Normalisation bancaire de plus en plus forte pour une meilleure maîtrise des risques

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Les limites méthodologiques de l’étude

L’analyse qualitative

Selon Neuman (2011), la constatation participative dans une approche qualitative est susceptible de mener le chercheur vers des informations n’ayant pas une grande importance ou même étant en dehors du sujet de recherche. Aussi, la dimension affective peut compromettre le chercheur et bouleverser les informations. D’autre part, d’après Miles (1984), il existe des facteurs qui dégradent la qualité de la collecte qui lui sont propres ou qui sont dus à l’analyse des données qualitatives, comme les « biais d’ancrage » et l’absence de recul causés par les informations elles-mêmes, « ou encore la difficulté à distinguer ce qui constitue les éléments réellement représentatifs ou explicatifs de plusieurs contextes croisés ». Par conséquent, l’approche qualitative de la recherche implique de prendre des mesures empêchant de commettre des erreurs, notamment la distanciation accompagnée d’un codage approprié, de sorte que l’éventualité spécifique se généralise dans la filiation du concept de généralisation analytique.

Par ailleurs, dans une recherche-action, comme nous l’avons souligné précédemment, le chercheur échange avec les acteurs de l’établissement bancaire, et peut se mettre à leur place, en percevant ce que ceux-ci ressentent. Dans ce cas, il a tendance à défendre les actes de ces collaborateurs. De ce fait, nous avons pris soin de préciser la fonction de chacun des acteurs et la nôtre, de sorte qu’aucune bévue quant aux actions menées n’ait lieu et que nos observations ne soient louvoyées.
Il est important de noter que la collecte de données peut être biaisée. En effet, les personnes interrogées ont des expériences variées, il peut y avoir des idées tues volontairement, ou des opinions subjectives, qu’il est parfois difficile pour le chercheur de faire la part des choses.
En outre, les informations contenues dans les bases de données des établissements bancaires sont accessibles en interne mais sont soumises à la confidentialité, de sorte qu’il est parfois difficile pour le chercheur de les exploiter.

L’étude de cas unique

L’étude de cas exige de la part du chercheur une rigueur pour que les théories produites soient valides. (Yin, 1984). Aussi, afin qu’une connaissance soit admise, le chercheur est amené à apporter des preuves, en multipliant ses sources. Les connaissances qu’il crée doivent ainsi être généralisables. Par conséquent, elles doivent être fiables, stables, exactes et précises.
Dans le cadre de notre travail de recherche, notre étude de cas s’est centrée sur le cas de la BDD (établissement A). Selon Gagnon (2012), l’étude de cas unique permet de créer des théories.
Elle impose que l’étude se fasse en profondeur, afin que les sujets significatifs apparaissent et qu’ils soient mis en relation. Pour que de nouvelles théories voient le jour, il est donc indispensable que toutes les conditions soient rencontrées et que l’objet de l’étude soit entièrement circonscrit.

De nombreux auteurs, à l’instar de Yin (1994), affirment que l’étude de cas unique présente des limites, en ce sens qu’elle manque souvent de rigueur et que les résultats obtenus sont difficilement généralisables. Par ailleurs, elle est chronophage, nécessite un grand nombre de références, alors que, la plupart du temps, les théories qui en découlent ont un intérêt limité. Par conséquent, le chercheur est amené à vérifier sa nouvelle théorie en la reproduisant une ou deux fois dans son voisinage, « où la théorie est présumée reproduire les mêmes résultats ».
De ce fait, la doctrine obtenue à partir d’une étude de cas unique ne doit pas être immédiatement généralisée, mais doit être considérée comme une connaissance qui existe mais qui doit être vérifiée avant qu’elle ne soit rendue générale.
Cette méthode ne révèle donc pas sans restriction le réel, elle doit faire l’objet d’une réserve. Cette technique permet de mettre en forme et de compléter d’autres théories, par le biais de répétitions entre la théorie et la pratique. Le modèle trouvé doit être appliqué sur d’autres modèles et généralisé lorsqu’il a fait ses preuves.

Les limites théoriques de l’étude
Le travail de thèse nous a imposé un cadre théorique afin de structurer notre recherche autour d’un objet. Par conséquent, nous nous sommes centrée sur notre objet, à savoir la norme bancaire, sans pour autant pouvoir répertorier de façon minutieuse l’ensemble des normes qui impactent les banques. En effet, il existe une inflation normative qui fait que les normes et règlementations sont extrêmement nombreuses dans ce secteur d’activité, en ce sens que plusieurs centaines de nouvelles normes apparaissent tous les mois. Une cartographie de l’ensemble de ces normes par fonction métier permettrait d’appuyer ce travail.
De plus, nous avons conscience que d’autres grilles de lectures peuvent être adaptées à l’analyse critique de la norme dans le secteur bancaire notamment celle de la théorie néo-institutionnaliste qui permettrait également une analyse critique de la norme bancaire sur un plan organisationnel (DiMaggio et Powell, 1983). Dans la logique de notre travail, il aurait également été pertinent d’intégrer le management des paradoxes qui a pour problématique centrale : comment gérer des éléments contradictoires ?

Perspectives de recherche

Suite à nos analyses dans les paragraphes plus haut, nous détaillerons ci-dessous les différentes perspectives de recherches futures qui permettront d’apporter des éléments complémentaires à ce travail de recherche.
Perspectives de recherches relatives aux politiques de maîtrise des normes Notre travail de recherche, visant à analyser les contradictions des « normes », en démontrant l’importance de leur gestion optimale et intégrée dans l’organisation interne de l’entreprise, nous permet de mettre en perspective ce nouvel enjeu que constitue la norme, particulièrement dans le secteur de la banque de détail.

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Nous avons comme projet futur de développer des éléments de calcul de probabilités à intégrer dans les analyses de risques afin de minimiser les limites des analyses basées uniquement sur l’historique et donc le passé.
De plus, nous souhaiterions dans la continuité du calcul proposé dans ce travail d’intégrer de façon plus précise les coûts financiers humains, les coûts de fonds propres, l’intensité de la norme, son rythme ainsi que la variabilité du changement.
Les hypothèses validées et non validées dans ce travail nous mènent à d’autres hypothèses que nous souhaiterions développer ultérieurement :
– La normalisation supprime la réflexion et l’analyse critique pour laisser place à la conformité et aux contrôles ;
– L’investissement sur des outils informatiques poussés contribue à faciliter l’intégration de nombreuses normes.

Table des matières

Introduction générale de notre thèse
0.1 Les motifs de la recherche : la spécificité du cadre réglementaire bancaire
0.1.1 L’objet de la recherche
0.1.2 Le champ d’analyse
0.2 Le contexte et les enjeux de la recherche
0.2.1 Les fondements de la normalisation bancaire
0.2.2 Les enjeux de la recherche
0.3 La problématique générale
0.3.1 La problématique générale
0.3.2 Les problématiques sous-jacentes
0.4 Les hypothèses
0.4.1 Le corps d’hypothèse
0.4.2 Justification des hypothèses
0.5 Le cadre et le positionnement théorique
0.5.1 La théorie de la tétranormalisation
0.5.2 La théorie du risque et du contrôle
0.6 La méthodologie de recherche
0.6.1 La démarche heuristique de la recherche scientifique
0.6.2 La méthodologie de la recherche-action
0.7 Annonce du plan et architecture de la thèse
0.7.1 Annonce du plan
0.7.2 Architecture de la thèse
Partie I – Une normalisation bancaire de plus en plus forte pour une meilleure maîtrise des risques : un phénomène consubstantiel
Chapitre 1 – La règlementation des risques bancaires : un univers « tétranormalisé »
1.1 L’intérêt d’une recherche sur la réglementation bancaire en matière de gestion et contrôle du risque
1.1.1 La « norme » : un objet de recherche grandissant en sciences de gestion
1.1.2 Le risque au coeur de la normalisation du secteur bancaire
1.1.3 Les différentes natures et méthodes d’évaluation du risque dans le secteur bancaire
1.2 L’analyse critique du cadre réglementaire: revue littéraire
1.2.1 De Bâle I à Bâle IV
1.2.2 Les normes bâles, les ratios règlementaires, les nouvelles règlementations : nécessité ?
1.2.3 Analyse critique des normes règlementaires : revue littéraire
Chapitre 2 – Une recherche-action conduite en position de praticien réflexif
2.1 Les courants théoriques mobilisés pour le travail de recherche
2.1.1 La théorie du management des risques et théorie du contrôle
2.1.2 De la théorie de la norme à la tétranormalisation appliquée au modèle bancaire
2.1.3 La recherche-action
2.2 La méthodologie et le protocole de la recherche
2.2.1 Justification de l’assise épistémologique constructiviste et de la position praticien réflexif
2.2.2 Le choix d’une recherche qualitative
2.2.3 Le protocole de recherche-action dans le cadre de notre étude
Partie II – Résultat de la recherche : La maîtrise des risques au-delà de l’approche normative
Chapitre 3 – L’observation de la tétranormalisation dans le domaine des normes bancaires
3.1 Les outils normatifs qui contribuent à la maitrise des risques
3.1.1 La connaissance client (KYC) : le premier axiome de la maitrise des risques
3.1.2 Les outils normatifs et internes aux établissements bancaires qui contribuent maitrise des risques
3.1.3 L’interaction entre le terrain de recherche et les grilles de lecture théorique : étude d’une norme tétranormalisée
3.2 Une prolifération de normes bancaires pour garantir une maîtrise du risque approche normative contestée
3.2.1 Une maîtrise du risque qui transcende le respect de la conformité par bouleversement des organisations, des hommes et de la technique
3.2.2 Une pléthore de normes au point de les rendre inefficaces, voire contradictoires
3.2.3 Les impacts d’une réglementation plus stricte sur la rentabilité
Chapitre 4 – La conversion des dysfonctionnements des normes réglementaires performance bancaire
4.1 Analyse des contradictions et des dysfonctionnements normatifs
4.1.1 Les problématiques soulevées par l’implémentation de la norme comptable
4.1.2 La contradiction des ratios financiers et leurs coûts
4.1.3 Une dynamique normative soutenue avec comme corollaire une pression financière et réglementaires croissante pour les établissements.
4.2 Proposition d’un nouveau modèle de gestion des normes dans le secteur bancaire
4.2.1 Le coût normatif : une nouvelle variable à intégrer dans l’analyse de la rentabilité bancaire
4.2.2 De la gestion pluridisciplinaire de la norme à la transdisciplinarité
4.2.3 Création d’une structure de gestion, d’optimisation et de coordination de la Validation des hypothèses
Contribution managériale de la thèse
Contribution théorique de la thèse
Limites de la thèse
Perspectives de recherche
Conclusions Générales
Bibliographie
Glossaire
Liste des abréviations
Annexes
Résumé
Résumé en anglais

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