NODULES THYROÏDIENS
Résultats de la cytoponction
La cytoponction des nodules est réalisée sous contrôle échographique, en technique « in-plane », permettant de voir et de contrôler la progression de l’aiguille et la localisation précise de la zone de prélèvement. Après nettoyage par solution alcoolisée et sans utilisation d’anesthésie locale, le patient est prié d’effectuer deux ou trois déglutitions et d’arrêter. La cytoponction est effectuée à l’aide d’une aiguille 22G gardant l’embout à l’air libre, mais fermé par l’index de l’opérateur jusqu’à atteindre la cible. A ce moment, l’embout est pris entre le pouce et l’index et de petits mouvements de va-et-vient sont effectués au sein du nodule qui, la capillarité aidant, permettent à l’aiguille de se remplir de matériel cytologique. Deux à trois passages par nodule sont effectués en fonction du matériel recueilli, qui est étalé immédiatement sur plusieurs lames de verre, dont 15 une moitié est placée dans un flacon d’alcool absolu pour coloration de Papanicolaou et l’autre laissée à l’air libre pour coloration au Diff-Quick.
Ponctions non satisfaisantes pour le diagnostic
Nous avons retrouvé 71 nodules classés Bethesda 0, soit 9% de la cohorte, dont la cytoponction n’a pas été satisfaisante.
Ponctions satisfaisantes pour le diagnostic
Nous avons retrouvé 720 nodules classés Bethesda 1 à 5, soit 91% de la cohorte, dont la cytoponction a été satisfaisante. Le tableau VI classe les nodules en fonction de la catégorie Bethesda qui leur a été attribuée après analyse anatomo-pathologique. Nous avons ainsi retrouvé une majorité de nodules de catégorie Bethesda 1 (533 cas soit 67.4%), suivis de nodules de catégories Bethesda 2 (103 cas soit 13%) et Bethesda 0 (71 cas soit 9%). Les catégories Bethesda 3, 4 et 5 représentaient 84 cas soit 10.6 %.
Bethesda et composition
Le tableau VII montre la répartition des classes de Bethesda par composition du nodule thyroïdien. Il existe une différence significative dans la répartition de la classe de Bethesda entre les différents types de nodules (p < 0.001, Fisher exact, MCMC), le nodule à composition solide ayant un profil différent des autres. Ceci est confirmé quand la classe de Bethesda est traitée comme variable ordinale, le test de Kruskall-Wallis montrant une différence dans la distribution de la classe de Bethesda entre les différentes compositions du nodule (p < 0.001) ; et plus spécifiquement, en tenant en compte du caractère ordinal de la composition, la classe Bethesda diminue en allant du solide au spongiforme, ce que montre le test de Jonckheere-Terpstra (p < 0.001). En d’autres termes, les nodules classés Bethesda 3, 4 et 5 sont en majorité solides et prédominant solides. Les boites à moustache montrent la tendance de la classe Bethesda à augmenter avec la composition allant de spongiforme à solide (Figure 8). Il faut cependant noter que dans toutes les boites à moustache qui suivent, la classe Bethesda 0 a été intégrée dans les figures mais la partie décisionnelle est pertinente pour les classes Bethesda 3, 4 et 5 (borne inférieure du carré de la boite).
Bethesda et échostructure
Le tableau VIII est une analyse de la classification Bethesda en fonction de l’échostructure du nodule. La distribution de la classe de Bethesda n’est pas similaire entre les différents niveaux d’échostructure (p < 0.001, Fisher exact, MCMC).Cependant, les tests non paramétriques de Kruskall-Wallis (ANOVA non paramétrique) et de Jonckheere-Tespstra n’ont pas réussi à rejeter l’hypothèse nulle (p = 0.431 et p = 0.356 respectivement) donc n’ont pas pu démontrer que la distribution ordinale de la classe Bethesda diffère significativement avec l’échostructure, ordonnée ou pas, comme remarqué dans l’hétérogénéité des boites à moustache (Figure 9). Cet inconvénient sera contourné par le regroupement préliminaire à l’analyse multivariée.
INTRODUCTION |