacités d’adaptation des sociétés aux évolutions mondiales et qui débouchent presque immanquablement sur les notions complexes de dépendance, de hiérarchie ou de domination mondiale.
Les pays sous-développés se délimitent de ceux des développés par les indicateurs suivants :
– Le taux de croissance qui ne définit pas les pays sous-développés car le développement est par nature un phénomène qualitatif de transformation sociétale (éducation, santé, éducation civile et politique…) alors que la croissance économique est seulement un phénomène quantitatif d’accumulation des recherches. Le PIB qui ne prend pas compte que la richesse crée par un pays, ne rend pas compte des inégalités entre les habitants et ne fait pas apparaitre l’autoconsommation. On préfère au PIB l’IDH « Indicateur de développement Humain» qui en plus du PIB par habitant, intègre des données comme l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation,… et permet donc de mesurer de façon plus précise l’amélioration de la qualité de vie des habitants.
– La mesure par le produit national brut par habitant (PNB/habitant) La Banque mondiale mesure le niveau de développement par un indicateur de richesse, le revenu moyen de la population assimilé au PNB/habitant. Cela lui permet de classer les pays en trois catégories selon leur niveau de richesse (les données sont de 2006) :
– 53 pays à revenu faible (moins de 905 $/habitant) : on y retrouve en majorité des pays pauvres africains et asiatiques comme le Mali, le Kenya, le Libéria, la Mauritanie, le Bangladesh, le Cambodge, le Népal, Madagascar… mais aussi l’Inde
– 96 pays à revenu intermédiaire (entre 906 et 11 115 $/habitant) : devant la trop grande hétérogénéité de cette catégorie, la Banque mondiale la structure en deux sous-catégories depuis 1989 :
– 55 pays à revenu intermédiaire tranche inférieure (entre 906 et 3 595 $/habitant) : on y retrouve d’autres PED d’Afrique et d’Asie comme l’Algérie, le Sri Lanka et surtout la Chine, mais aussi des PED d’Amérique latine comme Cuba ou la Colombie et des pays d’Europe centrale et orientale (PECOT) en transition comme l’Albanie, la Moldavie ou l’Ukraine ;
– 41 pays à revenu intermédiaire tranche supérieure (entre 3 596 et 11 115 $/habitant) : on y retrouve encore des PED comme les grands pays d’Amérique latine que sont le Brésil ou L’Argentine, et la majorité des PECO comme la Hongrie ou la Pologne et surtout la Russie ;
– 60 pays à revenu élevé (plus de 11 116 $/habitant) : ce sont les PDEM mais aussi certains pays du Moyen-Orient comme le Qatar, les Émirats arabes unis ou le Koweït, et des pays asiatiques comme la Corée du Sud, Hong Kong ou Singapour
-La mesure par l’IDH L’IDH synthétise ces trois indices en un seul traduisant le niveau de développement du pays, Noté de 0 à 1. Ainsi, en 2005, les pays à développement humain élevé ont un IDH supérieur à 0,800 ; les pays à développement humain moyen ont un IDH compris entre 0,500 et 0,799 ; les pays à développement humain faible ont un IDH inférieur à 0,500 .
Introduction |