MODELES DE PREDICTION
TERRAIN D’ETUDE
Deux sites ont été choisis pour conduire les enquêtes de terrain qui ont servi à l’élaboration des modèles de qualité de l’environnement sonore. Le premier site se trouve à Paris et correspond géographiquement à la seconde partie du maillage spatial à savoir le 5ème arrondissement de Paris (rue Mouffetard / rue de l’Epée de Bois / boulevard Monge). Le second site se situe à Lyon, dans le 6ème arrondissement, à proximité et dans le parc de la Tête d’Or. Il s’agit d’un grand parc urbain, très fréquenté et bordé par deux boulevards. Dans chacune de ces deux villes, nous avons conduit les enquêtes en quatre points. La localisation exacte de tous ces points est visible sur les Figure 72 et Figure 73.A Paris, les quatre lieux d’études correspondent à la rue Mouffetard, au boulevard Monge, puis deux points de part et d’autre de la transition rue l’Epée de Bois / rue Mouffetard. A Lyon, les quatre points choisis se répartissent comme suit : un dans le parc de la Tête d’Or (PARC), un au niveau du boulevard des Belges (BLVL) puis deux de part et d’autre de la porte d’entrée du parc (à moins de 25 m de cette entrée) (TPARC et TBLVL). En chacun de ces lieux d’enquête, des mesures acoustiques ont également été réalisées, mesures qui ont été codées et introduites dans le modèle de maillage spatial établi au chapitre4 sur la ville de Paris. De cette analyse, il ressort que le point d’étude PARC appartient à une ambiance sonore de parc, le point BLVL appartient lui à une ambiance sonore de boulevard, et parmi les deux autres points de mesures que nous pouvions considérer comme des transitions, suite à l’analyse sur Paris, seul le point de mesure TBLVL appartient effectivement à une zone de transition. Le lieu TPARC a lui été classé dans la catégorie des parcs.
SUJETS
Pour chaque lieu étudié, 40 sujets ont été interrogés, soit 160 pour chaque ville et 320 pour la totalité. Ils ont été interrogés entre 14h et 18h30 afin de se situer temporellement dans la même période. Il s’agissait de passants habitués ou non des lieux. Les seules données personnelles retenues sur les sujets sont le genre et la catégorie d’âge. Cette dernière ayant été jugée par l’enquêteur suivant trois classes : adolescent, adulte, personne âgée. Bien que ces variables aient été relevées, elles n’ont pas été prises en compte dans l’élaboration des modèles. En effet, des études ont montré que la relation entre les facteurs non acoustiques, genre et âge, et l’évaluation de l’environnement sonore n’était que très peu ou pas significative . Par ailleurs, un test d’indépendance du χ² permet de vérifier sur les données recueillies que le genre n’a pas d’influence sur le jugement de la qualité sonore. Afin de réaliser ce test, les réponses des sujets pour les variables « Agrément sonore » et « Silencieux » (voir paragraphe suivant 5.1.3 pour les variables mesurées) ont été réparties en trois catégories, à savoir pour la variable « Agrément sonore » : Désagréable (note < 3,6), Neutre (3,6 < note <= 6,7) et Agréable (note > 6,7), et pour la variable « Silence » : Bruyant (note < 3,6), Neutre (3,6 < note <= 6,7) et Silencieux (note > 6,7). La répartition Hommes / Femmes est présentée sur la Figure 74 pour la variable « Agrément sonore » et sur la Figure 75 pour la variable « Silence ». A partir de ces répartitions il est possible d’effectuer un test d’indépendance du χ² afin de vérifier la dépendance du genre avec les variables « Agrément sonore » ou « Silence ».
QUESTIONNAIRE
L’enquête de terrain repose sur un questionnaire (disponible en intégralité en Annexe 3) qui vise à connaître la perception que les gens ont de l’environnement du lieu où ils se trouvent au moment du sondage. Les questions posées portent donc sur le lieu précis et sur l’évaluation de cet environnement pendant la durée du questionnaire (10 minutes environ). Il ne s’agit donc pas dans le cas d’un parc par exemple de recueillir une perception de l’ensemble du parc mais bien de l’environnement sonore dans un périmètre restreint autour de la personne enquêtée. Etabli à partir de précédentes enquêtes de terrain , le questionnaire comporte essentiellement des questions fermées ainsi que quelques questions ouvertes. Les questions fermées consistent en un différentiel sémantique avec une échelle continue graduée, complétée par un adjectif et une explication du différentiel à chaque extrémité de l’échelle. Le questionnaire a été construit de façon à ce que les personnes interrogées considèrent dans un premier temps l’environnement dans lequel elles se trouvent d’un point de vue global, puis en s’arrêtant sur divers aspects de l’environnement (acoustique, visuel, qualité de l’air) mais toujours dans leur ensemble, et finalement terminent par l’identification précise des sources sonores. Ainsi, le questionnaire peut être divisé en cinq parties distinctes. Dans la première partie du questionnaire, il est demandé aux sujets de juger la qualité de l’environnement de façon globale en précisant en quelques mots ce qu’ils trouvent agréable ou désagréable puis de noter cet agrément sur l’échelle présentée. Par la suite on leur demande de se concentrer sur l’environnement sonore dans sa globalité puis de répondre aux questions posées sur différentes caractéristiques de celui-ci. Sous chaque adjectif une explication est donnée afin de faciliter la compréhension. Dans la troisième partie, les sujets sont invités à évaluer leur agrément visuel, la qualité de l’air et à statuer sur l’aspect surprenant ou non de l’environnement sonore. La quatrième partie de l’enquête porte sur les sources sonores. Il est demandé aux sujets de se concentrer sur les sources sonores, de préciser quelles sont celles qu’ils sont capables d’identifier et pour chacune d’elles d’estimer leur intensité sonore et leur temps de présence 99 (sur la durée de l’entretien). Une fois cette étape terminée une liste de sources sonores est alors présentée et les sujets peuvent préciser si désormais ils remarquent ces sources sonores et auquel cas noter leur intensité et leur temps de présence. Enfin, cinquième et dernière partie, il est demandé aux sujets dans quelle mesure ils jugent l’environnement sonore approprié à leur activité du moment.