Naissance et de trajet des Troncs artériels Supra Aortiques
Trajet extra-crânien
Dolicho artère Elles correspondent à une tortuosité vasculaire par augmentation de longueur de ces vaisseaux donnant lieu à des torsions ou boucles rendant difficile le cathétérisme des TSA. Il importe de les déterminer dans le cathétérisme des TSA pour le choix de la voie d’abord par ponction carotidienne directe (à la place de la voie humérale ou fémorale) ou à défaut une « déplicature » ou réduction des boucles par une hyperextension du rachis cervical [23]. Dans notre étude, il y avait des fréquences élevées de dolicho TABC (21,57% des patients) et de dolicho carotide (25,49%) contrairement à une étude de Sarr et al [24] où près de 3,07% des patients explorés à l’écho-doppler présentaient un DolichoTABC. Cette différence était probablement liée aux deux techniques d’examen, l’angioscanner et l’Echo-doppler qui n’ont pas les mêmes sensibilités.
Niveau de bifurcation des artères carotides communes
La bifurcation des artères carotides communes à hauteur de C3 était très fréquente dans notre étude (54,90 % à gauche et 60,78 % à droite) à l’instar des travaux de Mirjalili et al avec près de 56% à gauche et 62 % à droite [25]. Selon Lippert [26], C3 et C4 constituaient près de 65% des niveaux de bifurcation carotidienne. Sa connaissance est importante pour la chirurgie vasculaire du cou, les dissections radicales du cou en chirurgie cervico-faciale, la stimulation des barorécepteurs du sinus carotidien. Une planification des interventions chirurgicales pratiquées dans le cou, en tenant compte du niveau vertébral de bifurcation et des côtés droit et gauche aiderait à minimiser la morbi-mortalité
Disposition des artères carotides externes par rapport aux artères carotides internes
La disposition médiale de l’artère carotide externe par rapport à la carotide interne est la forme la plus commune dans la littérature [28]. Une inversion de position avec une latéralisation de l’artère carotide externe peut être observée dans 4 à 12,3 % des cas voire 16% et le plus souvent du côté droit selon des études angiographiques, échographiques et autopsiques [28,29]. Des fréquences similaires étaient notées dans notre étude notamment à gauche (9,8% des patients). Par contre des proportions plus importantes étaient retrouvées à droite (31,37%). Cette variation de position peut s’expliquer par une rotation de l’artère carotide commune secondaire à son allongement et à sa tortuosité [29,30]. Elle est importante à déterminer par un angioscanner des troncs supra aortiques au préalable dans la chirurgie de l’artère carotide externe pour éviter sa lésion ou une ligature de l’artère carotide interne à sa place.
Dominance vertébrale
La codominance était majoritaire (52,94 %) sur la dominance droite (25,94%) ou gauche ( 21,57%) contrairement à ce que révèlent certains auteurs comme Gantwerker et al [31] montrant une dominance de l’artère vertébrale gauche de 50 à 60 % et une codominance de 25% dans la population générale. Le type de dominance est important à connaitre, en cas de lésion d’une artère vertébrale, afin d’éviter des complications liées aux gestes thérapeutiques. D’ailleurs la ligature d’une artère vertébrale, sans connaissance du statut de dominance, porte le risque d’infarctus médullaire de 1,8% pour l’artère vertébrale droite et 3,1% pour l’artère vertébrale gauche [32] et la mortalité à 12% [33]. Des études plus récentes [34] préconisent la préservation de l’artère vertébrale dominante dans le traitement des anévrysmes de cette dernière, par des techniques conservatrices comme l’embolisation assistée par stent qui consiste à utiliser un stent non couvert déposé en face du collet de l’anévrysme ; un micro-cathétérisme du collet qui se ferait à travers les mailles du stent, permettrait de déposer les coils dans le sac anévrysmal et le stent empêcherait ainsi la protrusion des coils et le risque de thrombose de la vertébrale et de migration en distalité.
Hypoplasie vertébrale
Dans l’étude de Sauer et al regroupant 815 patients, une hypoplasie vertébrale était obtenue chez 13,6% d’entre eux [35]. Elle était plus fréquente à droite qu’à gauche, contrairement à notre série et à celle d’Ergun et al [36], où une incidence plus élevée du côté gauche était notée. L’hypoplasie vertébrale était considérée comme un facteur de risque important d’AVC postérieur et donnait une fréquence plus élevée de survenue de sténose de l’artère vertébrale controlatérale ou de du tronc basilaire [37]. 67 3.2.6. Origine du segment transversaire (V2) D’après Bruneau et al [38] le niveau C6 était le niveau d’origine du segment transversaire de l’artère vertébrale le plus fréquent (93%) comme le montre notre étude avec 86,27 % à gauche et 94,12 %, à droite. Le reste des patients avaient des artères vertébrales avec des niveaux d’entrée inhabituels de leur segment V2 par ordre de fréquence décroissant, en C5, C4 et C7. Ces formes doivent être déterminées avant une chirurgie du cou, même de routine, surtout par les chirurgiens de la colonne vertébrale pour éviter une lésion artérielle inattendue .
Morphométrie
La longueur moyenne du TABC était estimée entre 50 à 70 mm dans l’étude de Branchereau et al [1], pour un diamètre de 12 à 15 mm . Dans notre étude, les valeurs sont approximativement similaires pour le diamètre moyen mais la longueur moyenne était inférieure à celle de la série de Branchereau et al [1]. Zarokosta et al ont rapportés des mesures de longueurs moyennes du TABC de 40 à 50mm, se rapprochant à celles de notre étude [40]. Selon Bouchet et al [41], la carotide commune gauche a une longueur moyenne de 12 à 13cm et la carotide commune droite de 10cm . Leur calibre moyen est de 8mm. Les longueurs moyennes des artères sous-clavières sont de 11 cm à gauche et 8cm à droite. Leur diamètre moyen est de 9 à 10mm. Ses résultats sont similaires à ceux de notre étude. 68
Corrélations
Origine TSA selon sexe
Dans une étude américaine de 615 personnes dont 366 femmes, il n’y avait pas de différence significative entre naissance modale et arche bovine selon le sexe (p=0,48) [42]. Dans une série angiographique de 633 patients de Natsis et al [43], les 83% avaient une naissance modale des TSA dont 28,8% étaient de sexe féminin contre 50% dans notre étude. Ceci pourrait s’expliquer par la taille de notre population d’étude nettement plus faible.
Type d’implantation selon âge et sexe
Il existe une différence significative dans le cadre du type d’implantation des TSA en fonction de l’âge selon Kojima et al [44]. Ils ont montré dans leurs travaux que les moyennes d’âge des patients augmentent avec le type d’arc aortique. Les patients de type 1 avaient une moyenne de 56,1 ans, le type 2 de 66,3 ans et le type 3 de 71,7 ans. Cependant, il n’y avait pas de rapport significatif entre le type d’arc aortique et le sexe notamment ou d’autres facteurs comme le tabagisme, l’hypertension ou le diabète sucré. Dans notre étude, bien que les différences ne soient pas statistiquement significatives (p = 0,13 pour l’âge et 0,40 pour le sexe) probablement liées à la taille de l’échantillon, près de 80% des malades ayant un arc aortique de type 3 avaient 60 ans ou plus et 70% étaient de sexe masculin. 69 3.4.3. Niveau de bifurcation des Carotides communes selon âge et sexe Il n’y avait pas de différence statistiquement significative dans la corrélation du niveau de bifurcation carotidienne avec l’âge (p=0,16 à gauche et p=0,24 à droite) ou le sexe (p=0,44 à gauche et p=0,22). Des résultats similaires étaient notés dans l’étude de Mirjalili [25] autant pour l’âge ( p= 0,8 à gauche et p= 0, 2 à droite) que pour le sexe(p=0,9 à gauche et p= 0,3 à droite).
Dolicho-TABC selon Age et sexe
Pour les cas de dolicho-TABC, 90,91% d’entre eux avaient 60 ans et plus. Cette différence était statistiquement significative (p<0,05). Comparés aux sujets de moins de 60 ans, le risque d’avoir un dolicho-TABC augmente avec l’âge jusqu’à 10 fois plus (OR=10 avec IC= [1,17-85,60]). C’est une des raisons pour lesquelles, selon certains auteurs [23] le cathétérisme des TSA est plus difficile chez le sujet âgé du fait de ces boucles vasculaires. Ce qui incite à faire une ponction carotidienne directe ou une hyper-extension du rachis cervical pendant le geste. Suivant le sexe, une nette prédominance féminine était notée pour les cas de dolichoTABC (90,91%). Cette différence par rapport aux sujets de sexe masculin était statistiquement significative (p<0,05). Cependant, nous n’avons pas trouvé de données de la littérature relatant ce fait.
Corrélation entre dominance vertébrale et sexe
Dans notre étude, la comparaison entre les variables de dominance vertébrale et de sexe ne montrait pas de différence statistiquement significative(p=0,57) comme dans celle de Ergun et al. avec p>0,05 [36]. La codominance était prédominante chez les patients de sexe féminin (60%) comme chez ceux de sexe masculin (46,15%). 70 Par contre, dans une étude croate menée par Morović et al [45] portant sur 155 patients dont 68 de sexe masculin et 87 de sexe féminin, une dominance gauche était prédominante dans chacun des deux sexes (58% soit 51/87 des patients de sexe féminin et 56% soit 37/68 des patients de sexe masculin). La différence entre dominance vertébrale et sexe y était statistiquement significative (p=0,01).
INTRODUCTION |