MORBODITE ET MORTALITE NEONATALE
AU COMPLEXE MERE-ENFANT
LA MORBIDITE NEONATALE
La morbidité néonatale est la fréquence d’exposition à des affections qui ne sont pas nécessairement mortelles des bébés de 0 à 28 jours.
Les pathologies fréquentes nécessitant une hospitalisation
Plusieurs pathologies peuvent atteindre les nouveau-nés. Parmi elles, les infections néonatales, la prématurité, la souffrance fœtale aiguë, la malformation congénitale sont les causes fréquemment rencontrées chez les nouveau-nés et nécessitent des soins particuliers en hospitalisation.
Les infections néonatales (INN)
C’est l’invasion de l’organisme du nouveau-né par des micro-organismes pathogènes tels que les bactéries, les virus, les champignons et les parasites. Ces microorganismes se multiplient, sécrètent des toxines et peuvent se propager par voie sanguine.
Infections materno-fœtales
Définition : C’est une infection bactérienne du nouveau-né due à une transmission verticale directe de la mère au fœtus. Elle apparaît dès les premières minutes, ou au cours des premières semaines de vie ou plus tardivement au cours du 1er mois. I
Physiopathologie
Les infections bactériennes du nouveau-né résultent d’une anomalie de la colonisation bactérienne néonatale et d’une immaturité de l’immunité.
Les voies de contamination
On distingue 3 voies de contamination materno-fœtale : → La voie hématogène transplacentaire : Elle est rare et se fait par la veine ombilicale lors d’une contamination massive au cours d’une septicémie maternelle ou à partir d’un foyer d’endométrite. → La transmission transmembranaire ascendante : Elle est fréquente. Elle est due à l’ensemencement du liquide amniotique par des germes issus du tractus génital. Elle peut survenir, que la membrane soit rompue ou non. → La transmission pendant le passage dans la filière génitale : Le bébé peut être colonisé par l’inhalation ou l’ingestion de sécrétions vaginales infectées. 2- La flore vaginale normale : Physiologiquement, le vagin est colonisé par des bactéries (flore naturelle du vagin) : – 95% de lactobacilles sécrètent de l’acide lactique ; – Flore sous-dominante commensale, constituée de bactéries anaérobies ou microaérophiles (Gardnerella, Mobilluncus, Mycoplasma, Peptostreptococcus, Prevotella,…) On y trouve parfois des colonies pathogènes entraînant souvent une infection maternofœtale. Les germes fréquemment retrouvés sont le Streptocoque B, l’Haemophilus et l’Eschérichia coli,…). La flore vaginale varie fréquemment à l’état physiologique, il est difficile de reconnaître le sens clinique de l’isolement au prélèvement vaginal.
Epidémiologie
L’incidence des infections materno-fœtales est de 1,2 à 3,6 pour 1000 naissances vivantes [8]. La mortalité varie suivant les études (de 0 à 12% des infections). En France, la septicémie à Streptocoque du groupe B et Escherichia Coli est de 1,2 pour milles naissances vivantes avec une mortalité d’environ 5%.
Diagnostics
Une infection asymptomatique peut entraîner des complications obstétricales (menace d’accouchement prématuré, rupture prématurée des membranes) et néonatales (souffrance fœtale aiguë, méningite). Tout nouveau-né qui va mal sans raison apparente, est à priori suspect d’infection. Ainsi, la probabilité de l’infection materno-fœtale repose sur l’association des arguments anamnestiques, cliniques, biologiques et confirmée par les bilans bactériologiques et paracliniques. • Les arguments anamnestiques : → Durant la grossesse, il faut rechercher : – des infections urinaires répétées ou une pyélonéphrite du dernier trimestre de grossesse ; – une infection génitale diagnostiquée devant les leucorrhées ; – une fièvre maternelle ou un syndrome grippal d’allure bactérienne ; – une menace d’accouchement prématuré ; – une rupture ou une fissure prématurée des membranes ; – une chorioamniotite ; – un portage génital ou urinaire de germes potentiellement pathogènes. → A l’accouchement, il faut rechercher la présence de : – rupture ou fissuration prolongée des membranes supérieure à 12 h ; – fièvre maternelle (> 38°C) avant, pendant et après l’accouchement ; – liquide amniotique teinté, méconial, en purée de pois et fétide ; – germes dans le liquide amniotique ; 6 -glycosamine < 10 mg / l ; – abcès crayeux listériens au niveau du placenta. • Les arguments cliniques : Les nouveau-nés infectés sont fréquemment asymptomatiques. De nombreux signes cliniques non spécifiques méritent d’être connus car ils sont évocateurs d’infection bactérienne néonatale. Nous citons : l’hyperthermie (t° > 37°5C) ou l’hypothermie (t° < 36°5C), les détresses respiratoires modérées ou sévères, les anomalies de coloration et / ou cutanées (teint grisâtre, cyanose, marbrures cutanées, allongement du temps de recoloration cutanée supérieur à 3 secondes, purpura pétéchial, ictère précoce apparaissant au cours du 1er jour de vie, éruptions cutanées), les signes digestifs (refus de téter, vomissement, météorisme abdominal, diarrhée, rectorragie, hépatomégalie, splénomégalie), les troubles neurologiques (hypotonie, hypertonie, anomalies de succion, hyperréactivité, réflexes archaïques normaux, somnolence, léthargie, mouvements anormaux, bombement de la fontanelle), les anomalies hémodynamiques (tachycardie > 180 / mn, bradycardie < 100 / mn, hypotension artérielle systémique). • Les arguments biologiques : Les signes biologiques évocateurs d’une infection néonatale sont les suivant : – une leucopénie < 5000 / mm3 ou une hyperleucocytose > 30000 / mm3 ; – une neutropénie < 2500 / mm3 ; – une thrombopénie < 150000 / mm3 ; – une anémie hémolytique ; – une élévation de la Protéine C Réactive > 10 mg / l ; – une élévation du taux fibrinogène > 3,5 g / l. • Les bilans bactériologiques : Pour confirmer l’infection néonatale, il est nécessaire de recourir à l’hémoculture qui précisera le germe en cause, la ponction lombaire, l’examen cytobactériologique des urines et la recherche d’Antigène soluble.
Les autres infections néonatales
D’autres infections néonatales peuvent apparaître. 1- Les infections focalisées à pyogène : · L’infection ombilicale à évoquer devant un ombilic suintant ou tardant à se cicatriser, fétide, purulent avec inflammation ou induration périombilicale. · La pyodermite bulleuse (PEMPHIGUS) apparaissant au 4 ème ou 5ème jour de vie sous forme de bulles remplies de liquide purulent, très contagieuse due au Staphylocoque. · La conjonctivite. · L’abcès sous-cutané au niveau des points d’injection sous-cutanée ou des perfusions épicrâniennes. · Les autres infections focalisées : les pneumopathies, les méningites, les infections ostéo-articulaires, les infections urinaires… 2- Les infections spécifiques du nouveau-né : · la syphilis congénitale ; · le tétanos néonatal ; · la rubéole congénitale ; · la primo-infection herpétique ; · la toxoplasmose congénitale ; · la maladie des inclusions cytomégaliques.
INTRODUCTION |