Morphologie générale des Ixodidés

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Biologie et cycle de vie des Ixodidés

Au cours de leurs cycles de vies, les tiques connaissent une alternance entre une phase parasitaire et une phase de repos. La phase parasitaire se déroule sur l’hôte, tandis que la phase de repos (phase de vie libre) se déroule généralement au sol. La durée de la phase parasitaire dépend de plusieurs facteurs dont la disponibilité de l’hôte, les conditions climatiques, le genre et l’espèce de la tique en question. La durée de la phase de repos varie de quelques semaines à plusieurs mois et dépend énormément des conditions climatiques [15, 16].

Phase de vie libre

Cette phase de vie correspond à la période durant laquelle les tiques restent à l’état libre sans parasiter aucun animal. Elle se déroule au sol. Selon leurs habitats dans le milieu naturel, il existe des tiques endophiles (ou pholéophiles) et des tiques exophiles.
Les tiques endophiles possèdent des habitats très particuliers dans le milieu naturel (niches ou terriers etc. …,) en raison des conditions microclimatiques qui y règnent. Ces tiques infestent l’hôte dans son gîte (terrier, nids) et s’y reproduisent. De ce fait, l’infestation de l’hôte est facile et se déroule dans ces habitats, mais l’attente est longue.
Les tiques exophiles, par contre, n’ont pas d’habitat spécialisé dans le milieu naturel. L’hôte est rencontré à la suite d’un affût sur la végétation [17].
Cependant, certaines espèces de tiques sont endophiles aux stades larvaire et nymphal, et deviennent exophiles lorsqu’elles sont adultes [18]

Phase de vie parasitaire

Nombre de phases de la vie parasitaire

En général chez les ixodidés dont font partie les Amblyommidae, il existe trois stades qui suivent l’évolution des tiques après l’œuf : les stades immatures (larvaire et les nymphale) et le stade adulte (adultes mâles et femelles). Lorsque les œufs éclosent, ils deviennent des larves ; ensuite les larves se transforment en nymphes ; et les nymphes donnent des adultes ou « imago». Ces trois stades sont séparés par deux périodes de métamorphoses (larvaire et nymphale).
Durant la phase parasitaire, la relation hôte-parasite et hôte-environnement fait qu’il existe trois types de cycles de vies pour les tiques:
Les tiques à cycle triphasique ou trixène : la larve, la nymphe, et les adultes mâles et femelles se nourrissent sur 3 hôtes différents. Ce cycle est de type primitif correspondant à trois repas sanguins sur trois hôtes différents, séparés par deux périodes de chute au sol pour la pupaison larvaire et nymphale.
Les tiques à cycle diphasique ou dixène, où les trois stades de développements se déroulent sur deux hôtes différents. Les immatures (larves et nymphes) se gorgent sur un même hôte, et le stade adulte sur un autre hôte différent de celui des immatures.
Les tiques à cycle monophasique ou monoxène, où toutes les stades de développement (les immatures et les adultes) se nourrissent sur un même hôte. Cette adaptation présente un avantage pour la tique car elle la permet de minimiser les risques liés à la recherche, mais aussi de fuir les dures conditions du milieu [19].

Tropisme d’hôte

Pour le choix de l’hôte, des spécificités sont très bien marquées chez les uns en fonction de l’espèce et du stade évolutif, tandis qu’elles sont moindres chez les autres.
Selon la similitude ou la différence des différents types de stade évolutif sur les types d’hôtes recherchés, il existe des tiques monotrope, des tiques ditrope et des tiques télotrope [11].
Pour les tiques monotropes, les trois stades évolutifs – les larves, les nymphes et les adultes- recherchent les mêmes types d’hôtes. Pour les tiques ditropes, les stades immatures ou pré-imago-les nymphes et les larves- se gorgent sur les petits mammifères, les oiseaux et les reptiles, tandis que le stade adulte se retrouve uniquement sur les grands mammifères.
Pour les tiques télotropes, les immatures sont presque ubiquistes car elles se nourrissent sur tous les vertébrés terrestres disponibles, alors que les stades adultes se retrouvent uniquement sur les grands mammifères.
Deux espèces de tiques sont parasites des ruminants à Madagascar : Boophilus microplus et Amblyomma variégatum[8, 9].

Amblyomma variégatum

Les Amblyomma variégatum possèdent les caractéristiques générales des Amblyommidae. Une femelle d’Amblyomma variégatum après gorgement mesure en moyenne 22 mm [14].
Les adultes de l’Amblyomma variégatum sont multicolores. Leur scutum est orné d’une plaque émaillée de tâche de coloration jaune ou orangée. Ce qui différencie le genre Amblyomma des autres genres d’Amblyommidae. Les mâles sont plus colorés que les femelles. Chez les mâles, le scutum couvre la totalité de la face dorsale. Chez les femelles par contre, leur couleur et leur volume varient selon l’état de gorgement. Ainsi, une femelle à jeun est de couleur noire et une femelle gorgée devient marron [20].
Chez les imagos, leur ornementation émaillée et l’existence des yeux hémisphériques permettent de les reconnaître aisément [20]. Leurs pattes sont bicolores (blanc et marron). Les immatures ressemblent aux femelles mais leurs tailles sont beaucoup plus réduites. Le pore génital ou gonopore est absent, et les aires poreuses au niveau du capitulum n’existent pas encore. Les immatures sont unicolores et de couleur grise [11, 21]. Cette couleur ne subit pas un énorme changement lors du repas sanguin.
La nymphe, bien que sans ornementation émaillée, se reconnaît facilement grâce à ses yeux semblables à ceux des imagos [22].
La larve est de taille très réduite par rapport à la nymphe. Elles ne possèdent que trois paires de pattes et les stigmates sont absents [23].
Cycle de vie des Amblyomma variégatum
Les tiques Amblyomma variégatum, comme tous les ixodidés, passent au cours de son cycle évolutif par trois stades après l’œuf : le stade immature (larvaire et les nymphale), le stade adulte (les tiques mâles et femelle).
Ce cycle est séparé par deux périodes de métamorphose (larvaire et nymphale) qui se déroulent au sol [22], et comprend deux phases : une phase de vie libre, qui se déroule au sol, et une phase de vie parasitaire.

Phase de repos (Phase de vie libre)

Durant la phase de vie libre, les Amblyomma variégatum sont considérées comme des tiques exophiles [23].
Leur habitat est constitué des milieux ouverts herbacés, des racines, des débris de végétaux, des anfractuosités…etc. La durée de cette phase est très dépendante des conditions climatiques et environnementales, notamment de la température et de l’humidité. Les adultes mâles ou femelles d’Amblyomma variégatum peuvent rester au repos jusqu’à 23 mois dans des sites protégés sur le sol des prairies [22, 24].

Phase parasitaire

Suivant la terminologie élaborée par Morel, l’A. Variegatum doit être considéré comme une espèce télotrope parce que les préimagos ou les stades immatures sont ubiquistes alors que les imagos sont sélectifs des ongulés et accessoirement des carnivores. Toutefois, une forte tendance au monotropisme sur les ongulés (tous les stades se nourrissent sur des ongulés) a été rapportée [23].
Cette tique a un cycle vie triphasique. En effet, chacun des 3 stades diffèrent (larve, nymphe adulte) infestent 3 hôtes différents sur lesquels elle effectue un unique repas sanguin ; ensuite, elle tombe au sol pendant la période de la métamorphose ou de la ponte [14]. La durée moyenne de gorgement chez l’hôte varie en fonction du stade évolutif. En moyenne, elle varie entre 7 à 15 jours. Ainsi, pour les stades larvaires, cette période dure en moyenne 7 jours, chez les nymphes elle est de 6 jours en moyenne [25], et 10 à 12 jours en moyenne chez les femelles [21]. Par contre les mâles ne se gorgent jamais. Leurs durées de fixation chez l’hôte dépendent de leur espérance de vie [24].
A l’éclosion, les larves sortent des coquilles et mettent un moment pour se durcir. Elles seront par la suite à l’affut sur les végétations à la recherche de l’hôte. Une fois sur l’hôte, elles prennent un seul repas sanguin et retombent au sol, cherchent un micro-habitat favorable et se métamorphosent.
La durée de la métamorphose larvaire est environ de un mois, et est influencée essentiellement par le taux d’humidité (supérieure à 70%) [26].
Après leurs métamorphoses, les larves deviennent des nymphes. Une fois sur l’hôte, les nymphes prennent à leur tour un seul repas sanguin et retombent au sol pour se métamorphoser. Après la métamorphose nymphale, les nymphes deviennent des adultes mâles ou femelles.
Au stade adulte (tiques mâles ou femelles), une des particularités biologiques importantes de la tique Amblyomma variègatum consiste au fait que ce sont les mâles qui sont les premiers à se fixer sur l’hôte, une fois fixée, ils sécrètent une phéromone d’attraction-agrégation-fixation pour attirer les femelles et les mâles non encore fixés [22, 25, 27, 28].

Boophilus microplus

Les Boophilus microplus appartiennent aussi à la famille Amblyommidae. Elles possèdent la morphologie générale des Amblyommidae et ressemblent beaucoup à l’Amblyomma variegatum du point de vue morphologique. Mais leurs rostres sont moins longs que ceux des Amblyomma variégatum. Leurs pattes sont unicolores et plus courtes que celle des Amblyomma variégatum [11]. Les mâles adultes ont une teinte rougeâtre ; les femelles à jeûn sont brunes claires avant de devenir gris foncé une fois gorgées de sang [12]. Les Boophilus microplus sont de forme ronde et de taille plus petite que les Amblyomma variegatium. Les dessins émaillés sont absents au niveau du scutum.
Cycle de vie des Boophilus microplus.
Comme tous les ixodidés, le cycle de vie des Boophilus microplus comprend deux phases : une phase de vie parasitaire qui se déroule sur l’hôte, et une phase de vie libre correspondant à la ponte des femelles jusqu’à la période où les larves abordent leur hôte.

Phase de repos

Durant la phase de vie libre, les Boophilus microplus sont des tiques exophiles. Comme chez tous les ixodidés, la durée de cette phase est influencée principalement par la température et l’humidité.

Phase parasitaire

A la différence des Amblyoma variegatum, les Rhypicéphalus (boophilus) microplus ont un cycle monophasique (monoxènes).En effet, les repas sanguins pour tous les stades s’effectuent sur le même hôte abordé au stade larvaire. Les Boophilus microplus sont considérés comme spécifiques des bovins (monotrope). En moyenne, la durée de gorgement des larves est de 6 à 8 jours, celle des nymphes en moyenne entre 7 à 9 jours. Après leur gorgement, les nymphes se métamorphosent et deviennent des adultes mâles et femelles. C’est à ce stade (stade adulte) que s’accomplissent l’accouplement et la fécondation des œufs. La prise de repas sanguin est rapide et intense dans les dernières heures du repas. C’est grâce à ce rythme de prise de repas que les femelles augmentent de volume et deviennent bien visibles chez l’hôte [29].

Rôle pathogène des tiques

Les tiques des bétails possèdent de pouvoirs pathogènes qu’on peut classer en 2 ordres :- ceux qui sont dus à la présence du parasite sur la peau de l’hôte : – rôle pathogène direct, – ceux qui résultent de la transmission d’agents pathogènes : – rôle pathogène indirect [30].

Rôle pathogène direct des tiques

Par leurs actions mécaniques, les tiques peuvent causer des blessures de la peau et de la mamelle. Les blessures de la mamelle sont plus graves pour le cas des Amblyomma variégatum, parce que le pis et le poitrail sont des zones des fixations préférées par ces tiques. A cause de la taille de leurs rostres et de leurs capacités à se fixer en amas, elles peuvent entraîner la destruction de la mamelle et la chute des trayons des vaches infestées lorsqu’elles ne sont pas éliminées rapidement [30]. Les blessures de la peau peuvent servir de porte d’entrée pour d’autres infections secondaires tant bactériennes que parasitaires. A titre d’exemple, l’infestation par les tiques du genre Amblyomma variégatum est un facteur de risque majeur pour le développement d’une forme grave de la dermatophilose. Cette maladie est due à une bactérie qui est la dermatophilus congolensis [31]. A part la dermatophilose, le myase à cochliomya hominivrax, qui est une maladie parasitaire, est aussi réputée comme étant souvent secondaire à une infestation des animaux domestiques par les tiques [6]. Les tiques sont des parasites hématophages obligatoires. Leur présence chez l’hôte entraîne des pertes de poids et une anémie qui, selon le taux d’infestation des animaux hôtes, peut-être plus ou moins sévère. Les cas extrêmes entraîneront la mort de l’animal hôte [32]. Quelle que soit l’espèce de tiques, qu’elle soit Amblyomma variegtatum ou Boophilus microplus, elle provoque généralement des pertes directes chez leurs hôtes.

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Rôle pathogène indirect des tiques

Les pertes indirectement liées aux tiques concernent les maladies qui sont véhiculées par les tiques vers les animaux hôtes. A Madagascar, il existe des maladies animales qui sont associées aux tiques des ruminants. Parmi ces maladies, les unes sont d’origine bactérienne : Cowdriose, Anaplasmose, Dermatophilose. Mais la babésiose, qui est due à un protozoaire parasite du sang, a été aussi signalée. D’après Nicolas BARRE en 1997, le Boophilus microplus est un vecteur pour la Babesiose (Babesia bovis et babesia bigémina) et l’Anaplasmose (anaplasma marginale), tandis que l’Amblyomma variegatum transmet la cowdriose (Erhlichia ruminantium) et favorise la forme sévère de la Dermatophilose [3].

Cowdriose

La cowdriose ou « heartwater » en anglais est une maladie mortelle des ruminants domestiques et sauvages, avec une sensibilité plus élevée des petits ruminants par rapport aux bovins. Elle est due à une bactérie intracellulaire obligatoire de l’ordre des rikettsiale et de la famille des Anaplasmataceae qui est l’Erhlichia ruminantium. Cette bactérie est transmise à l’hôte par de nombreuses espèces de tiques appartenant au genre Amblyomma dont l’Amblyomma variégatum. La cowdriose peut évoluer de la forme aigue à la forme inapparente. Les symptômes dominantes sont : Gastro-enterite parfois hémorragique, fièvre élevée, symptôme respiratoire suivi des troubles nerveux graves (attitude de pousser au mur, tremblement, nystagmus …). L’injection des médicaments à base de tétracycline peut apporter une guérison à l’animal malade si la maladie est diagnostiquée précocement et si l’injection s’effectue dès le début de l’hyperthermie. Mais, le taux de mortalité due à cette maladie peut être élevé surtout chez les petits ruminants ou les bovins de races améliorées en provenance des zones indemnes. L’ouverture des animaux morts suite à cette maladie révèle généralement une accumulation de liquide au niveau du péricarde et dans la plupart des cavités internes dont le thorax.

Dermatophilose

La dermatophilose ou « lumpywool disease» est une maladie cutanée (dermatite cutanée) qui affecte de nombreux animaux domestiques et sauvages dont les ruminants, les carnivores, les équidés, les reptiles mais aussi occasionnellement l’homme. C’est une bactérie gram positive, classée aux ordres des Actinomycétale et dans la famille des Dermatophilaceae [33]. La Dermatophilus congolensis n’est pas véhiculée par l’Amblyomma variégatum, mais l’infestation des animaux par cette tique provoque l’apparition de la forme grave de la maladie [32].
Cette maladie se manifeste surtout sous la forme chronique et se caractérise cliniquement par des lésions de dermatite (formation de croûtes épaisses sur la peau de l’animal, des dépilations,…). La dermatophilose peut évoluer rapidement vers l’amaigrissement de l’animal suivi par le décès de celui-ci par épuisement [9, 24]. Le traitement fait appel à l’utilisation d’antibiotique et/ou d’antiseptique, mais de nombreuses écritures antérieures ont rapporté des difficultés généralement rencontrées lors de ce traitement.

Babésiose

La babesiose, ou « red water fever » est une maladie causée par des protozoaires. L’agent étiologique appartient aux embranchements de sporozoaire, au sous-embranchement des Apicomplexa, à la classe des Hématozoaires, aux ordres des pyroplasmida et à la famille des Babésiidae [28]. La babesiose affecte généralement les mammifères domestiques (Bovins, caprins, ovins, chevaux, chiens, …) et sauvages ainsi que les oiseaux et l’homme [28]. Parmi ces protozoaires, la babesia bovis et la Babesia bigemina sont retrouvées dans les pays tropicaux, et la Babesia divergens est considérés comme des parasites des animaux dans les pays tempérés. Généralement, la Babesia bovis est plus pathogène que la Babesia bigemina et la Babasie divergens. L’infection par cet agent pathogène est caractérisée par une fièvre élevée, une ataxie, une anorexie, un syndrome de choc circulatoire, et des symptômes nerveux [34]. Actuellement, la molécule utilisées pour traiter la babesiose est le Dipropionate d’imidocarbe, à la dose de1 à 2mg/kg par voie sous cutanée [12]. Mais d’autres molécules plus anciennes comme la Diminazèna, Imicarbalide, etc…, sont encore utilisées [12].

Anaplasmose

L’anaplasmose bovine est une maladie infectieuse et inoculable, elle est due à une bactérie gram négatif intracellulaire du genre anaplasma. Cette bactérie est transmissible à l’hôte par l’intermédiaire des vecteurs mécaniques ou biologiques et peut causer une maladie qui se manifeste généralement par une fièvre, une anémie sévère, et parfois des ictères. L’anaplasmose est spécifique des ruminants en particulier les bovidés et les cervidés. Mais de nombreuses espèces de ruminants domestiques et sauvages peuvent servir de réservoir pour la maladie. Toute utilisation de produit curatif contre l’anaplasmose nécessite un diagnostic précoce de la maladie et une application rapide du traitement afin de garantir son efficacité [35]. L’antibiotique indiqué est la tétracycline, en l’occurrence l’oxytetracycline, utilisée à la dose de 5 à 10mg/kg /jour pendant deux ou trois jours par voie IM ou IV; ou sa forme longue action, à la dose de 20mg/kg en une seule prise ou deux prises à 7 jours d’intervalle [36, 37]. A part l’oxytetracycline, l’imidocarbe utilisé à la dose élevée de 2 à 5 mg/kg peut être administré par deux injections à 15 jours d’intervalle [38, 39].

Méthodes de prévention

D’une manière générale, la prévention contre les maladies à tiques nécessite une lutte contre ces vecteurs. Dans les pays tropicaux et subtropicaux, cette lutte fait largement appel à l’utilisation des produits acaricides avec les limites et les risques que cette méthode représente. Ainsi, la découverte de nombreux problèmes (développement de la chimiorésistance), et la présence des résidus des produits chimiques dans les viandes ou le lait ont poussé de nombreux chercheurs à explorer d’autres méthodes de prévention contre ces maladies.

Vaccination

Il existe deux types de vaccin : vaccin vivant, vaccin inactivé.

Vaccins vivants

Des vaccins vivants produits à partir du sang d’animaux sont disponibles dans plusieurs pays. Pour le cas de la babésiose à Babesia bigémina et à Babesia bovis, les vaccins vivants sont préparés à partir des souches sélectionnées de ces agents pathogènes en utilisant le sang des veaux. Mais d’autres techniques, comme des vaccins expérimentaux contre les Babésia divergens fabriqués à partir du sang de gerbilles sont utilisés avec succès en Irlande. La vaccination contre l’anaplasmose utilise des souches vivantes atténuées et des souches moins pathogènes. Les souches utilisées sont respectivement des souches d’Anaplasma marginale atténuées et celles d’Anaplasma centrale. A part les vaccins dérivés du sang, d’autres techniques sont disponibles ou ont été expérimentées.
Les cultures in vitro des babésia spp ont été développées pour produire des parasites afin de fabriquer des vaccins. Mais son coût est élevé, et il existe une possibilité de dérive antigénique durant le période de culture des Babesia spp [33].Cependant, l’emploi d’antigènes issus de la culture de Babesia bovis a donné des résultats prometteurs lors des expérimentations limitées sur le terrain, mais le degré et la durée de cette protection contre les infections hétérologues restent encore flous [36].

Vaccin inactivé

Un vaccin inactivé existe mais son efficacité est douteuse. Ce type de vaccin est ainsi moins utilisé que les vaccins vivants [36].

Chimioprévention

La chimioprévention est l’emploi de médicaments avant le contact des animaux avec l’agent pathogène dans le but d’éviter l’apparition des signes cliniques. Par contre, elle ne peut pas prévenir l’infection et le portage asymptomatique [9] [39]. Cette méthode confère une protection de courte durée, et le risque d’apparition d’un phénomène de résistance est très grand.
Dans un but prophylactique, la tétracycline, en l’occurrence l’oxytétracycline, retarde la multiplication et du coup allonge le temps d’incubation. Ainsi elle est efficace pour empêcher l’apparition des signes cliniques dans le cas de l’anaplasmose et de la cowdriose. La chlortetracycline peut être administré (par voie orale) à la dose  prophylactique de 0,5mg/kg par jour pendant 120 jours. Cette dose prophylactique indiquée permet de réduire l’incidence clinique de l’anaplasmose de 60% à 80% [39].
Pour la babesiose, l’imidocarbe est utilisable à titre préventif à la dose de 2 mg/kg. Cette dose peut donner une protection de 6 semaines contre la Babesia bovis, et d’une durée de 12 semaines contre la Babesia bigémina mais n’empêche pas la formation d’anticorps. Ce qui permet, dans un système à réinfection fréquente, l’installation d’une prémunition dès que la concentration le permet [12].Cette même molécule, c’est à dire l’Imidocarbe, est utilisable à une dose prophylactique de 3 mg/kg, renouvelée au 14ème jour contre l’anaplasmose.

Lutte contre les arthropodes vecteurs

A part les tiques, certaines maladies, à l’exemple de l’anaplasmose, sont véhiculées par d’autres vecteurs. Mais les méthodes de prévention traitées dans ce chapitre ne concernent que la lutte contre les tiques. Nombreuses sont les méthodes de prévention contre les tiques, parmi lesquelles figurent la lutte chimique, la lutte traditionnelle, la lutte écologique et la lutte biologique.

Lutte chimique

C’est la méthode qui préconise l’utilisation des produits chimiques contre les tiques. Elle est basée sur l’utilisation de produits acaricides pour éliminer les tiques chez les bovins d’élevages. Les produits acaricides les plus utilisés de nos jours sont constitués par les pyréthrinoïdes de synthèse et les Amidines (Amitraz) [21]. Ces produits sont utilisés soit en bain détiqueur soit par des pulvérisateurs manuels [11, 25].
En plus des formes citées ci-dessus, il y a eu récemment le développement des produits systémiques (injectable) qui sont essentiellement des Avermectine (Ivermectine) [9].

Lutte traditionnelle

La méthode traditionnelle de lutte contre les tiques se fait surtout par l’arrachage manuel de celles-ci. Cette méthode est simple et elle est la plus utilisée par les éleveurs traditionnels d’Afrique [40], mais coûteuse en main d’œuvre et en temps pour les troupeaux de grande taille [22]. En plus, l’enlèvement des tiques se trouvant dans des parties sensibles (anus, partie inguinal…) peut entraîner des blessures et des réactions de la part de l’animal.

Table des matières

INTRODUCTION
I GENERALITES SUR LES TIQUES DURES
I . 1. Morphologie générale des Ixodidés
I . 1. 1. Sur la face ventrale
I . 1. 2. Sur la face dorsale
I . 1. 3. Particularités chez les mâles
I . 1. 4. Nymphe
I . 1. 5. Larves
I . 2. Biologie et cycle de vie des Ixodidés
I. 2. 1. Phase de vie libre
I. 2. 2. Phase de vie parasitaire
I. 2. 3. Amblyomma variégatum
I. 2. 4. Boophilus microplus
I . 3. Rôle pathogène des tiques
I. 3. 1. Rôle pathogène direct des tiques
I. 3. 2. Rôle pathogène indirect des tiques
I . 4. Méthodes de prévention
I . 4. 1. Vaccination
I . 4. 2. Chimioprévention
I . 4. 3. Lutte contre les arthropodes vecteurs
I . 5. Etude d’impact économique
I METHODES
I. 1. Cadre de l’étude
I. 2. Type d’Etude
I. 3. Période d’étude
I. 4. Durée de l’étude
I. 5. Population d’étude
I. 5. 1. Définition de la population d’étude
I. 5. 2. Mode d’échantillonnage et taille de l’échantillon
I. 6. Variables étudiées
I. 6. 1. Modalité et Nature des variables étudiés
I. 7. Mode de collecte de données
I. 8. Mode de saisie et analyse de données
I. 9. Limite de l’étude
I. 10. Considérations éthiques
II RESULTATS
II. 1. Description de l’échantillon
II. 2. Incidence et létalité des maladies à tiques
II. 2. 1. Incidence des maladies à tiques
II. 2. 2. Létalité due aux maladies à tiques
II. 3. Moyens de traitements et de la lutte contre les maladies à tiques
II. 3. 1. Traitement des maladies à tiques
II. 3. 2. Prévention contre les maladies à tiques
II. 4.Impact économiques de la présence des tiques dans les élevages de bovins
II. 4. 1. Coût des traitements
II. 4. 2. Coûts de la lutte contre les maladies à tiques
II. 4. 3. Manques à gagner.
II. 5. Récapitulation
II. 6. Extrapolation
I. DISCUSSION
I . 1. Réflexion par rapport à la méthodologie de recherche
I . 2. Incidence des maladies à tiques et les taux de létalité bovine
I. 2. 1. Incidence des maladies à tiques
I. 2. 2. Létalité bovine
I . 3. Moyens de lutte et de traitement contre les maladies à tiques
I. 3. 1. Moyens de luttes
I. 3. 2. Méthodes de traitement contre les maladies à tiques
I . 4. Coût de traitement, coût de la lutte et des manques à gagner
I . 5. Problèmes soulevés par l’étude
I . 6. Solutions proposées
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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