TEMPERATURE
La température est un élément majeur qui contribue à une étude climatique. Elle présente un grand intérêt pour la quantification de l’évaporation, de l’évapotranspiration potentielle et par conséquent l’évaluation du bilan hydrologique, permettant ainsi de conditionner d’alimentation de la nappe aquifère.
La distribution inter annuelle des températures issue du service montre que la température moyenne varie de 14°C à 20,6°C et est étroitement liée à l’altitude. Le gradient des températures est compris entre 0.6 et 0.8°C par tranche de 100m [5] sauf pour la côte où la mer provoque une baisse des températures assez nette. Le mois d’Août étant le plus frais tandis que le mois le plus chaud est en Décembre ou Janvier.
PLUVIOMETRIE
En hydrologie la connaissance des précipitations est essentielle car elles conditionnent le cycle de l’eau. Pourtant, la quantité de pluies dépend principalement de la situation climatique et du contexte de la zone [11]. Leur impact est notamment déterminant sur la disponibilité des ressources en eau: écoulements de surface, retenues d’eau naturelles ou artificielles, et nappes d’eau souterraines.
De plus, la topographie influence la précipitation [12]. Deux stations voisines peuvent avoir des valeurs de précipitation différentes. Le contexte de microclimat peut donc être mis en évidence dans la zone d’étude.
DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE
Le diagramme ombrothermique [13] associe deux éléments considérés comme essentiels: la précipitation (P) et la température (T) avec (P = 2T). Il met en évidence les périodes de sécheresse définies par une courbe de précipitation se situant en dessous de la courbe des températures.
Relief
Un autre facteur important du climat est l’orographie. Pour le Sud-Est malgache, le relief est caractérisé par des chaînes de montagne dont l’altitude moyenne varie de 1000m à 1500m et où les pics peuvent dépasser les 2500m. [5]. Les versants orientaux sont donc très abrupts et les plaines côtières correspondantes étroites.
De ce fait, un soulèvement général de l’air humide avec des précipitations abondantes s’observe sur les versants orientaux (versant aux vents). Quant aux versants occidentaux (versant sous le vent), ils sont régis par un mouvement général descendant de l’air et une formation de dépression sous le vent, entrainant une pluviosité faible et des températures élevées. C’est l’effet de Foëhn. En conséquent, la zone d’étude est gouvernée par un climat semi-aride [16]. L’altitude constitue ainsi un facteur prépondérant qui influence la température dans la Région Androy.
Géologie
L’île de Madagascar comporte 2 grands types de terrains géologiques : le socle cristallin et les terrains sédimentaires.
le socle cristallin qui couvre à peu près les deux tiers de l’île est le résultat de la métamorphisation de formations sédimentaires primitives déposées dans une aire géosynclinale à la suite d’une orogenèse majeure vieille de 2 600 millions d’années.
les terrains sédimentaires forment une large bande sur la côte Ouest de l’île. Alors que les roches cristallines sont très plissées, les terrains sédimentaires, au contraire, n’ont subi aucune action orogénique notable et se sont déposés régulièrement. Ils présentent actuellement un très faible pendage vers l’Ouest.
Dans la Région Androy, le socle cristallin d’âge Précambrien, en plongeant légèrement dans la direction Sud-Est, affleure dans la partie Nord du bassin d’Ambovombe aux environs d’Antanimora. Il est composé de leptynites bien altérés, quartzites, granites, gneiss granitique formant de bons aquifères confinés et de bonne qualité [17]. Dans la partie Est du bassin d’Ambovombe, la fin du Tertiaire et le Quaternaire ont été marqués par un volcanisme considérable, aux manifestations et émissions variées (intrusions basaltiques et rhyolites) qui a construit des reliefs parfois importants notamment dans l’Androy. La Figure3 montre les formations géologiques de la zone d’étude.
Hydrologie et Hydrogéologie
HYDROLOGIE
Deux rivières à régime irrégulier bordent le bassin d’Ambovombe. A l’Est, la rivière Mandrare et à l’Ouest la rivière Manambovo (cf. figure 5). La rivière Mandrare a un bassin fluvial d’environ 13000km² et une longueur de 270km. L’altitude moyenne du bassin de cette rivière est d’environ 400m. Quant à la rivière Manambovo, son bassin fluvial a une superficie de 4450km². Avec une longueur totale de 165km, elle a une direction grossièrement Nord-Sud. Les écoulements fluviaux ne sont observables que lors de la saison de pluies et en fonction de l’intensité des crues. De plus, le tarissement se fait très vite et entrainant un sous écoulement dans le sable et dans le fond du lit pour Manambovo tandis que Mandrare, à partir de Ifotaka, reste pérenne jusqu’à son embouchure au Sud d’Amboasary [12].
La variation moyenne mensuelle du débit montre que, contrairement au fleuve Manambovo, le Mandrare a toujours un certain débit même pendant la saison sèche. La forte précipitation de Novembre à Avril permet une recharge des aquifères et un soutien du débit. Quand le débit du Manambovo devient nul, les habitants creusent dans le sable pour obtenir de l’eau.
Dans le bassin sédimentaire d’Ambovombe, comme le drainage des eaux pluviales par les canaux est éphémère du fait du climat sec qui régit la région [19], les cours d’eaux y sont rares et n’apparaissent que pendant la période de pluies. A cette période de l’année, la rivière Bemaraha s’évolue dans la cuvette d’Ampamoloana, formant ainsi un lac temporaire au Nord d’Ambovombe.
Elle développe sur ses rives un vaste bassin alluvionnaire. Au Nord d’Amboasary, les rivières Sakave et Bemamba forment un lac de rétention durant la saison humide.
HYDROGEOLOGIE
Les études et travaux de recherche antérieurs sur l’exploitation des eaux souterraines dans le Grand-Sud (cf. SYNTHESE DES TRAVAUX ANTERIEURS) ont permis de caractériser les ressources du sous-sol et les trois types de nappes correspondantes à savoir :
les nappes profondes situées dans le Quaternaire ancien et dans le Néogène. Elles ont une profondeur d’investigation entre 50m et 170m. Saumâtres à salées, elles sont exploitables et donnent des débits très faibles (inférieurs à 3m 3 /h).
les nappes superficielles localisées dans les sables d’Ambovombe -Androy et dans les sables blancs d’Ambondro et de Beloha. Avec des débits de l’ordre de 1 à 4m 3 /h, elles sont constituées d’eau douce à saumât re et sont situées à des profondeurs inférieures à 20m.
les nappes des sables de plage et des dunes qui sont exploitées par les villageois par le biais de puits traditionnels. L’eau y est saumâtre à salée.
D’après l’étude hydro-climatique, on peut constater que les paramètres climatiques de la région ne sont pas favorables à la recharge des nappes souterraines. En vue d’assurer une alimentation en eau à partir des réserves souterraines, l’étude de l’état actuel des réservoirs aquifères du bassin d’Ambovombe, par les techniques géophysiques, s’avère nécessaire.
Sols et érosions
Dans le Grand Sud, les sols sont particulièrement pauvres, peu ou pas humifères. Les sols ferrugineux tropicaux formés sur roches métamorphiques, couvrant de vastes surfaces, s ont le plus souvent des sols squelettiques, superficiels, d’une faible valeur agricole et pastorale. Concernant la Région Androy, des sols peu évolués sur roches sableuses sont présents de l’embouchure de la Menarandra jusqu’à proximité d’Antaritarika. Des sols ferrugineux tropicaux et sols rouges méditerranéens tapissent le plateau Karimbola à Beloha, en passant par tout le Sud d’Ambovombe et dans les sous préfectures de Tsihombe vers le Nord. Le long des rivières Mandrare et Menarandra les sols sont alluviaux et peu évolués plus ou moins hydromorphes .Des sols sur roches volcaniques sont observés dans le massif volcanique de l’Androy.
Dans le bassin sédimentaire d’Ambovombe Androy, deux catégories de sols sont particulièrement présentes: le sable dunaire sur les zones côtières et les sables roux ou «hamena» à l’intérieur des terres. Ces types de sols sont cultivables mais la fertilité dépend de la teneur pour chaque variante. Pour la zone cristalline, le sol rouge ferralitique et rocailleux domine. Le sol argileux noir des bas fonds et le sol argilo-sableux ocre des hauteurs sont voués à la culture.
Mal protégés par la végétation, les terrains meubles de la partie Sud, constitués par des sables dunaires décalcifiés plus ou moins rubéfiés, sont sensibles à l’action mécanique du vent. Bien que fragiles, à faible capacité de rétention, ils sont très cultivés car ils restent longtemps humides après les pluies. Présent sur les côtes, l’humidité atmosphérique constitue un facteur favorable pour l’agriculture sur ce type de sol.
Dans le Sud et sur la zone sédimentaire de l’Ouest, les eaux pluviales charrient des quantités importantes des horizons superficiels du sol et il reste entre autre les maigres touffes d’herbes de nombreux morceaux de quartz, témoins des quantités de sols emportés par le ruissellement.
Composantes biologiques
Dans la région d’étude, le type de climat a donné naissance à un biotope plus qu’étonnant formé de plantes totalement adaptée à un climat sec et chaud. Le couvert végétal est principalement composé de fourrés xérophiles dit « roy » (Mimosa Delicatula) qui a donné le nom « Androy » et à sa population celui de « Antandroy ».Les zones côtières de la Région sont dominées par les fourrés xérophiles à Olioliéracées et Euphorbia. Ces fourrées sont classées parmi les écosystèmes les plus riches au monde avec des faunes et flores endémiques [20] à l’instar du Lemur catta (maki), du Propithecus v. verrauxi (Sifake), Geochelone radiata (tortues), Adansonia za (baobab) etc. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne de ces zones jusqu’à l’Androy cristalline et la moitié Nord d’Amboasary, des prairies ou savanes, regroupées sous le terme de pseudo steppe à graminées s’observent de plus en plus. Ces vastes étendues destinées à l’élevage sont exposées systématiquement à des feux de brousses ou « hatsake » avant la saison des pluies afin d’obtenir de jeunes pousses vertes pour l’alimentation du bétail [15]. De plus, devant une forte pression démographique entrainant une hausse des exploitations illicites ainsi que de la demande en approvisionnement des villes en charbon, les cas de défrichement et de dégradation des ressources forestières sont de plus en plus inexorables sur les chaînes Anosyennes. La végétation du milieu est ainsi dominée par des formations très dégradées et est constituée d’espèces qui résistent aux feux de brousse tels Aristida, Ctenium,
Loudetia, etc. Ces formations se caractérisent aussi par des « Bozaka » sous forme de touffes clairsemées et dures entre lesquelles apparaît le sol nu, profondément décapé et lessivé [5]. Cette végétation ne joue pratiquement aucun rôle d’écran et n’intervient pas ou très peu pour freiner le ruissellement. L’absorption de l’humidité de l’air diminue l’utilisation des réserves d’eauxsouterraines par les plantes.
Composantes humaines
Démographie
Lors du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1993, la population de la Région Androy a été de 347520 habitants et est estimée à 460169 habitants en 2002, répartis sur 18692km 2 , soit une densité moyenne respective de 18,59hab/km² et 24,61hab/km² [5]. Comparé à l’ensemble du périmètre du « Grand Sud », cette densité est à 1,48 fois supérieure à la moyenne. L’évolution de la population peut s’expliquer par plusieurs facteurs tels les migrations internes de population, l’exode rural, l’augmentation du nombre des jeunes filles en état de procréer, les mariages beaucoup plus précoces que dans le reste de l’île, les fortes natalités.
En général, les villages se concentrent principalement long des axes routiers ou des rivières (pérennes ou non) en raison de l’accessibilité et de la disponibilité en eau. Le taux d’urbanisation en 1993 varie de 7%pour le District de Bekily à plus de 39% pour le District de Tsihombe. Le taux d’urbanisation moyenne dans la Région a été inférieur à 20%.
Contexte socio-économique et culturel
Les groupes Antandroy se sont installés un peu partout dans le Grand Sud sur la plaine côtière, entre Ankilimivony et Soalara où ils sont arrivés avec leurs familles avant la deuxième guerre mondiale pour la construction d’une ligne de chemin de fer qui devait permettre l’évacuation du charbon de Sakoa vers la mer [5]. Certains ont occupé des zones du plateau calcaire où ils constituent une petite minorité. Toutefois, ils forment les groupes plus importants dans quelques villages commeTranoroa, Bekitro et sont particulièrement présents à Beraketa et Bekily. Leur secteur d’activité primordial des Antandroy demeure l’élevage du zébu. Cette activité est souvent accompagnée des cultures de zones sèches (maïs, patate douce, manioc, lentille, etc.) qui, comme la majorité de la population du Grand-Sud, constituent l’alimentation de base.
Pourtant, pour des raisons d’ordre socio-économique telles le gain du prestige social, l’enrichissement, la constitution d’un grand troupeau de zébus, le mariage, etc., les Antandroy migrent vers d’autres régions, voire d’autres pays et se consacrent à diverses activités (main d’œuvre dans des plantations, gardiens, commerce de volailles ou de bovidés, tireurs de pousse-pousse, etc.) avec perspective de retour.
En plus d’être source de prestige et réservoir économique, le zébu est le noyau de toutes les conceptions religieuses et philosophiques Antandroy. Il est toujours présent dans les cérémonies communautaires ou familiales d’une certaine importance. Répandre son sang sur les assistants est le signe de réconciliation entre groupes ou entre familles en situation conflictuelle.
Table des matières
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
Partie I : CARACTERISTIQUES PHYSIQUE ET GEOLOGIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
1. CONTEXTE GENERAL DE LA ZONE
1.1. Situation géographique et administrative
1.2. Composantes physiques
1.3. Composantes biologiques
1.4. Composantes humaines
2. SYNTHESE DES TRAVAUX HYDROGEOLOGIQUES ANTERIEURS
Partie II : METHODOLOGIE
1. COLLECTE DE DONNEES
2. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
1. ANALYSE QUALITATIVE
1.1. Interprétation globale des sondages électriques
1.2. Analyse typologique des sondages électriques
2. ANALYSE QUANTITATIVE
2.1. Cartographie de la variation latérale des résistivités apparentes
2.2. Cartographie par krigeage des résistivités apparentes par profil
2.3. Images 2D des inversions des profils
3. DISCUSSION SUR LES HYPOTHESES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
RESUME