La diffusion de données multimédia associées aux services traditionnels de radio ou de télévision du paysage audiovisuel français constitue une évolution favorisant une interaction avec les auditeurs ou des téléspectateurs. Cette évolution est facilitée par la transition technologique qui s’opère avec le passage de l’analogique vers le numérique de la diffusion de ces services au travers de standards comme DVB-T [42], DVB-H ou T-DMB. Elle est également provoquée par le développement rapide de services complémentaires transmis par internet, comme les podcasts des émissions de radio ou encore les programmes disponibles en télévision de rattrapage. Cette évolution (ou révolution) annoncée des services de radio ou de télévision prend parfois le nom de “radio augmentée” ou de “télévision intelligente” (Smart TV). Les données multimédia associées aux stations de radio ou aux chaînes de télévision se doivent naturellement d’être à la hauteur des attentes des utilisateurs en termes de qualité des contenus mis à disposition mais elles doivent également proposer une interface attrayante et ergonomique, conforme aux exigences de l’utilisateur moderne. En particulier, cette expérience multimédia se doit d’être au moins équivalente à celle que l’on peut observer au travers des sites internet des stations de radio ou des chaînes de télévision, un des objectifs pour les éditeurs historiques de radio et de télévision étant de renforcer la pertinence de la plateforme hertzienne et de conquérir la prochaine génération d’utilisateurs.
La diffusion audiovisuelle par voie hertzienne est un domaine exigeant pour les services multimédia. Cet environnement présente plusieurs contraintes qui amplifient les difficultés que l’on peut rencontrer en téléchargeant un document multimédia ou bien en transmettant un service en streaming par internet. Par exemple, la bande passante dédiée à un service de radio numérique correspond à une part de la rare ressource hertzienne : elle est donc relativement limitée et il n’est pas envisageable, dans les conditions actuelles, de faire l’hypothèse systématique d’une voie de communication depuis le récepteur de radio numérique vers un serveur distant (une voie de retour par internet, par exemple). En outre, le canal de communication utilisé pour la diffusion des services multimédia peut être perturbé et engendrer des pertes irrécupérables de données. Enfin, la diffusion impose, par nature, que le même service multimédia soit diffusé à tous sur une zone géographique donnée alors que le parc des récepteurs est souvent très hétérogène, les récepteurs les plus sommaires disposant uniquement des capacités nécessaires à la restitution sommaire du service.
Si le souhait premier d’un éditeur de service radiodiffusé est bien de rester accessible par son public quelque soit le récepteur utilisé, ces mêmes éditeurs cherchent également à se démarquer les uns des autres en proposant des fonctionnalités innovantes qui tirent parti des capacités techniques les plus avancées des récepteurs. Par conséquent, il est important que des services multimédia riches puissent être diffusés mais il est également impératif qu’ils ne provoquent pas d’incompatibilité avec le parc des récepteurs déployés. De la même façon, la multidiffusion de données multimédia visant différents récepteurs spécifiques constitue une valeur ajoutée pour un service. Cependant, il n’est pas acceptable que de telles déclinaisons d’un même service induisent des délais de transmission excessifs pour l’ensemble du service, notamment lorsque la bande passante s’avère trop limitée. De fait, le maintien de la qualité globale des services multimédia en diffusion au cours du temps nécessite un soin permanent de la part des éditeurs, y compris dans les différents environnements d’usage que l’utilisateur peut rencontrer, de façon à toujours préserver un lien de confiance et de proximité avec chaque téléspectateur. En pratique, le souhait d’un éditeur étant toujours de rendre son service multimédia accessible au plus grand nombre, une stratégie simple pour la publication de contenu consiste à minimiser les prises des risques quitte à réduire la qualité du service pour tous. Cette réduction de qualité peut prendre la forme de restrictions applicables seulement dans certains cas d’usage répertoriés, certains environnements pouvant parfois être simplement ignorés. Par exemple, il est courant qu’un site internet soit conçu en évitant les fonctions mal intégrées par certains navigateurs internet, voire même parfois, que celui-ci soit inaccessible à partir de certains navigateurs jugés peu utilisés. Cependant, ces solutions de contournement ne sont pas satisfaisantes en diffusion car il n’est pas acceptable qu’un service multimédia soit inaccessible depuis un récepteur compatible ou qu’un service multimédia souffre d’importantes limitations sur des équipements haut de gamme, alors que ces limitations ne s’appliquent pas pour des services similaires transmis par internet . Par conséquent, il existe un besoin de techniques performantes d’adaptation qui permettent la diffusion de services multimédia robustes à tous les utilisateurs et qui facilitent l’enrichissement multimédia de leur présentation dès que les conditions d’usage le permettent.
The broadcasting of multimedia services is an evolution of the broadcasting of radio and television services. This transition is supported by the introduction of digital broadcasting standards such as DVB-T [42], DVB-H [44] or T-DMB [38] and the rapid development of complementary IP-based services such as radio podcasts or catch-up television services. Multimedia services associated with radio (or television) programs have to meet user expectations in terms of content but must also offer an attractive presentation. Therefore, the multimedia production of a broadcaster is driven by strong editorial rules and graphic standards that contribute to the character of the radio station. In fact, multimedia broadcast should be seen as a gateway to on-demand multimedia services. Such a multimedia front-end must offer an advanced visual and interactive experience to the user in order to enable the success of the technological upgrade and to conquer the next generation of users.
Broadcast scenarios imply challenges for multimedia services since broadcast environments gather specific constraints. In particular, these constraints heighten the difficulties raised when progressively downloading a multimedia document or streaming a multimedia service. For instance, the digital radio bandwidth dedicated to multimedia applications remains very low , and a return channel from digital radio receivers cannot always be assumed. Furthermore the radio communication channel may suffer transmission losses and the same multimedia service has to be broadcast to all while the cheapest handheld radio receivers only have limited processing power and memory capabilities.
On the one hand, the goal of a radio broadcaster is to constantly remain accessible to all auditors, whatever multimedia device they may use. On the other hand, broadcasters would like their multimedia service to maximize the satisfaction of their auditors by making use of the full technical capabilities of the delivery chain. As a consequence, it is imperative that multimedia services being broadcast do not suffer a breakdown due to a receiver with incompatible multimedia capabilities. In the same way, unbearable transmission delays due to narrow-bandwidth environments are not acceptable. In fact, the quality of multimedia services needs to be closely controlled by broadcasters over time and in various user’s contexts in order to preserve an end- to-end communication channel with auditors.
In practice, the objective of a broadcaster is always to maximize its potential audience share. As a result, a usual content publication strategy consists in reducing the multimedia quality of the service for all. This quality reduction can take the form of restrictions identified in some particular usage environments. In that case, the other specific environments that cannot be made compatible are simply ignored. However, this workaround is not satisfactory since broadcast multimedia services undergo important limitations on high-tech receivers compared to on-demand services. Indeed, on-demand services usually imply content negotiations prior to delivery, which is not possible in broadcast scenarios. As a consequence, there is a need for high-performance adaptation techniques that would ensure a robust multimedia service for all while providing multimedia enhancements whenever the usage environment makes it possible.
CHAPTER 1 INTRODUCTION |