MODÉLISATION DE LA VULNÉRABILITÉ DE L’HABITAT INDIVIDUEL FACE A L’INONDATION

MODÉLISATION DE LA VULNÉRABILITÉ DE L’HABITAT INDIVIDUEL FACE A L’INONDATION

Conjuguée aux lacunes de la politique en matière de réduction de la vulnérabilité, la fréquence des évènements naturels, l’augmentation du coût de la sinistralité et les conséquences socioéconomiques sont autant d’indicateurs qui amènent les pouvoirs publics et la profession de l’assurance à s’orienter vers une meilleure connaissance de la vulnérabilité de l’habitat tout en sensibilisant et en responsabilisant le particulier. Ce présent chapitre a pour objectif de proposer une démarche de modélisation devant conduire à mieux comprendre la susceptibilité de l’habitat à subir des dommages face à l’inondation.

Autrement dit, il s’agit d’appréhender le risque en s’interrogeant sur le « combien » (dommages) et le « pourquoi » (facteurs et critères) l’habitat est vulnérable [MENGUAL, 2008] et ceci afin de satisfaire d’une part, des attentes avérées des acteurs publics et privés et d’autre part, des besoins non exprimés à ce jour par le particulier. La première section du chapitre se consacre à décrire les attentes des professionnels de l’assurance et des collectivités locales. De ces attentes sont mis en évidence des besoins relatifs au particulier. Ces besoins sont utilisés par la suite pour valider le périmètre du modèle « habitat et risque inondation ».

Sur la base d’une analyse de l’existant, la deuxième section consiste à définir le modèle global de vulnérabilité pour le décliner ensuite en modèles « pratiques » (ex : ERP, PME-PMI) à partir desquels le modèle de la « vulnérabilité de l’habitat à l’inondation » a été défini. L’analyse de ce modèle a permis de réaliser une typologie des conséquences potentielles d’une inondation sur notre objet d’étude.

A partir de cette typologie, la troisième section s’attache à faire un inventaire des critères, facteurs et indicateurs pouvant aggraver ou diminuer les dommages. Ces derniers sont définis aux échelles de l’habitat et de la collectivité locale. L’ensemble de ces critères, facteurs et indicateurs définissent une vulnérabilité « individuelle » dépendante d’une « vulnérabilité collective ». La deuxième et troisième section ont, en partie, été enrichies par une analyse des dossiers sinistres inondation mis à disposition par la profession de l’assurance. 

Pourquoi et pour qui modéliser la vulnérabilité de l’habitat individuel, quels intérêts ?

La réduction de la vulnérabilité de l’habitat individuel est un des dénominateurs communs des acteurs publics et des acteurs privés et du particulier. La modélisation de la vulnérabilité de l’habitat au risque inondation doit permettre à ces derniers de comprendre quels sont les facteurs susceptibles de faire varier la vulnérabilité ceci afin de faire émerger une prise de conscience du risque et de susciter des orientations sur des choix de mesures de prévention à mettre en place chez les particuliers. Il s’agit avant tout de répondre aux besoins « non exprimés » des particuliers en faisant émerger une prise de conscience du risque.

A travers la présente section, les attentes de la profession de l’assurance et des collectivités locales sont décrites et les besoins pouvant en découler pour les particuliers en sont déduits. Une fois définis, ces besoins sont utilisés pour valider le périmètre du modèle « habitat et risque inondation ». Le PPR semble être insatisfaisant en matière de réduction de la vulnérabilité matérielle. La première partie de cette section fait état des attentes de la profession de l’assurance en matière de réduction de la vulnérabilité de l’habitat individuel.

La deuxième partie de cette section fait état des attentes des collectivités locales face aux lacunes du PPR et au manque de moyens en matière d’évaluation de la vulnérabilité et de définition de mesures adaptées pouvant en découler. L’expression des besoins des particuliers est difficile à mettre en évidence en raison de plusieurs facteurs liés à l’habitat, l’habitant, l’aléa et la politique locale de gestion du risque inondation. Compte tenu de cette difficulté, la troisième partie fait émerger les besoins des particuliers.

Attentes de la profession de l’assurance

Les attentes de la profession de l’assurance se situent essentiellement sur une meilleure connaissance de leurs portefeuilles d’assurés afin d’effectuer en conséquence des actions de communication ciblées sur certains territoires ou en direction de certaines populations. La finalité de cette communication est de sensibiliser ceux-ci à « évaluer leur risque et se protéger ». Dans ces conditions, la profession de l’assurance aurait des bénéfices à tirer de la mise en service de l’outil d’autodiagnostic. Il permettrait de sensibiliser les particuliers sur les 101 dommages potentiels, les règles de l’assurance en matière d’indemnisation et les mesures de prévention qui peuvent être mises en place.

Après l’évènement Xynthia en 2010, la Caisse Centrale de Réassurance (CCR) a souligné le manque certain d’information des particuliers sur le volet « indemnisation ». Le rapport de mission [ANZIANI A, 2010 (b)] mentionne que ceci doit être du ressort « soit des assureurs qui possèdent des systèmes de géolocalisation de polices assurés, soit des actes notariés ». Monsieur SPITZ président de la FFSA, a jugé que « des formations adaptées auprès des politiques devraient permettre d’être mieux préparé à vivre dans un monde où les risques sont amenés à augmenter ». Le coût des dommages matériels à l’habitat des particuliers ne constitue pas la composante majeure du coût total de l’indemnisation d’une inondation mais il est néanmoins révélateur de grands traumatismes qui secouent fortement l’opinion publique par le nombre de sinistrés touchés et par les préjudices socio-économiques occasionnés (ex : endommagement du bâti, perte des biens, relogement, pertes financières, pertes humaines). Ceci témoigne en partie, des attentes des collectivités locales.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *