Modèle explicatif de la manifestation des crises des pays émergents et des scénarios possibles de leur déclenchement

Modèle explicatif de la manifestation des crises des pays émergents et des scénarios
possibles de leur déclenchement

Modèle explicatif de la manifestation des crises des pays émergents

Cette section consiste à démontrer comment les crises des pays émergents se manifestent dans le terrain. Cette démonstration vise à révéler que ces crises ne doivent pas être traitées dans son ensemble. Il s’agit de démêler les faits qui font que les crises se déclenchent et les autres évènements qui présentent comment elles se concrétisent dans le terrain. Pour illustrer cela, on développe un modèle explicatif qui illustre un processus d’évènements touchant l’économie du pays émergent. Ce modèle sera construit à partir de l’observation et l’analyse faites dans le chapitre précédent.

A partir des éléments recueillis, on fera la liaison entre les manifestations extérieures pour ressortir un processus logique et cohérent qui peut expliquer la période de crise. Avant cela, on analysera les manifestations extérieures des crises par pays pour démontrer qu’elles se réalisent de manière identique dans tous les pays émergents étudiés. A. Analyse des manifestations extérieures des crises par pays L’observation des manifestations extérieures des crises des pays émergents ont révélé des comportements économiques qui sont le produit des réactions à des faits économiques imposés sur le pays en question suite aux politiques et aux structures économiques inadaptés et suivies toute la longue période de l’avant crise.

Mexique

La manifestation de la crise du Mexique de 1994 s’est concrétisée dans le terrain progressivement. En premier lieu, la crise mexicaine a débuté, en 1994, par une attaque spéculative qui a provoqué une forte dévaluation du taux de change du peso mexicain par rapport au dollar. Entre la fin de 1993 et 1994, on Page 305 peut observer une variation de change de 71,5%. Cette détérioration de la valeur de la monnaie mexicaine est la conséquence directe des sorties massives des capitaux à partir de 1994. Cette attaque spéculative est intervenue dans un moment où les investisseurs étrangers ont développé des anticipations pessimistes sur l’état de l’économie mexicaine.

Ils concluent que le gouvernement est incapable de faire face aux demandes de plus en plus fortes de monnaie étrangère alors que les quantités offertes de la monnaie étrangère se réduisent. En conséquence, le taux de change se déprécie. Cette dépréciation provoque des pertes considérables pour les investisseurs étrangers qui placent leurs capitaux dans le marché mexicain. En effet, le gouvernement n’a pas pu résister à ces attaques et à laisser sa monnaie flotter. Le fort déséquilibre entre la demande et l’offre de la monnaie étrangère a été la cause de l’incapacité des autorités monétaires de maintenir la parité du taux de change.

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L’entrée de monnaies étrangères se fait de plus en plus faible et leurs sorties est de plus en plus grande. Les avoirs de réserves de change s’amenuisent et la conséquence est que le gouvernement mexicain laisse tomber le système de taux de change fixe. Alors, le système de change passe au système de change flottant. Ce flottement entraine la forte dépréciation de la monnaie nationale. Cette dépréciation se poursuit pendant l’année 1995. En deuxième lieu, les autorités monétaires mexicaines font recours aux taux d’intérêt à court terme comme conséquence directe et prévisible des sorties massives des capitaux du Mexique en 1994.

Elles font augmenter ces taux d’intérêt à cout terme pour freiner les sorties de ces capitaux et attirer d’autres capitaux qui pourraient compenser celles déjà sorties. Le gouvernement espère de cette démarche de persuader les investisseurs étrangers de laisser leurs capitaux au Mexique et d’attirer de nouveaux capitaux étrangers. La hausse des taux d’intérêt à cout terme permettra pour les investisseurs étrangers de bénéficier de revenus supplémentaires. L’objectif est de redonner confiance dans le marché mexicain et de témoigner de sa qualité.

Il Page 306 s’agit de montrer que l’économie mexicaine offre encore des opportunités de profits. On enregistre qu’en 1995, les taux d’intérêt à cout terme atteignaient 48,24 % alors qu’en 1994 étaient que 14,68%. En troisième lieu, cette hausse des taux d’intérêt à court terme a provoqué l’augmentation des spreads de taux d’intérêt. En effet, on enregistre un taux de 19,60%, en 1995, alors qu’en 1994, il était de 4,27%. Cette hausse du spread en 1995 est la conséquence de l’augmentation des taux d’intérêt à court terme pendant la même année.

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