MORBIDITE ET DEPENDANCE DES PERSONNES AGEES

MORBIDITE ET DEPENDANCE DES PERSONNES AGEES

Les risques augmentant les besoins financiers des ménages

On peut distinguer : • la maladie, par l’achat des biens et services médicaux et paramédicaux ; • les enfants, par l’exigence de nouvelles consommations. Certes, se sont des évènements heureux mais créant de nouveaux besoins au sein de revenus identiques et provoquant ainsi une diminution du revenu par tête.

Les risques diminuant les revenus des ménages 

On peut distinguer : 10 • La maladie, par la compensation de la perte du revenu résultant de l’impossibilité temporaire d’exercer des activités professionnelles. Ces prestations en espèces sont différentes des aides prévues pour la prise en charge des soins médicaux, dénommées prestations en nature. Ces deux types de prestations sont complémentaires pour la protection sociale de l’individu contre le risque maladie. • La vieillesse, par la réduction de la capacité physique Dans le passé, l’acquisition d’une expérience, d’une agilité manuelle ou de la force physique simplement permettait l’accroissement des revenus depuis le début de la période d’apprentissage jusqu’à une parfaite maturité professionnelle ; à l’âge adulte, les travailleurs avaient une efficacité maximum dans leur activité correspondant au niveau de revenu le plus élevé ; par la suite, la productivité allait en diminuant et les revenus s’en ressentaient, puisqu’ils dépendaient des tâches effectuées. Pour conserver le niveau de revenu antérieur, le temps de travail aurait dû s’allonger progressivement, jusqu’à l’impossible. Actuellement, le problème se pose en des termes un peu différents : pour les salariés mensuels, dont les revenus ne dépendent plus de la production réelle effectuée, mais sont fonction de leur niveau hiérarchique d’emploi et de leur ancienneté dans l’établissement, ou n’assiste plus à une diminution automatique de revenus à la fin de la vie professionnelle. • L’âge de la retraite devient un sujet de débat en raison de l’évolution contradictoire, de la capacité de travail des individus (largement conservée à 60 ans), et de l’obligation de libérer des postes pour les demandeurs d’emploi. • L’invalidité, par le handicap, entraîne une diminution ou une perte de revenu, mais surtout, nécessite d’être compensée. • Le chômage, à la fois risque économique et risque social, n’affecte pas la force de travail, mais la personne ne peut travailler en raison de circonstances économiques particulières et non de sa propre volonté. • Les accidents du travail et maladies professionnelles. • Les catastrophes naturelles, par la répercussion sur les revenus du ménage.  • La dépendance n’est pas réellement spécifique mais incluse dans les risques médicaux sociaux (santé, invalidité-handicap, à degré variable).

La prise en charge du risque social

Quatre niveaux d’intervention peuvent être dégagés :

La famille

La famille reste la pièce angulaire de la protection sociale, même si son importance a progressivement diminué. • La famille indivise Elle comprend plusieurs générations vivant ensemble. La vie se situe dans un domaine commun à tous ; les mariages sont endogames. Cette forme de famille évoque la tribu. Par la stabilité, la grandeur, elle joue un grand rôle dans l’entraide. • La famille souche Elle comprend les enfants, les petits enfants issus d’une même paire de grands parents. Cette cohabitation intergénérationnelle implique qu’à chaque génération, il n’y ait qu’un seul couple constitué. De taille plus restreinte, elle a comme objectif la transmission de la terre, sans la morceler. • La famille nucléaire Elle comprend un ou deux parents et leurs enfants. Ces enfants quittent le milieu familial plus ou moins tôt. L’exemple suivant est encore important en France : – les enfants doivent à leurs parents l’obligation alimentaire, dans le « long séjour », les frais supportés par le malade hospitalisé sont à la charge des enfants. Lorsque les parents sont insolvables et que les enfants le sont, un juge répartit cette charge sur au prorata des gains des enfants ; – la veuve ou le veuf, bénéficie toujours d’une partie de la retraite de son conjoint décédé ; 12 – l’Etat favorise le maintien de la protection sociale au sein de la famille, par la réduction d’impôt sur le revenu des personnes physiques qu’il octroie en fonction du quotient familial (c’est-à-dire du nombre de personnes vivant sur les revenus d’un ménage). 

L’assistance

Elle exprime un sentiment de solidarité à l’égard des individus les plus déshérités d’une société. i) L’aide privée L’obligation morale d’assistance aux indigents handicapés, malades ou vieillards, peut être d’origine philosophique ou confessionnelle. Cette assistance peut se manifester par des aides directes à des individus dont la souffrance est connue, ou par des dons à des réseaux d’aide financière ou matérielle, qui aide les cas individuels. La charité privée présente deux principes de base : • elle est laissée au libre arbitre du donateur, tant dans le choix de la personne, que dans les modalités d’aides ; • elle peut varier dans le temps suivant l’humeur ou les capacités d’aide du donateur. ii) La charité publique Depuis l’antiquité, certains Etats ont développé des aides aux plus déshérités, soit en vertu d’un humanisme, soit plus prosaïquement pour maintenir l’ordre public. Actuellement, l’aide sociale correspond au relais de l’aide privée par l’Etat à chacun de ses membres qui se trouve dans le besoin. L’aide sociale est financée par l’Etat, donc par l’impôt. L’aide privée est basée sur des sentiments de pitié et fondée sur une approche compréhensive d’une pénurie parfois temporaire ; mais un Etat doit disposer de règlements précis pour ne pas léser certains individus dont la situation serait à la limite d’une aide possible, d’où 13 la détermination de normes toujours tranchées, même s’il existe une discrète souplesse.

Les assurances

Plutôt que de compter sur des libéralités ou des aides publiques, l’individu a essayé de se prémunir contre les conséquences financières des risques sociaux en créant un mécanisme d’indemnisation lors de l’apparition de l’un de ces risques. i) La constitution d’un capital Il s’agit de former un capital lors de la période d’activité professionnelle. C’est une façon de se protéger contre les pertes de gains de la vieillesse. ii) Les assurances privées à but lucratif Elles offrent des indemnités ou un apport financier prévu à l’avance par contrat. Au préalable, des primes auront été versées ; celles-ci correspondent à l’éventualité du risque auquel on ajoute les frais de gestion et les bénéfices de l’assureur. Ce sont des sociétés commerciales. iii) Les mutuelles Il s’agit d’une forme associative ancienne regroupant des individus d’une même profession pour se protéger collectivement de certains risques. Actuellement, par exemple en France, les mutuelles gardent un rôle important dans l’action sanitaire et sociale : • couverture du ticket modérateur des biens et services médicaux ; • garantie de prévoyance, c’est-à-dire apportant des prestations en espèces en cas d’interruption de l’activité professionnelle par maladie, invalidité, retraite ; • création de centres de soins, de maison de cure médicale ou de retraite. La mutuelle est une protection sociale, basée sur une technique d’assurance, sans bénéfice au cours de l’exercice annuel. 

La sécurité sociale 

Ses principales caractéristiques en font le modèle le plus efficace et le plus social. Elle existe principalement en France. On peut distinguer deux grands modèles de sécurité sociale : i) Sécurité sociale basée sur les revenus du travail des individus L’obligation de cotiser concerne toute la population mais, en raison de la variation des types de revenus, ce modèle insiste sur la relation entre prestations offertes et contributions (cotisations). Les risques peuvent être couverts séparément les uns des autres et le système peut être hétérogène (multiplicité des régimes de sécurité sociale ayant des prestations différentes, ce qui est le cas en France, conséquence du développement historique). L’Etat a un rôle tutélaire et se doit de faire respecter l’intégration de tous à la sécurité sociale, tout en gardant un filet de sécurité par l’aide sociale pour ceux qui ne seraient pas couverts. ii) Sécurité sociale basée sur l’impôt La couverture n’est pas liée au paiement préalable de cotisations mais au fait de vivre dans le pays de façon légale, et d’être dans la notion de besoins consécutifs à un risque social défini. Les prestations sont uniformes et la protection complémentaire, par des modes assurantiels habituellement, est la seule solution pour garantir un revenu proche de la situation antérieure réelle du ménage et non d’une moyenne pour tous décidée par l’Etat.

Table des matières

INTRODUCTION.
PREMIERE PARTIE :GENERALITES SUR LA SANTE DES PERSONNES AGEES
1. EVOLUTION HISTORIQUE DES PROBLEMES DE SANTE
1.1. La théorie globale d’Omran
1.2. Valeur et sens : le concept de santé
1.2.1. Définition de la santé
1.2.2. Une représentation de la santé en plusieurs dimensions
2. LES RISQUES SOCIAUX.
2.1. Les risques augmentant les besoins financiers des ménages
2.2. Les risques diminuant les revenus des ménages.
2.3. La prise en charge du risque social.
2.3.1. La famille.
2.3.2. L’assistance
2.3.3. Les assurances
2.3.4. La sécurité sociale
3. QUELQUES MALADIES FREQUENTES CHEZ LES PERSONNES
AGEES
3.1. Les cardiopathies ischémiques
3.2. Les maladies cérébrovasculaires.
3.3. L’hypertension artérielle.
3.4. Les maladies rhumatismales dégénératives
DEUXIEME PARTIE :EVALUATION DE LA MORBIDITE ET DE LA DEPENDANCE DES PERSONNES AGEES AU CHD1 D’ANJOZOROBE
1. METHODOLOGIE
1.1. Lieu d’étude
1.1.1. Le CHD1 d’Anjozorobe
1.1.2. Le secteur sanitaire
1.2. Méthode d’étude
1.2.1. Type d’étude
1.2.2. Population cible et période d’étude.
1.2.3. Echantillonnage
1.2.4. Technique d’approche
1.2.5. Recueil des données
1.2.6. Traitement des données
1.2.7. Limite de l’étude et considérations éthiques
1.2.8. Paramètres d’étude
2. RESULTATS
2.1. Nombre de personnes âgées hospitalisées
2.2. Répartition des malades
2.2.1. Selon les tranches d’âge et le sexe
2.2.2. Selon la situation matrimoniale
2.2.3. Selon la profession
2.2.4. Selon le domicile
2.2.5. Selon la maladie présentée
2.2.6. Classement.
2.2.7. Selon la prise en charge
2.2.8. Fréquence des problèmes de prise en charge.
2.2.9. Risque de problèmes de prise en charge
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. De la méthodologie
1.2. Des résultats
1.2.1. Nombre de personnes âgées hospitalisées
1.2.2. Répartition des malades
1.2.3. Les problèmes de prise en charge
2. SUGGESTIONS
2.1. La mise en place d’un système d’aide aux soins médicaux
2.1.1. Les principales maladies visées
2.1.2. Le système d’aide aux soins
2.2. Un système de réduction du coût des médicaments
2.2.1. L’acquisition des médicaments par le malade
2.2.2. Rendre les médicaments plus accessibles
2.2.3. L’allègement des prix des médicaments
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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