MYELORADICULOPATHIE BILHARZIENNE

MYELORADICULOPATHIE BILHARZIENNE

Epidémiologie 

Les schistosomiases sont focalisées autour de point d’eaux contaminées dans les aires de répartition de la maladie. La distribution géographique n’est donc pas homogène, mais se fait par foyers. L’étude des communautés vivant dans les foyers nécessite des enquêtes en population. Des cas importés sont possibles. En France, Soixante-dix-sept cas de bilharziose importée ont été diagnostiqués entre 2000 et 2004 ont été rapportés ( Agbessi et al, 2006). En Afrique deux schistosomiases dominent : la schistosomiase urinaire dont l’agent pathogène est shistosoma haematobium et celle intestinale dont l’agent pathogène est shistosoma mansoni. Dans la quasi-totalité des aménagements hydrauliques, il a été observé une augmentation parfois spectaculaire de la prévalence de ces schistosomiases. Dans les zones d’endémie, les schistosomiases se posent comme un problème de santé publique. La majorité des complications nerveuses rapportées dans la littérature sont causées par shistosoma haematobium et shistosoma mansoni (Junker et al, 2001). Les atteintes neurologiques étant certes rares, l’atteinte médullaire représente la manifestation neurologique la plus fréquente et est liée à shistosoma mansoni ou Shistosoma haematobium. Huit cent cas d’atteinte médullaire bilharzienne sont décrits de 1930 à 2011, principalement dans les pays d’endémie (Teresa et al, 2011). Malgré tout, leur fréquence semblerait sous-estimée (Pannier 1977 ; Haribhai et al 1991). Au Sénégal les cas les plus récents ont été publiés en 2011 au service de Neurologie de l’hôpital Fann de Dakar (Cissé et al 2011) et en 2012 dans le service de Neurochirurgie de l’hôpital de Fann (Ba et al 2012). 

Agents pathogènes 

Les différentes espèces  Shistosoma haematobium (Guiguen, 2013) 

Il s’agit de l’agent de la bilharziose uro-génitale. La longévité de Shistosoma haematobium est de plus de 10 ans. La bilharziose à Shistosoma. haematobium sévit dans toute l’Afrique et à Madagascar (côte ouest). Il existe quelques foyers sur le pourtour du bassin méditerranéen au Proche-Orient.  Shistosoma Mansoni (Guiguen, 2013) C’est l’agent de la bilharziose intestinale et parfois hépatosplénique. L’homme est le principal réservoir du parasite, mais non le seul. La bilharziose à Shistosoma. mansoni est la plus répandue dans le monde. Son extension est très importante en Afrique tropicale.  Shistosoma intercalatum (Guiguen, 2013) Il provoque surtout une bilharziose rectale ou rectosigmoïdienne . C’est une espèce assez mal adaptée à l’homme. C’est une bilharziose uniquement africaine sévissant en République démocratique du Congo, au Cameroun.  Shistosomia Guineensis De découverte récente ce schistosome est très proche morphologiquement et cliniquement de Shistosoma. intercalatum . Cette espèce sévit également en Afrique tropicale de l’Ouest, mais sa répartition géographique diffère. On retrouve cette bilharziose en République Centre Africaine, au Cameroun, au Gabon, au Nigéria, en Angola et en République populaire du Congo. 

 Shistosomia Japonicum 

Strictement asiatique, elle détermine la redoutable bilharziose artério-veineuse (Zhou et al, 2012). Chez l’homme, les adultes vivent essentiellement dans les plexus veineux mésentériques supérieurs (Guiguen, 2013).  Shistosomia Mekonji Cette espèce est également très pathogène pour l’homme et strictement asiatique (Muth et al, 2010). a) Cycle évolutif (Guiguen, 2013) Il est identique dans ses grandes lignes pour les six espèces (Chevalier B et al, 2002) ; seuls changent les hôtes intermédiaires, mollusques d’eau douce qui par leurs exigences propres, leur présence ou leur absence, rendront possible ou non la transmission dans une région donnée. Les femelles, localisées selon l’espèce dans les fines ramifications veineuses de l’intestin ou de la vessie, pondent leurs œufs qui, par effraction tissulaire sont éliminés par les selles (Shistosoma mansoni, Shistosoma japonicum, Shistosoma mekongi, Shistosoma interculatum, Shistosoma guineensis) ou par les urines (Shistosoma haematobium). Dans le milieu extérieur, ils éclosent au contact de l’eau douce libérant un embryon cilié ou miracidium. Leur survie dans l’eau n’excédant pas 18 heures, ceux-ci nagent activement à la recherche d’un hôte intermédiaire spécifique de l’espèce de schistosome (Bulinus, Biomphalaria, Oncomelania ou Tricula). Chez le mollusque, l’évolution va durer un mois. Par polyembryonnie, un miracidium va donner des sporocystes produisant eux-mêmes de très nombreuses furcocercaires (forme larvaire à queue bifide). Celles-ci sont libérées dans l’eau, en milieu de journée, sous l’effet de la chaleur et d’une forte luminosité. Elles pénètreront activement l’hôte définitif en quelques minutes sous l’action combinée des sécrétions des glandes salivaires des cercaires et de leur mobilité. La contamination de l’homme se fait donc par voie transcutanée, lors d’un contact de celui-ci avec l’eau. Par voies lymphatique et sanguine, les schistosomules (partie antérieure de la furcocercaire) gagnent successivement le cœur droit, les poumons, le cœur gauche et les vaisseaux hépatiques. Elles deviennent adultes en 2 à 3 mois, copulent et migrent à contre courant vers leur territoire d’élection. Les femelles pondent alors des œufs de forme caractéristique de l’espèce. Ceux-ci traverseront l’endothélium vasculaire et la paroi de l’organe creux sous-jacent. Ils seront alors éliminés dans les urines ou les selles. Les migrations successives des schistosomules, des adultes et des œufs et la rétention de ces derniers expliquent toute la pathologie de l’infection. 3. Facteurs favorisants a) Facteurs favorisant d’ordre général (1) Facteurs écologiques La présence d’eau douce constitue le facteur principal: l’eau doit être relativement chaude (25-30°C), suffisamment éclairée et immobile ou à faible courant (mares, marigots). (2) Facteurs socio-économiques  Manque d’eau potable, favorisant les contacts homme/eau (lors des travaux domestiques pour les femmes, et lors des baignades pour les enfants)  Manque d’hygiène urinaire: Moins l’éducation sanitaire est évoluée et plus les contaminations sont nombreuses; par exemple, l’absence de latrines familiales conduit les villageois à se soulager aux alentours des marigots.

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Développement agricole

 La présence de canaux d’irrigation, de systèmes de drainage et de barrages, favorisent l’extension des bilharzioses : bassin du fleuve Sénégal (barrages de Diama et Manantali), Ziguinchor, Bignona, Vélingara) où existe un projet de riziculture irriguée. 

Facteurs favorisants d’ordre individuel

 L’âge Les enfants sont plus exposés car ils fréquentent le plus les marigots, dans lesquels ils effectuent des séjours plus ou moins prolongés (baignades, jeux) (2) Le sexe On constate que les garçons sont plus vite contaminés que les filles; celles-ci, bien surveillées et moins libres, restent davantage à la maison pour s’occuper de quelques tâches domestiques (lessive, vaisselles, corvées d’eau). (3) La profession Les pêcheurs, les cultivateurs pratiquant l’irrigation sont également très touchés. En résumé 03 conditions sont déterminantes pour le développement d’une bilharziose : – La présence d’eau douce – La présence d’un mollusque vecteur compatible – La présence des hommes aux comportements à risques.

Table des matières

INTRODUCTION
A. GENERALITES
1. Epidémiologie
2. Agents pathogènes
3. Facteurs favorisants
4. Physiopathologie
B. PRESENTATION CLINIQUE (Guiguen, 2013)
1. Période d’incubation
2. Période d’incubation et d’état
3. Les formes compliquées
Il peut s’agir de masse tumorale au niveau des testicules posant un problème de diagnostic différentiel avec une néoplasie testiculaire (Bambira et al, 1986).
C. DIAGNOSTIC (Guiguen et al, 2013)15
1. Signes d’orientation (Guiguen et al, 2013)
2. Diagnostic de certitude (Guiguen et al, 2013)
3. Examens complémentaires : en fonction des localisations
D. TRAITEMENT (Guiguen et al, 2013)
1. Traitement curatif
2. Prophylaxie.
A. METHODOLOGI
1. Cadre d’étude
2. Matériels et méthodes.
B. DESCRIPTION DES CAS
1. Observation n° 1
2. Observation n°2
C. DISCUSSION
1. Epidémiologie
2. Signes
3. Evolution et Traitement.

 

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