Mondialisation financière et croissance économique

 Mondialisation financière et croissance économique

 La dernière vague de libéralisation financière qui s’est déroulée à partir du milieu des années 1980 a été caractérisée par le déferlement de flux de capitaux entre les pays industrialisés et, plus remarquablement, entre les pays industrialisés et les pays en développement. Bien que les flux de capitaux aient été associés à des taux de croissance élevés dans certains pays en développement, un certain nombre de pays ont enregistré des effondrements périodiques de leurs taux de croissance et des crises financières considérables pendant la même période, crises dont les coûts macroéconomiques et sociaux ont été dévastateurs.

Cela a suscité un débat intense aussi bien dans les milieux de la recherche économique que dans les milieux politiques, quant aux effets de l’intégration financière sur les économies en développement. Mais le débat n’a en grande partie été alimenté que par des observations empiriques anecdotiques et limitées. Cette étude a pour principal but d’offrir une évaluation des constatations empiriques des effets de la mondialisation financière sur les économies en développement.

Elle est organisée autour de trois questions interdépendantes : i) la mondialisation financière encourage-t-elle la croissance économique dans les pays en développement? ii) quel est son impact sur l’instabilité macroéconomique de ces pays? iii) quels sont les facteurs qui semblent aider les pays à tirer parti de la mondialisation financière? Les principales conclusions qui se dégagent de l’analyse laissent songeur, mais sont éclairantes, à plusieurs titres, pour l’action des pouvoirs publics.

Il est vrai que de nombreuses économies en développement présentant un degré élevé d’intégration financière ont aussi enregistré des taux de croissance plus élevés. Il est également vrai qu’en théorie, il existe de nombreuses filières par lesquelles l’ouverture financière pourrait intensifier la croissance. Cependant l’examen systématique des faits donne à penser qu’il est difficile d’établir une relation causale robuste entre le degré d’intégration financière et l’évolution de la croissance de la production.

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Du point de vue de la stabilité macroéconomique, on estime que la prospérité est mieux mesurée par la consommation que par la production; on considère donc que les fluctuations de la consommation ont un impact négatif sur la prospérité économique. Il n’y a guère d’indices que l’intégration financière ait aidé les pays en développement à mieux stabiliser les fluctuations de la croissance de la consommation, en dépit des avantages   théoriquement considérables que les pays en développement pourraient engranger à cet égard.

En réalité, des constatations nouvelles présentées dans cette étude donnent à penser qu’un niveau d’intégration financière faible ou modéré peut avoir induit dans certains pays une instabilité encore plus grande de la consommation par rapport à celle de la production. Ainsi, si les données ne prouvent pas que la mondialisation financière a bénéficié à la croissance, elles indiquent qu’elle a pu entraîner une instabilité accrue de la consommation dans certains pays.

Bien que le principal objet de cette étude soit de présenter des données empiriques, et non d’en déduire un ensemble de conséquences incontournables pour les pouvoirs publics, l’analyse n’en dégage pas moins certains principes généraux sur la manière dont les pays peuvent augmenter les avantages et maîtriser les risques de la mondialisation. La qualité des institutions nationales paraît en particulier jouer un rôle à cet égard. Un faisceau croissant de constatations suggère qu’elle exerce une influence quantitativement importante sur la capacité d’un pays à attirer l’investissement direct étranger, et sur sa vulnérabilité aux crises.

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