MORTALITE NEONATALE
A L’ECHELLE MONDIALE : La mortalité néonatale constitue encore un problème de santé publique dans le monde. Près de 2,7 millions d’enfants meurent chaque année avant l’âge de un mois , ce qui représente environ 44% de l’ensemble des décès des enfants moins de cinq ans.
Les 98% de ces décès surviennent dans les pays en développement, estimé à 45 décès pour 1.000 naissances vivantes contre 5 décès pour les pays développés . Ces décès surviennent surtout à domicile et surviennent surtout de façon précoce, c’est-à-dire dans la première semaine de vie .
Au niveau mondial, le nombre de décès néonatals est passé de 5,1 (4,9-5,3) millions en 1990 à 2,7 (2,5-2,9) millions en 2015. Dans ce cadre, un grand nombre de pays d’Amérique du Sud sont parvenus à diminuer de près de 50% leur taux de mortalité néonatale entre les années 1960 et 1990 et que certains pays Asiatiques tels que le Sri Lanka ou le Bangladesh ont obtenu des réductions de près de 40%. L’Inde n’a rapporté qu’une diminution de 11 % de sa mortalité néonatale et aucune réduction significative n’a été observée en Afrique sub-Saharienne. La baisse de la mortalité a été plus lente pour les nouveau-nés que pour les enfants de moins de cinq ans qui ont dépassé la période néonatale: 47% contre 58% à l’échelle mondiale. Si les tendances actuelles se poursuivent, près de la moitié des 69 millions d’enfants qui mourront entre 2016 et 2030 seront des nouveau-nés.
PARTICULARITES DU NOUVEAU-NE
PHYSIOLOGIE DE L’ADAPTATION A LA VIE EXTRA-UTERINE : La naissance constitue le passage de la vie intra-utérine à la vie extra-utérine. La période de l’adaptation à la vie extra utérine nécessite la mise en place d’un ensemble de changements surtout cardio-respiratoires, et constitue de ce fait une période de grande vulnérabilité, sensible à toute pathologie congénitale (malformations) ou acquise pendant la grossesse (fœtopathies) ou suite à l’accouchement (anoxie). Il est important de citer quelques points importants dans ce passage à la vie extra utérine : passage d’un milieu aquatique qui permet une protection contre les traumatismes, l’infection et les aléas de la température extérieure à un milieu dans lequel toutes ces caractéristiques doivent être prises en charge de manière autonome ;
passage d’une nutrition « parentérale totale » assurée par le placenta à une nutrition entérale totale; passage d’une « circulation extracorporelle » assurant les échanges gazeux à l’autonomie respiratoire. Ainsi, dès la naissance, devant ces changements, le nouveau-né doit : adapter ses systèmes circulatoires et pulmonaires aux échanges gazeux (évacuation du liquide pulmonaire et ouverture des poumons pour maintenir une capacité résiduelle fonctionnelle, chute de la pression artérielle pulmonaire) ;
maintenir une homéostasie métabolique et thermique, imposant la capacité à utiliser les réserves de glycogène et de lipides ; absorber par voie digestive les nutriments nécessaires à ses fonctions.
Par ailleurs, la plupart des organes, surtout le cerveau, sont encore en plein développement et donc particulièrement vulnérables à toute perturbation de l’équilibre biologique et nutritionnel.
ETAT IMMUNITAIRE DU NOUVEAU-NE : Le nouveau-né a encore une immaturité de l’état immunitaire. L’immunité innée est insuffisante et l’immunité acquise n’est pas encore réellement fonctionnelle. L’immunité innée du nouveau-né est caractérisée par une atténuation globale des réponses mettant en jeu les récepteurs Toll-like . Pour l’immunité à médiation cellulaire, les cellules Natural Killer à la naissance n’ont que 50% d’activité fonctionnelle comparativement au jeune adulte ; les anticorps endogènes sont absents à la naissance.
EXAMEN DU NOUVEAU NE
Deux examens systématiques sont à réaliser durant la période néonatale, un à la naissance et l’autre dans les huit premiers jours de vie. L’examen doit être très rigoureux surtout lors de la survenue de manifestations anormales chez le nouveau-né.
L’examen clinique du nouveau-né a comme objectifs de: Déterminer le terme, Rechercher des malformations, Evaluer la trophicité du nouveau-né, Evaluer l’adaptation à la vie extra-utérine, s’assurer de la normalité des grandes fonctions physiologiques.
La détermination du terme peut se faire par différentes manières : soit à partir de la date de la dernière règle, soit par des scores faits pour évaluer la maturation morphologique et neurologique à citer le score de FARR, les critères morphologiques de maturation d’après Amiel Tison et le score de Ballard . Pour la recherche de malformations, il faut : Vérifier la perméabilité œsophagienne, le palais, Palper les pouls périphériques, Vérifier la stabilité des hanches, Vérifier la perméabilité anale et l’appareil urinaire en examinant le jet urinaire.
On évalue la trophicité sur différents paramètres : le poids, le périmètre crânien, la taille, qu’on évalue par rapport à l’âge gestationnel. Le poids de naissance à terme varie entre 2500g et 3999g, la taille doit être de 48 à 53 cm, et le périmètre crânien normal est de 35cm . Mais il faut toujours tenir compte de l’âge gestationnel.
LES FACTEURS DE RISQUES DE MORTALITE NEONATALE
Les principaux facteurs de risque de mortalité néonatale identifiés ont été :
Ceux liés à la mère : Mère jeune moins de 18 ans ou âgée plus de 34 ans , Un intervalle intergénésique moins de 24 mois , La primigestité et le rang de naissance à plus de 4.
Ceux liés à la grossesse et à l’accouchement : Un mauvais suivi de la grossesse, Un accouchement par voie basse, Un accouchement à domicile, Une rupture prolongée des membranes, plus de 12 heures, La notion de réanimation à la naissance, Un liquide amniotique méconial.
Ceux liés au nouveau-né : Le sexe masculin, La prématurité, Un petit poids de naissance moins de 2500g, Une hypothermie.
Ceux liés à l’environnement : Un faible niveau socio-économique.
INFECTIONS NEONATALES
C’est l’invasion de l’organisme du nouveau-né par des micro-organismes pathogènes tels que les bactéries, les virus, les champignons et les parasites. Ces microorganismes se multiplient, sécrètent des toxines et peuvent se propager par voie sanguine .
Il existe 2 différents types d’infections néonatales en fonction de leur délai d’apparition : Infections néonatales précoces, Infections néonatales tardives.
Les infections néonatales précoces : Elles débutent précocement, dans les quatre premiers jours de vie, mais il y a d’autres auteurs qui les définissent à moins de 7 jours de vie. Elles sont presque exclusivement des infections materno-fœtales. Ces dernières se définissent comme des infections bactériennes du nouveau-né dues à une transmission verticale directe de la mère au fœtus . Le diagnostic et la prise en charge de l’infection néonatale précoce sont urgents du fait de la gravité de cette affection. Elles restent une préoccupation majeure des néonatologues aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement.
Les infections néonatales tardives : Elles se manifestent au-delà de 4 jours de vie. Ces infections sont en grande majorité des infections nosocomiales, et se présentent principalement chez les prématurés et les nouveau-nés de petits poids de naissance .
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :RAPPELS
I. DEFINITIONS
I.1Nouveau-né
I.2 Le terme
I.3 Retard de croissance intra-utérine
I.4 Morbidité
I.5 Mortalité
II. EPIDEMIOLOGIE
II.1 Morbidité néonatale
II.2 Mortalité néonatale
III. PARTICULARITES DU NOUVEAU-NE
III.1 Physiologie de l’adaptation à la vie extra-utérine
III.2 Etat immunitaire du nouveau-né
IV. EXAMEN DU NOUVEAU NE
IV.1 Enquête anamnestique
IV.2 Examen du nouveau-né dans les premières minutes de vie
IV.3 Examen clinique du nouveau-né ultérieurement
V. LES FACTEURS DE RISQUE DE MORTALITE NEONATALE
VI. LES PRINCIPALES CAUSES DE MORBIDITE ET MORTALITE NEONATALE
VI.1 Infections néonatales
VI.2 Prématurité
VI.3 Retard de croissance intra-utérine
VI.4 Asphyxie périnatale
VI.5 Les malformations congénitales
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Présentation du service de pédiatrie d’Ambohimiandra
I.3. Type de l’étude
I.4. Durée de l’étude
I.5. Période de l’étude
I.6. Population d’étude
I.7. Modes de collecte des données
I.8. Echantillonnage
1.9 Modes d’analyse des données
I.10. Variables étudiées
II. RESULTATS
II.1. Résultats du recrutement
II.2. Les données concernant les mères
II.3. Les données concernant la grossesse
II.4 Les données concernant l’accouchement
II.5 Les données concernant les nouveau-nés
II.6 La morbidité néonatale
II.7 La mortalité néonatale
II.8 Devenir des nouveau-nés par rapport aux paramètres maternels, suivi de la grossesse et paramètres fœtaux
II.9 Etude des facteurs de risque de mortalité néonatale
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Recrutement des nouveau-nés
II. La morbidité néonatale
II.1 Les principales pathologies affectant les nouveau-nés
II.2 Issues des nouveau-nés
II.3 Durée de séjour à l’hôpital
III. Mortalité néonatale
III.1 Le taux de mortalité néonatale
III.2 Les causes de mortalité néonatale
III.3 L’âge de décès
III.4 Tableau clinique avant le décès
III.5 Létalité des différentes pathologies
IV. Evolution des nouveau-nés selon les différents paramètres maternels et néonatals
IV.1 Selon les paramètres maternels
IV.2 Selon le suivi de la grossesse et l’accouchement
IV.3 Selon les paramètres du nouveau-né
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES