Les raisons de la fermeture d’un projet minier sont nombreuses. Quels que soient les raisons et le mode de fermeture, les enjeux restent nombreux. Seulement pour des raisons autres (économiques, politiques, environnementales, financières, humaines) une mine peut être amenée à arrêter de fonctionner donc à fermer avant la fin de sa période d’exploitation. Aux défis environnementaux et économiques pris en compte habituellement durant l’arrêt des activités, se sont ajouté ceux sociaux. Cette prise en compte du social est devenue incontournable. Le sujet est d’une telle importance qu’à ce jour on y consacre des conférences. Exemple : mine clôture; mine réhabilitation and clôture planning ou encore life of mine sont des événements qui démontrent l’importance des enjeux autour de la fermeture des mines. Les participants à ces récentes conférences ont mentionné la nécessité d’avoir des meilleurs outils d’analyse, de performance décisionnelle et d’études de cas. Un outil a été proposé en ce sens, mais théorique à date (Van Zyl Dirk, 2007).
L’international commission on mine clôture et la International society for rock mechanics reconnait dans leur rapport mine clôture and post mining management international-state-ofthe-art (14) le besoin de poser un regard spécial sur la fin de vie d’un projet minier. Des travaux font ressortir les enjeux d’une mauvaise fermeture d’un projet d’extraction (Christophe, 2008) mais la proposition des auteurs est uniquement d’un point de vue géo mécanique. En plus, l’état des lieux montre qu’une grande partie de ces outils sont des normes ou des guides. Notre outil est différent de la leur parce ce que nous sommes axés sur les décisions.
La problématique de la fermeture des mines a fait l’objet d’une proposition (un outil) pour anticiper sur les risques. Cet outil le MRPP (Mining Risk Prévention Plans) (Didier Christophe et Xavier, 2007), peut être utilisé en cours de vie d’une mine, mais pas en fin de sa vie. Il permet de cartographier les zones terrains qui présentent beaucoup de risques pour les hommes et de prendre en compte ces dangers dans la modélisation de toutes formes d’activités humaines. C’est un bon outil, mais qui n’aide pas vraiment à réduire les impacts en cours de projet. En effet, l’outil prend en compte (durant le projet ou à la fin) la situation telle qu’elle se présente avant de chercher à y apporter des solutions. Un outil différent du nôtre, car nous cherchons à atténuer les différents impacts liés aux décisions de gestion au cours du projet, de sorte que la situation finale présente le moins de problèmes possible. Il manque pour le cas de l’industrie extractif, des outils décisionnels qui limitent de façon efficace, les impacts.
Types de fermetures et raisons
Les enjeux et les défis qui entourent la fermeture de la mine sont nombreux. Les préoccupations sociales, économiques et environnementales sont les grands axes du défi de la fermeture. À cela, il faut ajouter la complexité des contextes dans lesquels tout doit être mené, et entre autres, le besoin d’impliquer toutes les parties prenantes.
Les experts de plusieurs domaines se sont penchés sur les préoccupations relatives aux activités de fermeture de la mine. Aussi, on a des recherches qui portent sur les problèmes de pollution de l’air (Ghose et Majee, 2001), des sols et des nappes d’eau souterraines (Razo et al., 2004), en ce qui concerne les préoccupations environnementales. Il y aussi les recherches sur le financement de la fermeture (Irimie, Munteanu et Matei, 2004) et enfin, des recherches sur la préoccupation sociale, le besoin de maintenir la qualité voire améliorer les conditions de vie des communautés ayant vécues à proximité de la mine (Veiga, Scoble et McAllister, 2001). Toutes ces préoccupations sont complexes et présentent pour chaque cas des particularités majeures.
Au moment de la fermeture de la mine, on pourrait évaluer la qualité de gestion du projet d’extraction. En effet, il est question d’impact au moment de la fermeture. Cet impact, peu importe sa forme, est le résultant de l’ensemble des décisions prises au cours du projet. C’est au cours de cette période aussi, que les parties prenantes se rejettent mutuellement les responsabilités. La fermeture est longue, souvent plus long que la durée de l’exploitation et coûte cher. Il est donc nécessaire, d’opter pour un outil de gestion des risques, car la fermeture représente la manifestation de l’impact des risques. D’où notre intérêt à tenir compte du cycle de vie du projet d’extraction. En identifiant les risques majeurs du projet, il serait éventuellement possible de réduire leur impact au moment de la fermeture.
1.1 Contexte |