Notion de services écosystémiques et socio-écosystèmes

Le terme « développement durable » a été défini pour la première fois en 1987 dans le cadre du Rapport de Brundtland rédigé par l’UNCED comme étant un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (UNCED, 1987). Il repose sur trois piliers que sont la durabilité écologique, le développement économique et la justice sociale. Deux composantes complémentaires sont également inhérentes à cette définition : la première met l’accent sur une liste des besoins à satisfaire ; la seconde considère l’accumulation de ressources et de capacité nécessaire à leur satisfaction (Dubois & Mahieu, 2002). Par ailleurs, la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement en 1992 stipule que : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » (Principe 1, UNEP, 1992) et que « Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément. » (Principe 4, UNEP, 1992). Ainsi, la mise en protection des forêts s’inscrit dans une perspective de développement durable.

Concepts et Etat de l’art

Notion de services écosystémiques et socio-écosystèmes

L’année 1997 est marquée par l’émergence du concept de services écosystémiques (Costanza, et al., 1997 ; Daily, 1997). La définition communément admise de services écosystémiques est celle de l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire (MEA, 2005) qui dit que ce sont les bénéfices que les humains retirent des écosystèmes sans avoir à agir pour les obtenir. Ce concept permet de reconnaître les nombreux bénéfices que la nature offre à la population. D’un point de vue économique, les flux des services écosystémiques peuvent être perçus comme les dividendes que la société reçoit sur le capital naturel (TEEB, 2010).

La définition d’un service écosystémique part d’un principe de séparation entre les sociétés humaines et les écosystèmes naturels (Descola, 2005). Hein et al. (2006) met l’accent sur l’idée selon laquelle différents acteurs auront différents intérêts par rapport aux services en fonction de l’échelle à laquelle ils se situent. Les services écosystémiques ne se limitent pas seulement sur l’approvisionnement de l’écosystème mais concernent également la gestion intégrée (Bennett et al., 2009). C’est le concept de « système socio-écologique » (SES) définit comme étant une unité bio-géo-physique combinée avec ses acteurs sociaux et ses institutions. En effet, Elinor Ostrom a interprété le SES comme étant un système complexe : « SESs are composed of multiple subsystems […]. In a complex SES, subsystems such as a resource system (e.g., a coastal fishery), resource units (lobsters), users (fishers), and governance systems (organizations and rules that govern fishing on that coast) are relatively separable but interact to produce outcomes at the SES level […] » (Ostrom, 2009, p. 419). Autrement dit, la fourniture d’un service écosystémique donné implique l’interaction de plusieurs sous-systèmes. Les systèmes économiques humains s’appuient sur et s’inscrivent donc dans le fonctionnement des écosystèmes, et non pas en dehors (Teyssèdre, 2010).

Services écosystémiques des forêts en zones arides

Les forêts et les autres terres boisées jouent un rôle vital dans le maintien de l’équilibre écologique et l’amélioration des moyens d’existence des populations en zones arides. En effet, ces forêts (FAO, 2013) :

– sont riches en une biodiversité qui s’est adaptée à des conditions écologiques extrêmes ;
– fournissent des biens et services écosystémiques d’une importance vitale ;
– constituent un tampon contre la sécheresse et la désertification ;
– offrent un dispositif de sécurité contre la pauvreté ;
– représentent un capital naturel pour l’atténuation de la variabilité ou du changement climatique et l’adaptation à ses effets.

Vu les multiples rôles qu’elles jouent, les forêts sont peut-être encore plus importantes en zones arides qu’ailleurs (FAO, 2014). Cependant, l’absence d’une bonne compréhension et d’informations précises fait que l’importance de ces zones est parfois sous-estimée. Ainsi, elles doivent faire partie d’un plan et d’une stratégie de gestion détaillés et durables d’utilisation des terres, et il est urgent que le secteur forestier montre un engagement clair et travaille avec d’autres secteurs pour améliorer et concevoir des politiques et des procédures appropriées (Liniger et al., 2011).

Logique comportementale face à un risque

Les individus ont tendance à dévier de comportements rationnels quand ils prennent des décisions sous une contrainte ou risque (Osuala, 2012). Dans la psychologie sociale, les pensées, les sentiments et les comportements des gens sont influencés par la présence réelle, imaginaire ou implicite des autres (Allport, 1985). Selon le rapport de la Banque Mondiale sur le développement humain, il existe trois principes de prise de décision individuelle (Banque Mondiale, 2015) :
– la pensée automatique : ce qui vient automatiquement à l’esprit ;
– la pensée sociale : ce qui est influencée par les préférences sociales, les réseaux sociaux, les identités sociales et les normes sociales ;
– la pensée par modèles mentaux : ce qui est influencée par la perception et l’interprétation des phénomènes.

Il est à noter que les individus qui reçoivent des stimuli peuvent changer de comportement. Et, il existe une très forte interaction entre le comportement et la pensée.

Table des matières

Introduction
1 Concepts et Etat de l’art
1.1 Notion de services écosystémiques et socio-écosystèmes
1.2 Services écosystémiques des forêts en zones arides
1.3 Logique comportementale face à un risque
1.4 Perception et adaptation dans la gestion des risques
1.5 Notion de vulnérabilité et de capabilité
1.6 Notion de changement climatique et de variabilité climatique
1.7 Gestion des risques et adaptation des ménages à Madagascar
2 Matériels et Méthodes
2.1 Justification du choix du thème
2.2 Zone d’étude
2.3 Outils de saisie et de traitements de données
2.4 Démarches de vérification communes aux hypothèses
2.5 Démarches spécifiques pour vérifier chaque hypothèse
2.6 Chronogrammes des activités
2.7 Limites méthodologiques
3 Résultats
3.1 Résultat 1 : Logique comportementale des ménages face aux risques
3.2 Résultat 2 : Importance du recours à la gestion durable des terres
4 Discussions et recommandations
4.1 Tendances des variabilités climatiques
4.2 Perception et adaptation face aux perturbations
4.3 Vulnérabilité des ménages aux alentours de la Réserve
4.4 Exploitation forestière au niveau de la Réserve
4.5 Système agraire actuel
4.6 Choix du système sous-couverture végétale
4.7 Recommandations
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes

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