Motifs de consultation en odontologie pediatrique  

Motifs de consultation en odontologie
pediatrique  

LES URGENCES

L’urgence en pédodontie se définit comme la survenue d’un problème diagnostique et thérapeutique chez un enfant dont l’examen ne peut être différé et qui nécessite une décision immédiate [1]. On distingue l’urgence vraie de la fausse urgence. L’urgence dentaire vraie signifie la nécessité d’une intervention rapide et efficace. Quant à la fausse urgence c’est celle qui conduit à une consultation d’urgence pour un fait qui n’en relève pas. (L’empressement est disproportionné au cas clinique)

Douleurs et pathologies bucco-dentaires de l’enfant

La douleur fait parti inévitablement de l’expérience humaine, qu’elle soit aiguë, le plus souvent iatrogène, persistante ou chronique, voire récidivante [64]. En tant que sensation pénible, la douleur existe chez l’enfant au même titre que chez l’adulte [9]. Il semble classiquement admis que la douleur est un motif de consultation fréquent en odonto-stomatologie, en dépit de la rareté des données épidémiologiques dans ce domaine [69]. Le motif « algie » semble dominer et de loin les autres causes de consultation, bon nombre de patient consultent pour la douleur (77,3 %) [62]. Les douleurs dues à certaines pathologies empêchent les parents et les enfants de mener une vie normale. C’est ainsi que souvent on retrouve les enfants en consultation d’urgence . Parmi ces pathologies nous avons : − Les caries de l’enfant et ses complications. Elles sont représentées par : − La dentinite. − La pulpite qui est fugace chez l’enfant suivie très rapidement de nécrose pulpaire. − La desmodontite aiguë. − Le syndrome du septum. − Les Parodontopathies : gingivite érythémateuse, gingivite ulcéronécrotique aiguë, abcès parodontal, pathologie de la furcation. − Autres complications : alvéolites, algies faciales, aphtes buccaux, gingivostomatites herpétiques… III.1.1.1-La carie chez l’enfant et ses complications Classées avec les Parodontopathies 4eme fléau mondial après les cardiopathies, le VIH et les cancers selon l’organisation mondial de la santé. Définition Selon le professeur HESS « la carie dentaire est une maladie qui détruit progressivement les dents de la surface vers la profondeur à évolution centripète liée à la civilisation, au mode de vie, dont l’étiologie est plurifactorielle et dont la fréquence en fait un véritable fléau » [39]. Etiopathogénie La carie dentaire est une maladie multifactorielle. On distingue différents facteurs : − La plaque dentaire ou plaque bactérienne composée de plusieurs bactéries cariogènes dont streptococcus sanguis, streptococcus mutans, lactobacillus. − un régime alimentaire riche en hydrates de carbone fermentescibles ; − une dent susceptible ; − le temps ; Fig.9 : Schémas de keyes modifié Le système bucco-dentaire de l’enfant se trouve dans les conditions les plus favorables au développement de la carie. Les tissus durs sont de faible épaisseur et de moindre minéralisation. Le régime alimentaire des enfants est fréquemment déséquilibré, les sucreries ont ainsi acquis une place de choix dans ce régime. Par ailleurs l’enfant manque souvent de motivation et de dextérité pour brosser les dents d’où un état d’hygiène bucco-dentaire insuffisant, la conjonction de tous ces facteurs expliquent la prédominance de la carie dentaire chez l’enfant [33]. ● Les caries de la dent temporaire [34] [22] La carie de la dent temporaire revêt couramment 2 formes cliniques : la carie évolutive ou carie à marche rapide et la carie arrêtée ou carie à marche lente. À coté de ces formes courantes, nous avons des expressions particulières de la carie. *La carie évolutive La carie évolutive ou carie à marche rapide se développe sans symptomatologie. Lors de ce processus carieux, le délabrement est peu important et rapide. Malgré un aspect peu étendu, cette carie évolutive se propage en profondeur et devient douloureuse. *La carie arrêtée Son évolution est lente et uniforme, répartie en surface. La coloration du tissu dentinaire est caractéristique, allant du brun clair au noir. Celui-ci se révèle de texture dure et insensible à l’exploration de la sonde. *Syndrome du biberon Il se manifeste très tôt chez le nourrisson après l’éruption des premières dents. L’étiologie principale de ce syndrome est la prise d’un biberon jusqu’à un âge tardif (2 ans ou au delà), le soir au coucher. Il peut aussi être le fait d’un allaitement maternel jusqu’au même âge. Elles sont représentées par les caries « circulaires », les caries « rampantes ». Toutes ces formes complexes sont liées au régime alimentaire et particulièrement à la consommation exagérée d’hydrates de carbone, sous formes aussi diverses que sucreries, confiseries, boissons sucrées, tétines au miel, biberons d’eau sucrée, sirop médicamenteux etc.… Ces polycaries s’étendent rapidement en surface et en profondeur, au niveau de toutes les dents.

Les Parodontopathies

Les consultations pour les problèmes parodontaux chez l’enfant sont rares. La plupart de ces affections parodontales sont en général les conséquences d’une hygiène perfectible et des pathologies carieuses. En fait on ne peut pas dissocier le parodonte de la dent temporaire et le germe de la dent permanente sous jacente. Toute perturbation peut avoir des répercussions cliniques sur la formation de la dent permanente. Le manque d’hygiène est le principal vecteur des Parodontopathies. En effet les problèmes parodontaux les plus courants chez l’enfant sont plus d’ordre local et le plus souvent liés à un problème dentaire [22]. Les Parodontopathies qui touchent l’enfant sont : ● Gingivites Elles constituent les principales formes de maladies parodontales de l’enfant, très fréquentes chez l’enfant. Elles peuvent se manifester sous formes de : *Gingivite Tartrique C’est une inflammation de la gencive due à l’accumulation de plaque. *Gingivite Odontiasique Elle liée aux phénomènes de l’éruption. *Gingivite Marginale non Spécifique Elle due à un manque d’hygiène, la gencive est légèrement oedemaciée, elle peut être localisée ou généralisée. *Gingivite pubertaire En plus de l’inflammation gingivale on a une hypertrophie, la papille apparaît gonflée, bulleuse et saillante. *Récession gingivale Un frein labial trop haut situé sur la gencive adhérente, une malocclusion dentaire ou une parafonction peuvent être responsables de cette affection parodontale. *Hyperplasie gingivale Elle peut être localisée au niveau de la papille interdentaire et de la gencive marginale, elle peut être généralisée. Nous distinguons plusieurs types d’hyperplasies gingivales. Les plus courantes sont celles associées à un traitement orthodontique, d’autres sont d’origine médicamenteuses (DIHYDAN), certaines sont dites génotypique [34] [58]. *Gingivite Ulceronecrotique (GUNA) Elle se caractérise par la présence d’une nécrose aigue avec ulcération des papilles interproximales, de douleurs et de saignements. Elle survient chez des sujets débilités, immunodéprimés ou sévèrement dénutries [44] [58]. ● Parodontite *Parodontite prépubertaire Elle est rare et de pronostic très défavorable, elle touche l’enfant prépubertaire et conduit à des pertes dentaires précoces des dents déciduales et des dents définitives. Elle peut être localisée ou généralisée. Elle s’accompagne d’une importante inflammation, de pertes osseuses rapides avec mobilisation et de pertes dentaires [44] [58]. *Parodontite aiguë juvénile Elle existe sous deux formes : localisée ou généralisée. La forme localisée est la plus fréquente chez les jeunes adolescents. Elle se caractérise par la formation de poches et une destruction osseuse localisée essentiellement aux incisives et aux premières molaires. Au départ elles sont souvent discrètes et peu inflammatoires par rapport à la destruction osseuse déjà établie. Les lésions sont généralement symétriques et bilatérales. La forme généralisée qui s’exprime à un âge plus avancé est plus difficile à guérir. Dans tous les cas, un diagnostic précoce à l’aide des clichés rétroalvéolaires ciblés devrait être réalisé avant avant l’âge de 10 ans .

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : Anatomie et Physiopathologie de la dent temporaire et de la dent permanente immature
I .1-Dent temporaire
I.2- Dent Permanente Immature
I.3-Conséquences sur la pathologie et la  thérapeutique
I.3.1-Dent temporaire
I.3.2-Dent permanente immature
CHAPITRE II : Observation clinique en
odontologie pédiatrique
II.1-Abord psychologique de l’enfant
II.2-Les différentes étapes de l’observation  clinique
II.2.1-Interrogatoire
II.2.1.1-Etat Civil
II.2.1.2-Evaluation générale
II.2.1.3-Motif de la consultation
II.2.1.4-Anamnèse
II.2.2- Examen Clinique proprement dit
II.2.2.1-Examen Exo-buccal
II.2.2.2-Examen endo-buccal
II.2.2.3 – Examen fonctionnel
II.2.3- Examens complémentaires
II.2.3.1 Examens Radiographiques
II.2.3.2-Analyses Biologiques
II.2.4-Diagnostic
II.2.5-Traitement
II.2.6-Suivi et contrôle
CHAPITRE III : Motifs de consultation
III.1-Les urgences
III.1.1-Douleurs et pathologies bucco-dentaires de l’enfant
III.1.1.1-La carie chez l’enfant et ses complications
III.1.1.2-Les Parodontopathies
III.1.1.3-Pathologies des muqueuses
III.1.1.4-Pathologies Bucco-dentaires associées aux
pathologies générales
III.1.1.5-Pathologie cancéreuse
III.1.1.6-Pathologies associés aux grands syndromes
III.1.2-L’ infection
III.1.2.1-Pathologie de la furcation
III.1.2.2-Cellulite
III.1.2.3-Les kystes
III.1.2.4-L’infection focale dentaire
III.1.3-Les traumatismes
III.2-Les autres motifs de consultation
III.2.1-Anomalies Dentaires
III.2.1.1-les anomalies de forme ou de conformation
III.2.1.2-Les anomalies de volume
III.2.1.3-Les anomalies de nombre
III.2.1.4-Les anomalies de situation ou de position
III.2.2-Les anomalies orthodontiques
III.2.2.1-Anomalies alvéolaires
III.2.2.2-Anomalies basales
III.2.2.3-Les anomalies orthodontiques fonctionnelles .
III.2.3-La visite systématique
III.2.4-Référence
III.2.5-Gène fonctionnelle
III.2.6-Habitudes néfastes
III.2.7-L’esthétique
III.2.8-Halitose
III.2.9-Trouble de l’éruption
CHAPITRE IV : TRAVAIL PERSONNEL
IV.1-Objectifs
IV.2-Population d’étude et méthodes
IV.2.1-Population d’étude
IV.2.1.1-critères d’inclusion
IV.2.1.2-critères d’exclusion
VI.2.1.3-Méthodologie
IV.3-RESULTATS
IV.3.1-Paramètres socio-démographique
IV.3.1.1–Echantillon
IV.3.1.1.1-L’âge
IV.3.1.1.2-Le sexe
IV.3.1.1.3-Distribution en fonction de l’année
IV.3.2-L’hygiène bucco-dentaire
IV.3.3-Les Motifs de consultation
IV.3.3.1-Résultats globaux
IV.3.3.1.1-Les motifs de consultation recensés
IV.3.3.1.2-Les motifs de consultation par urgence
IV.3.3.1.3-Répartition des motifs de consultation par
année
IV.3.3.1.4-Répartition des motifs de consultation par
tranche d’âge
IV.4-COMMENTAIRES
IV.4.1-Caractéristiques socio-démographiques
IV.4.1.1-L’échantillon
IV.4.1.1.1-L’âge
IV.4.1.1.2-Le sexe
IV.4.1.1.3-Distribution en fonction de l’année
IV.4.1.1.4-Répartition par tranche d’âge
IV.4.2-L’hygiène bucco-dentaire
IV.4.3-Les motifs de consultation
IV.4.3.1-Résultats globaux
IV.4.3.2-Etude analytique
IV.4.3.2.1-Les urgences
IV.4.3.2.2-Les visites systématiques
IV.4.3.2.3- Les références
IV.4.3.2.4-L’esthétique
IV.4.3.2.5- Fonctionnel
IV.4.3.2.6- Les troubles de l’éruption
IV.4.3.2.7-Les malocclusions
IV.4.3.2.8- Les lésions mucco-gingivales
IV.5.1-Education des parents
IV.5.2-Education des enfants
IV.5.2.1-Entretien
IV.5.2.2-Projection de vidéo
IV.5.3-Les programmes de sensibilisation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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