PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION SIMPLIFIEE
Le Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifiée (PAGS) est destiné pour les forêts naturelles du domaine forestier non permanent dit « protégé », c’est-à-dire hors des forêts classées. Les communautés de base agréées, bénéficiaires du transfert de gestion auront droit à certains avantages pour la commercialisation et la valorisation des ressources renouvelables et des produits dérivés. Pour atteindre les objectifs du transfert de gestion, le PAGS doit être établi pour orienter les différentes actions à mener ainsi que les conditions d’utilisation et d’accès à la ressource, en vue de sa conservation et de sa valorisation. La simplification renvoie à des formes d’élaboration simples, accessibles à tous les utilisateurs. Elle est liée à la possibilité de conférer aux communautés locales de base une responsabilité importante dans le processus de transfert de gestion des ressources naturelles renouvelables et à la nécessité de l’adapter au contexte paysan notamment par rapport à leurs exigences spatiale, temporelle et leur perception socioculturelle. Il s’agit d’une simplification pour l’élaboration mais non pas pour délaisser les activités clés intégrantes du processus (MINEEF, 2003). Dans le cadre du transfert de gestion des forêts, le PAGS fixe, entre autres, le zonage des unités d’aménagement, les espèces et le nombre de pieds à exploiter et les modes de traitement de la forêt. Le PAGS se situe à l’échelle du terroir et est le fruit d’une négociation entre toutes les parties prenantes.
La conservation des ressources forestières au moyen de pratiques qui visent à exclure les populations s’est révélée non efficace. Ces pratiques sont accusées d’être unanimement à l’origine d’incompréhension et de conflits liés aux sentiments de confiscation des ressources à l’Etat. La réalisation des objectifs de gestion des écosystèmes forestiers suppose par conséquent un changement de perspective (RAJOELISON, 2003).
MATERIELS ET METHODES
ZONE D’ETUDE
Localisation
La zone d’étude se trouve dans la zone d’intervention du projet COFAM, dans la Région Antsinanana, District Marolambo, Commune Ambodivoahangy. Ainsi, pour faciliter les procédures de transfert de gestion, les deux Fonkontany Ambinanindrano et Ambodinonoka se sont regroupés en un seul VOI Hasina-Miaramizotra, avec 1 500 ha de Forêt.
Choix du thème
L’exploitation anarchique des ressources forestières, la déforestation, le tavy et la culture sur-brûlis constituent les principales menaces et pressions sur la forêt aux alentours du COFAM. L’association SAGE a été choisie pour l’élaboration du Plan d’Aménagement et de Gestion, qui fait partie intégrante des outils à élaborer et à mettre à la disposition de la structure gestionnaire des ressources naturelles, pour la gestion de manière durable et rationnelle de ces dernières.
Le VOI Hasina Miaramizotra, dont le site de transfert de gestion est conjointement géré par deux Fokontany Ambinanindrano et Ambodinonika situés dans la Commune Rurale d’Ambodivoangy, District de Marolambo, appartient à la zone périphérique du COFAM. Ainsi, l’objectif principal est de dégager les potentialités des ressources forestières transférées et les besoins de la population locale en bois, c’est-à-dire quantifier les ressources à aménager en relation avec l’étendue de la surface et des besoins, d’où le choix du thème modélisation de la potentialité et des besoins en bois en vue de l’élaboration d’un PAGS.
Milieu physique
Climat
Dans le District de Marolambo, la précipitation annuelle est de l’ordre de 1 850 mm. La température moyenne est de 22,5°C, avec un minimum de 19°C en mois de Juillet et un maximum de 25,3°C observé en mois de Janvier. Le mois le plus humide est le mois de Janvier (P = 315mm). Le climat est caractérisé par deux types de saison bien distinctes, à savoir une saison per humide entre mi-avril jusqu’en mi-octobre pendant laquelle les précipitations sont légèrement supérieur à l’évapotranspiration et une saison humide entre Novembre et Mars où les précipitations sont largement supérieures à l’évapotranspiration. Le climat est donc du type tropical humide. La figure 3 ci dessous montre le digramme ombrothermique de la zone d’étude selon Walter et Leith illustrant le régime climatique de la zone d’étude.
Hydrologie
Le District de Marolambo présente une hydrographie assez dense, avec cinq fleuves et rivières principaux : Mangoro, Onive, Ranomitina, Sandranamby et Nosivolo (ANDRIAMANOHISOA, 2010). Les deux fokontany sont traversés par la rivière Nosivolo.
Sols
On peut rencontrer deux principaux types de sols dans le corridor: les sols ferralitiques sous forêts et les sols ferralitiques sous savoka. Ces deux types de sols présentent tous les mêmes caractéristiques de base du sol ferralitique, c’est-à-dire de couleur rouge, pauvre en éléments minéraux et ayant une acidité élevée. Sous forêt, les débris de végétaux constituent un horizon humifère assez épais et colore sur 10 cm environ le sol sous-jacente en beige à jaunâtre. Tandis que pour les sols sous savoka, lavégétation constituée par des fougères et Philippia, forme un humus noir très acide (acides fulviques),ces sols sont moins riches que ceux sous forêt.
Milieu biologique
Flore et végétation
Le paysage forestier de Fandriana Marolambo appartient à l’écorégion des forêts humides de Madagascar. La région est caractérisée non seulement par une richesse floristique très élevée maiségalement par un taux d’endémicité remarquable sachant que 94,78% des espèces inventoriées sont endémiques de Madagascar (ONE/MICET, 2000). Le site compte plusieurs habitats, les différentes formations végétales qu’on peut trouver dans le corridor sont:
– forêt dense humide de moyenne altitude (550 – 1600m d’altitude) : caractérisé par les genres Weinmannia et Tambourissa.
– brousse éricoïde des hautes altitudes (supérieure à 1900m d’altitude).
– des formations secondaires : ce sont des repousses de la végétation à la place des forêts défrichées. Les espèces caractéristiques de cette formation sont Solanum auriculatum(SOLANACEAE), Harungana madagascariensis (CLUSIACEAE), Trema orientalis (ULMACEAE), Dombeya sp. (STERCULIACEAE) et Bambous.
– Forêts artificielles aux environs des zones habitées caractérisées par des espèces exotiques de reboisement telles que Pinus spp. (PINACEAE) et Eucalyptus spp (MYRTACEAE).
– savanes herbeuses à Hyparrheniarufa (ASTERACEAE) et Hétéropogon sp et des savanes herbeuses de l’Ouest à Hyparrhenia rufa (ASTERACEAE), Hyparrhenia dissoluta (ASTERACEAE) et Hétéropogon sp. (POACEAE).
Faune
Le corridor forestier de Fandriana Marolambo présente une grande diversité faunistique dont certaines d’entre eux sont endémiques à Madagascar.
Mammifères
L’étude menée dans le corridor a permis d’y recenser sept espèces de lémuriens dont trois diurnes et quatre nocturnes, 27 espèces de micromammifères dont 12 de rongeurs et 15 de Lipotyphles.
Comparée avec d’autres régions forestières de l’Est et des autres montagnes de Madagascar comme Tsinjoarivo, Anjanaharibe Sud, Andringitra et Andohahela, la richesse spécifique du corridor est la plus élevée (ONE/MICET, 2000). Parmi les rongeurs endémiques, Nesomys rufus est relativement la plus abondante suivi par Eliurus minor, Eliurus majori et Eliurus sp. En ce qui concerne les Lipotyphles, Microgale taiva peut être considérée comme influent tandis que M. cowani est occasionnellement abondante.
Oiseaux
La richesse spécifique rencontrée dans le corridor est comparable à celle des autres forêts humides de l’Est situées à des altitudes semblables. Parmi les oiseaux recensés, 72% (36) sont endémiques dont Coua caerulea, Neomixis viridis, Newtonia brunneicauda ont été les plus rencontrés ; 26% (13) limitées à la région de Madagascar dont les plus importants sont Coracopsis nigra, Hypsipetes madagascariensis, Nectarinia souimanga, Nesillas typica, Terpsiphone mutata et2% (1) est une espèce nicheuse (Riparia palludicola) (ONE/MICET, 2000).
Composition de la population
Représentant près de 65% de la population dans le Fokontany d’Ambinaninadro, les Merina restent l’ethnie le plus dominant dans ce Fokontany. Tandis que dans le Fokotany d’Ambodinonika, plus à l’Est, les Betsimisarakareprésentent75% de la population.
Agriculture
L’agriculture occupe une place importante dans le système de production local puisque la subsistance de la population en dépend. Elle est surtout marquée par des techniques archaïques, c’est-à-dire le défriche-brûlis pour la plantation de riz primordialement, étant donné que ce dernier constitue le principal aliment de base de la population (RABEARIVONY, 2009). D’après l’enquête menée dans les deux Fokontany, après la culture de riz, l’activité agricole est essentiellement tournée vers la culture de manioc, de canne à sucre, et du café. Mais devant l’étroitesse des terrains des cultures, l’insuffisance de matériels, et la vétusté des infrastructures hydroagricoles, la production arrivent à peine à subvenir aux besoins familiaux (rendement en riz < 1tonnes/ha).En effet, la production est totalement destinée à la consommation familiale et sert de semences pour la prochaine année culturale.
Elevage
L’élevage ne représente qu’une activité secondaire pour la population. L’élevage bovin, porcin et aviaire constitue les principaux types d’élevage. Le mode d’élevage est encore extensif : les animaux sont laissés en pâture dans les champs pendant toute la journée.
L’élevage bovin constitue en quelque sorte une épargne et surtout une réserve à l’occasion des cérémonies traditionnelles. Toutefois, il n’est pratiqué que par une minorité de paysans à cause du prix des zébus qui n’est pas à la portée de tous et des risques de maladies qui peuvent survenir. C’est surtout l’élevage aviaire qui est le plus apprécié par la population car tous les ménages le pratique. En effet, il ne nécessite qu’un investissement modique, contrairement à l’élevage bovin. Quant à l’élevage porcin, il est pratiqué afin d’être mis en vente, une fois le poids voulu atteint, pour se procurer des besoins quotidiens de la famille. Sinon, il est destiné à la consommation du ménage surtout lors des fêtes nationales (RABEARIVONY, 2009).
Marché
Il est vraiment difficile pour les paysans de vendre leurs productions agricoles sur place en dépit du marché local. Par ailleurs, on note l’omniprésence des épiciers dans les Fokontany, mais la plupart d’entre eux n’arrivent pas à répondre aux besoins de la population. En effet, cette dernière doit rejoindre les marchés d’Ambohitompoina et d’Ambodivohangy pour se ravitailler.
Les infrastructures locales
La route reliant le chef-lieu de Commune aux deux (02) Fokontany est totalement en piste. Elle est totalement dégradée surtout pendant la période de pluie. Mais, il existe une route secondaire longeant de 15 km qui relie la commune à Ambodinonoka et 25 km reliant la commune à Ambinanindrano qui ne cesse d’être détériorée.
Les deux Fokontany disposent chacun d’une Ecole Primaire Publique EPP. Les principaux problèmes sont la dégradation des salles de classe et l’enclavement, qui poussent les élèves parfois à quitter l’école tôt. Pour les infrastructures sanitaires, seule, le Fokontany d’Ambodinonika dispose d’un Centre de Santé de Base CSB I.
Cartographie
L’étude cartographique permet une vision globale de l’organisation spatiale et peut servir d’outil d’aménagement et d’utilisation des sols. Celle-ci constitue aussi un aperçu de l’envergure de la zone d’intervention (DIZER et LEO in RATOVO O., 2007). C’est pourquoi, elle est une étape vitale dans un travail de recherche scientifique. Enfin, l’étude cartographique sert d’outil d’aide à la prise de décision dans un aménagement forestier. L’établissement d’une cartographie de la région permettrait d’identifier les endroits les plus touchés par le problème de dégradation et/ou de déforestation. La cartographie est la technique de faire une représentation plane et réduite des phénomènes ayant une expression dans l’espace. La cartographie permet aussi d’identifier les dispositifs d’échantillonnage pour l’inventaire, et grâce à la géomatique, la stratification de la forêt (Forêt peu dégradée et forêt dégradée) a pu être effectuée. En effet, le prélèvement des coordonnées GPS (Annexe 1) a permis de localiser la zone d’étude. Ainsi, la cartographie constitue un outil adéquat pour avoir un aperçu général du couvert forestier. Pour ce faire, différents outils sont utilisés, entre autre les cartes proprement dites, les images satellitaires, ainsi que le SIG (Système d’Information Géographique), et la télédétection avec l’appui des logiciels MAPinfo et ArcGIS.
Entretien
Dans un premier temps, les informations ont été recueillies auprès des autorités locales telles que les administrations forestières (DREEF de la région Antsinanana, Cantonnement forestier de Marolambo), des responsables du projet COFAM à Marolambo, puis au niveau du Maire de la commune d’Ambodivoahangy, des présidents des Fonkontany Ambinanindrano et Ambodinonika, du président du VOI Hasina Miaramizotra et des organismes qui travaillaient dans cette région (MNP, WWF). Pour ce faire, un guide d’entretien et des questionnaires ont été préétablis (Annexe 2). Les informations recueillies concernent surtout le contexte local, l’organisation sociale et économique, les rôles de chaque institution, le mode de gestion de la forêt, et les problèmes de gestion rencontrés. Au total, l’entretien s’est effectué au niveau de quinze personnes ressources.
Enquête
La réalisation des enquêtes s’avère indispensable car elle a permis de compléter et de recouper les données et informations recueillies lors des études bibliographiques. En effet, l’enquête a consisté en une méthode d’obtention d’informations au service d’un ou plusieurs objectifs. Les enquêtes ont été nécessaires pour évaluer la relation entre l’homme et la forêt ainsi que la biodiversité qu’elle contenait et son habitat dans son ensemble. Dans cette étude, les objectifs de l’enquête concernaient surtout l’utilisation de la forêt par la population locale, les espèces utilisées ainsi que leurs consommations en bois de construction, en bois d’œuvre, en bois de service et en bois de chauffe. Les données ont été relevées dans une fiche d’enquête. L’enquête s’est effectuée de manière exhaustive, dans les deux Fokontany 130 ménages ont été enquêtés, ce qui donne un taux d’échantillonnage de 26%. Parmi ces 130 ménages, 78 ménages sont membre du VOI Hasina-Miaramizotra.
Démarches de vérification spécifique à chaque hypothèse
Démarche de vérification de l’Hypothèse 1 « La potentialité de la forêt peut varier suivant son état de dégradation »
Inventaire forestier
L’inventaire forestier se définit comme étant l’ensemble des activités permettant d’obtenir, avec une certaine précision, une ou plusieurs informations qualitatives ou quantitatives concernant une plantation ou une forêt naturelle, définie par ses limites géographiques (ANDRIANJAKA, 1998). La méthode d’inventaire utilisée a été la méthode d’échantillonnage stratifiée. Ce type d’unité est intéressant car il permet une réalisation plus rapide des activités d’inventaire vu les contraintes temps, notamment à cause des déplacements sur le terrain.
Pour l’inventaire, des placettes carrées de taille de 20 m x 20 m ont été installées. En effet, celles-ci fournissent à la fois une meilleure précision et sont facile à mettre en place (RABEZÀNAHARY, 2011). La surface optimale pour une analyse sylvicole dans un type de forêt donné est de 1 ha (RAJOELISON, 2005). Ainsi, 44 placettes ont été installées dans la forêt concernée par le transfert de gestion dont 22 placettes dans la zone dégradée et 22 placettes dans les zones peu dégradées, ce qui fait au total 1,76 ha. Pour l’étude, la méthode d’inventaire par compartiment adapté de Brun (1976) a été utilisée. Les placettes ont été subdivisées en compartiments repartis comme unités d’échantillonnage pour apprécier les strates ou étages. Une placette est subdivisée en 2 compartiments : compartiment A de dimensions 20m x 20m pour l’inventaire des individus jeunes et adultes et compartiment B pour les régénérations de dimension 5m x 5m.
Elaboration du PAG
La méthodologie adoptée s’est basée sur le Guide d’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion simplifiée réalisé par le Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement (SAGE) en 2003. Les étapes à suivre sont les suivantes :
Diagnostic socio-économique
Celui-ci donne des informations utiles sur les Fokontany, la forêt, ses ressources, les utilisateurs et les contraintes. Il comprend comme rubrique d’enquête : la connaissance du village, les raisons du choix de la forêt, l’historique de l’utilisation et l’occupation de la forêt, la carte de la forêt.
L’analyse de la carte de la forêt s’intéresse dans un premier temps à la caractérisation de la forêt transférée à travers sa description, son utilisation, les principaux utilisateurs. Dans un deuxième temps, l’analyse porte sur les produits de la forêt, les règles de gestions.
Diagnostic technique
Alors que le diagnostic socio-économique permet une analyse qualitative de la forêt, le diagnostic technique porte sur une analyse quantitative des ressources et des actions et phénomènes liés. Da ns l’estimation des diverses productions de bois de la forêt, interviennent les notions d’exploitation rationnelle des bois de chauffe, de service et d’œuvre. Ceci est fait en tenant compte du potentiel ligneux identifié lors du diagnostic socio-économique.
Table des matières
REMERCIEMENTS
RESUME
ABSTRACT
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
I. CONCEPTS ET ETAT DE L’ART
I.1 RESSOURCES LIGNEUSES
I.2 CORRIDOR
I.3 GOUVERNANCE LOCALE
I.4 TRANSFERT DE GESTION
I.5 THEORIE DES SYSTEMES
I.6 THEORIES DES BESOINS
I.7 LA LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
I.8 PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION SIMPLIFIEE
II. MATERIELS ET METHODES
II.1 ZONE D’ETUDE
II.2 METHODES
II.3 CHRONOGRAMME DES ACTIVITES
III. RESULTATS
III.1 POTENTIALITE EN RESSOURCES LIGNEUSES
III.2 MODELISATION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE EN BOIS
III.3 PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION SIMPLIFIE
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1 DISCUSSIONS
IV.2 RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
TABLE DES MATIERES