Modélisation des évolutions
La solution explorée pour la visualisation des évolutions utilise un algorithme qui compare les dates concernant chaque composante/édifice/groupe. Le système de visualisation de graphes a une limite importante : la visualisation des transformations est possible si les transformations ne sont pas trop complexes, c’est-à-dire si le chevauchement entre transformations concernant les différents édifices est limité. En effet, pour gérer les transformations d’un point de vue graphique, suite à chaque requête, la liste des entités prises en compte est ordonnée en fonction des transformations qui se succèdent et relient les entités. Les édifices en relation réciproque doivent apparaître en ordre consécutif pour pouvoir afficher les liens. Actuellement, ces transformations sont représentables si un édifice au cours de sa vie est en relation avec un nombre limité d’autres édifices. De façon générale, quand il s’agit de représenter les transformations d’édifices, le nombre de transformations n’est pas élevé donc l’affichage des transformations est possible. En revanche, des méthodes plus robustes devront être adoptées si des transformations plus complexes seront prises en compte, comme par exemple dans la conception du bâtiment. Le paragraphe 5.3.4.1 a posé des premières réflexions sur l’évolutivité du système. Deux aspects limitant le système méritent d’être soulignés. Premièrement, actuellement, si suite à la découverte d’une source une modification structurelle et une mise à jour du modèle est nécessaire les changements rétroactifs ne peuvent pas être identifiés : les anciennes relations entre entités sont perdues et si une entité géométrique subit une modification, aucune trace de son état précédent est sauvegardée. Deuxièmement, le processus de modification n’est pas automatique : la mise à jour des entités géométriques, de ses attributs et des relations dans la base de donnée est entièrement manuelle. Comme résultat, la nouvelle version d’une restitution géométrique substitue simplement la version précédente dans le système : en revanche, les anciennes versions devraient être enregistrées dans une table historique afin de sauvegarder l’évolution de la connaissance et de pouvoir revenir en arrière en cas de nécessité.
Topologie et granularité temporelle
Deux aspects limitent actuellement le système. D’une part, le système gère actuellement seulement certaines requêtes temporelles basiques. La formulation de requêtes pourrait être donc étendue à d’autres relations topologiques. L’intersection avec des relations complexes (par exemple construit avant + détruit pendant) permettrait d’agrandir la problématique de compréhension du temps à d’autres dynamiques qui relient les transformations physiques des édifices à des faits sociopolitiques ou économiques. D’autre part, la granularité de la barre temporelle ne s’étend pas au-delà de l’année : celle du mois et du jour n’est pas intégrée dans le système. En effet, d’une part cette dimension temporelle concerne peu de données, d’autre part la visualisation des évolutions dans une interface réduite à une seule portion de la page Internet ne permet pas d’exploiter concrètement la visualisation de pas temporels extrêmement courts comme ceux du mois et du jour. Enfin, par rapport à des arcs temporels très grands comme ceux qui délimitent le cycle de vie des édifices historiques, l’arc temporel d’une journée et du mois perd l’intérêt. Le grand avantage du système de graphes est sa conception en langage SVG pour la graphique vectorielle, qui, étant relié à des coordonnées cartésiennes, est modifiable et exportable. Toutefois, actuellement l’exploitation des graphes est limitée et deux aspects devraient être intégrés dans le futur. D’une part, ce système devrait permettre l’exportation de l’historique d’une ou plusieurs entités sélectionnées en format PDF afin de garder une trace de l’historique des sites. D’autre part, les graphes vectoriels pourraient devenir l’outil de modification dynamique des relations entre les entités de la base de données, par le biais de l’interface. L’interface permettrait la mise à jour des liens entre entités morphologiques et le stockage des relations directement dans la base de données.
Dans un système d’informations qui affiche les évolutions historiques, les états passés pourraient être mis en relation directe avec les sources. Un travail de thèse est actuellement mené au sein du laboratoire Map afin d’effectuer divers types de recherches de sources visuelles (Busayarat et al. 2008). La maquette 3D pourrait permettre l’accès aux informations sur l’édifice à travers sa morphologie. Le référencement spatial de sources iconographiques permettrait d’établir des relations entre des informations 3D et 2D. Cet outil permettrait de croiser les données et de visualiser le changement grâce à la superposition de deux états différents transmis par une restitution géométriques (3D) et une source (2D). Par conséquence, la recherche de l’iconographie pourrait être effectuée à partir de la sélection d’entités morphologiques ou d’un point de vue.