Monographie partielle de la Commune rurale d’Ankadinondry Sakay

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GENERALITES SUR LE SYSTEME EDUCATIF A MADAGASCAR

Genèse de l’école à Madagascar

Les quelques écoles connues dans la première moitié du XVIIIème siècle étaient caractérisées par le régime intégré constituant un seul niveau et par leur base de recrutement aristocratique.
Vers la moitié du XIXème siècle, ce sont les écoles coraniques qui dispensaient l’enseignement arabico-malgache .Et on enseignait le coran et l’Astrologie à des élèves sélectionnés issus de vastes privilégiés.
En 1818, les missionnaires de la LMS, Jones et Thomas Bevan, ont créé la 1ère école de type européenne à Tamatave destinée uniquement au fils du chef.
Puis en 1820, à Tananarive, le « royale school » a été créé pour les enfants de la famille royale et de la haute noblesse.
Par ailleurs, sous le règne de Radama Ier les ateliers de tissage, de forge et de menuiserie constituent les bases de l’enseignement technique de l’époque.
Notons que toutes ces écoles ont été contrôlées par des institutions chrétiennes.
Ce n’est qu’au début de la colonisation que le général Gallieni instaurait l’école comme langue le français dont la finalité est la formation des jeunes techniciens et cadres intermédiaires pour servir le système colonial.
C’était au temps de Gallieni donc que le 1er lycée de Madagascar a vu le jour ; implanté sous l’appellation « Lycée Gallieni ».

Vers une nouvelle approche de l’école

Sous la deuxième République c’est-à-dire peu de temps après l’indépendance, l’État jouait un rôle déterminant dans la mise en œuvre du système éducatif. Ainsi une nouvelle orientation était donnée à l’école.
En 1975, sous le régime de Ratsiraka, trois principes majeurs sur l’école figurent dans son livre rouge dont :
 la démocratisation qui tente d’approcher l’école au niveau des peuples.
 La décentralisation, une partie de cette démocratisation, afin que toute la population puisse acquérir des connaissances dans sa région.
 La malgachisation du programme scolaire dont l’idée principale est de faire connaître aux élèves les réalités sociales malgaches.
Toute fois, ce système a connu un échec et qu’il a été souvent dit que la génération de cette époque a sacrifiée.
Ce n’est qu’en 1990, que l’influence des idées véhiculées par la mondialisation commençait à peser dans le système éducatif.
Ainsi la mondialisation a engendré une nouvelle approche de l’école puisque dans la loi 94-033 portant sur l’orientation générale du système éducation et formation à Madagascar comportent les bases de cette nouvelle orientation dont « l’éducation de base est remplacée par l’éducation fondamentale » ; il y a aussi l’apparition de l’éducation formelle et non formelle. On y a reconnu également l’importance des écoles privées et des associations s’occupant du secteur éducatif.
Des subventions annuelles accordées aux établissements et aux écoles privées ont augmenté. De même, les appuis financiers accordés par les bailleurs nécessitent des négociations préalables qui tiennent compte des recommandations des experts tels le Souvent, nous avons pu remarquer que le changement au niveau de l’école est toujours lié au changement politique.

Fonctionnement du système éducatif à Madagascar.

Le système éducatif à Madagascar prend plutôt la forme du système éducatif français.
Ainsi, l’enseignement se subdivise en trois catégories :
Il y a d’abord l’enseignement primaire qui actuellement semble une obligation pour la société malgache. Prochainement, l’enseignement dure 7 ans et a pour objectif l’obtention du CEPE. Ici, toutes les disciplines sont dispensées par un seul maître.
Ensuite, il y a le niveau secondaire qui se divise en deux dont le niveau secondaire du premier cycle (du 6ème 3ème) et qui dure en générale 4 ans. La réussite des examens à la fin de ce cycle permet aux élèves l’acquisition du diplôme BEPC.
En général, les parents d’élèves préfèrent envoyer leurs enfants dans les établissements privés et français à ces périodes pour avoir de bonne base selon eux.
Et puis il y a le niveau secondaire du second cycle, s’effectue en trois ans en général, et sanctionnés d’un diplôme de baccalauréat afin de permettre aux jeunes de poursuivre leur étude supérieure.
À ce niveau, la plupart des jeunes optent plutôt le lycée pour effectuer leur formation, plus précisément dans les lycées publics puisque les examens officiels se réfèrent souvent aux programmes élaborés dans ces établissements.
Au niveau secondaire, l’enseignement diffère de celui du niveau primaire puisque chaque élève s’approprie simultanément diverses matières dispensées par des enseignants différents dont le nombre est de huit en général.
Et enfin, l’enseignement supérieur qui semble être facultatif et dont le taux des étudiants à y accéder est encore très faible.
Ceci s’explique par la difficulté du concours d’entrée à l’université et que le pouvoir d’achat de la population ne leur permet pas de suivre régulièrement les cours universitaires, en plus les bourses d’études ne suffisent pas aux besoins des étudiants.
En général, après l’obtention du Baccalauréat, les jeunes cherchent plutôt des emplois adéquats à leur diplôme et d’autres effectuent quelques formations professionnalisant pour pouvoir être opérationnelles par la suite.

Choix de la langue d’enseignement

Les résultats de recherche pédagogique sur le choix de la langue d’enseignement convergent sur l’opportunité d’utiliser la langue maternelle. C’est pourquoi un document de l’UNESCO rapporte que : « Du point de vue psychologique, elle représente un système de symbole qui fonctionne automatiquement dans son esprit lorsqu’il veut l’exprimer ou comprendre. Du point de vue sociologique, elle le rattache étroitement à la collectivité dont il fait partie. Du point de vue pédagogique, elle lui permet d’apprendre rapidement qu’il ne le ferait dans une autre langue mal connue de lui ».11
Donc les experts proposent l’utilisation de la langue vernaculaire dans tous les domaines de la vie de l’individu pour qu’il y ait plus d’épanouissement. Or la réalité en est autrement.
Madagascar a effectivement eu cette opportunité durant la 2ème République, mais le résultat a été néfaste, ce qui a même conduit à une génération sacrifiée.
Nous constatons que dans les grands pays qui n’ont pas subi la domination coloniale, le choix de la langue maternelle ne semble pas poser de problème majeur. En revanche, dans les anciens pays colonisés, le choix de la langue est souvent dicté par le poids colonial.
À Madagascar, on utilise deux langues de travail officiel, mais la langue d’enseignement au niveau primaire reste essentiellement le malgache afin que les jeunes puissent bien comprendre les cours transmis. C’est au niveau secondaire (dans les collèges et les lycées) que la langue française prend de plus en plus une large place même si l’utilisation de la langue malgache s’impose dans certaines explications.
Par contre, dans les études supérieures, la maîtrise de la langue française est inévitable et sans laquelle, tout est voué à l’échec ; de plus avec l’implantation du nouveau système L.M.D et la complexité du monde actuel, la connaissance des langues à grande communication s’avère essentielle. L’usage de l’anglais devient également imposant
En résumé, pour Madagascar, le bilinguisme se trouve au centre des discussions sur la langue d’enseignement.
Dans ce nouveau chapitre, nous allons effectuer un bref aperçu de notre lieu d’étude, c’est- à-dire voir en général l’effectif de la population, leur activité…afin de bien situer notre étude.

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MONOGRAPHIE PARTIELLE DE LA COMMUNE RURALE

Historique

À l’époque royale, Ankadinondry Sakay était une zone intermédiaire entre deux grands royaumes, Merina à l’Est et Menabe à l’Ouest. Toutes ces populations étaient des migrants.
Administrativement, Fanjakamandroso, une région se situant à 15 km de la Sakay environ était représentée comme chef-lieu de la commune.
Et ce n’est qu’en 1952, lors de l’installation des Réunionnais, que ce dernier a été transféré à Ankadinondry Sakay.
Ainsi, le centre de la Sakay a été créé en 1952 par le Bureau pour le développement de la production agricole ou BDPA sur l’initiative de Raphael Babet, un député réunionnais d’où le nom de la Sakay dénommé « Babet ville ».
En ce temps, le secteur de la Sakay était une région, isolée, inculte et pauvre avec une population très clairsemée (0,4 habitant au km²).
À partir de 1956, le centre de la Sakay a été géré par une section autonome du BDPA. En 1965, le centre a été transformé et a pris le nom de SPAS ou Société Professionnelle et Agricole de la Sakay.
Après la nationalisation de la SPAS en 1977 ; des grandes fermes de types coopératives socialistes ont été mises en place avec quelque 300 familles membres.
Cette opération fut vouée à l’échec, car la gestion communautaire parait inadaptée à la société malgache de différentes régions qui ont formé les coopératives socialistes.

Situation géographique et localisation

La commune d’Ankadinondry Sakay appartient au district de Tsiroanomandidy, plus précisément à la région de Bongolava.
Elle est délimitée :
• Au Nord : par la Commune rurale d’Ambalanirana et de l’Anosy.
• Au Sud : par la Commune rurale de Mahasolo et de Mahavelona.
• À l’Est : par la Commune rurale d’Analavory et d’ Alatsinainikely.
• À l’Ouest : par la Commune rurale de Tsinjoarivo et D’Imonga.
Située à 146 Km d’Antananarivo en prenant la route nationale I bis (RN bis) ; Sakay était depuis longtemps un lieu de transit et d’échanges commerciaux.
La Commune couvre une superficie de 346 km² et elle regroupe 22 Fokontany. À 40 km du centre touristique qu’est la région volcanique de l’Itasy. Elle réunit des moyens économiques, techniques et sociaux dont bénéficie l’ensemble de la population.

Étude de la population

Origine de l’implantation

C’est une population cosmopolite, on y trouve les Merina, les Betsileo, les Antehisaka, les Antandroy et les Réunionnais…. Par la suite, ce sont des migrants venus de la capitale qui s’y installent.

Démographie

Dans la commune rurale de la Sakay, le nombre d’habitant est de 43927 (recensement en 2004) repartie sur les 22 Fokontany sur 346 Km² de superficie.
Sa répartition dans le territoire est inégale avec une densité moyenne de 87 habitants par km².

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : APPROCHE GLOBALE ET DIMENSION SOCIOLOGIQUE L’EDUCATION
Chap.I. Concept de l’éducation
I-I-Points de vue de quelques auteurs
I-2-Les approches sociologiques de l’éducation
I-2-1-Les approches classiques de l’éducation
I-2-2-Les approches nouvelles de la sociologie e l’éducation
I-3-Entre éducation et enseignement
Chap. II. Généralités sur le système éducatif à Madagascar
II-1-Genèse de l’école à Madagascar
II-2-Vers une nouvelle approche de l’école
II-3-Fonctionnement du système éducatif à Madagascar
3-1-Choix de la langue d’enseignement
Chap. III. Monographie partielle de la Commune rurale d’Ankadinondry Sakay
III-1-Historique
III-2-Situation géographique et localisation
III-3-Etude de la population
3-1-Origine de l’implantation
3-2-Démographie
3-3- Zonification
3-4- Répartition de la population
3-5- Les activités économiques de la population et leur mode de vie
a- Etude socio- économique
b- Problèmes liés au développement socio-économique
3-6-Education
III-4-L’environnement social
Chap. IV . Présentation du lycée rural d’Ankadinondry Sakay
IV-1-Historique
IV-2- Situation géographique
IV-3- Population du lycée
3-1- Les élèves
3-2- Les enseignants
3-3- Le personnel administratif
3-4- Les disciplines scolaires du lycée
3-5- Infrastructures du lycée
3-6- Manifestations scolaires
DEUXIEME PARTIE : ACHEMINEMENT DIFFICILE VERS UNE PEDAGOGIE ACTIVE
Chap. I. Les trois pôles de l’éducation
I-I- Les élèves
I-I-1- Etude de la classe de Seconde
I-I-2-Etude de la classe de 1ère C
I-I-3-Etude de la classe de Terminale A
I-I-4-Observation générale des trois classes
I-2-Les enseignants
I-2-I- Parcours des enseignants
I-2-2- Détermination des objectifs de formation
I-2-3- Les méthodes et les procédés des enseignants
I-2-4- Problèmes rencontrés au niveau des élèves
1- Les facteurs de blocage lors de la transmission des savoirs
2- Causes de l’absentéisme des élèves
I-2-5- Etape de formation temporaire des enseignants
I-2-6-Problèmes rencontrés par ces enseignants
I-2-7- Rôles et stratégies d’enseignants
1- Rôle de l’enseignant en classe
2- Stratégies d’enseignants
I-3-La pédagogie
I-3-1- La pédagogie en tant que technique d’enseignement
I-3-2-Types de modèles pédagogiques de certains auteurs humanistes
3-2-1- Modèles pédagogiques de Carl Rogers
1- la non directivité
2- Référence de ce model au lycée
3-2-2- Modèles pédagogiques de Gordon
1- L’écoute active
2- La méthode sans perdant
3- Références de ces deux modèles dans l’enseignement…….
3-2-3- Résultat d’entretien avec les responsables pédagogiques
Chap. II. Les conditions socio- économiques des familles rurales face à la scolarisation de leurs enfants
II-1-Rôle de la famille dans le processus éducatif de l’enfant
II-2- Situation sociale de la famille rurale
II-3- Problème de scolarité et inégalité sociale
II-4- Relation des parents avec le corps enseignants
Chap. III. Le décrochage et l’abandon scolaire, un fléau inévitable en milieu rural
III-1- Les différents facteurs du décrochage et de l’abandon scolaire
1-1-L’échec scolaire
1-2- Les facteurs socio- économiques
1-2-1-L’origine socio-économique
1-2-2- L’école et les inégalités sociales
1-3- La famille
1-4- La socialisation
1-4-1-Problème d’aliénation en milieu scolaire
1-4-2-Le niveau pédagogique comme moyen d’intégration mais aussi d’échappatoire des élèves
TROISIEME PARTIE : ECOLE D’INTEGRATION OU LOGIQUE DE SUBSISTANCE ?
Chap. I . Démotivation partielle des enseignants
Chap. II. Parcours différenciés des apprenants et rôle didactique moindre de la famille…
Chap. III. Des administrateurs désemparés
Chap. IV. Environnement social peu stimulant
Chap. V .Etape d’opérationnalisation des hypothèses
Chap. VI. Vision prospective pour une meilleure pédagogie et adéquation entre éducation formelle et survie de la famille
VI-1-Solutions adoptées par l’État à travers les projets d’éducation.
1- L’évolution au niveau scolaire
2- Les trois défis principaux.
3- Les objectifs généraux.
VI-2- les objectifs pris au niveau du lycée général d’Anakadinondry Sakay.
VI- III . Suggestions personnelles.
CONCLUSION GENERALE

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