Mode de collecte des données
Une fois définis les objectifs et les modalités de notre expérimentation, nous avons fait précéder le choix définitif des tâches à administrer et, donc, le démarrage de notre intervention au sein des cours scolaires par un examen des informations obtenues, dans le but de planifier un travail limitant le plus possible la présence d‟éventuels obstacles à l‟élaboration/adoption de dispositifs didactiques, à leur exploitation et, par conséquent, favorisant l‟obtention de résultats conformes aux attentes (Fisher 2004, cf. 2.6.1.). Pour une réalisation potentiellement efficace de cette phase préliminaire (« pré-test »), il nous paraît important de souligner davantage que, parmi les apprenants de terminale ayant répondu à notre questionnaire, 44 sur 60 fréquentaient le lycée « F. Lussana » de Bergame (celui dans lequel nous avons mené notre travail de terrain). Ils ont passé leur examen de fin d‟études du secondaire juste quelques mois avant le démarrage de notre expérimentation et ils étaient, souvent, élèves des mêmes professeures avec qui nous avons collaboré. Plusieurs entretiens préliminaires informels avec les enseignantes titulaires et avec le proviseur nous ont permis d‟obtenir, entre autres, les informations suivantes : – Les lycéens concernés avaient entre 13 et 19 ans ; – Leur niveau de connaissance du français se situait entre A1 et B2 du CECR ; – Ils provenaient de collèges différents de la région, où ils avaient étudié pendant 3 ans l‟anglais et le français (les exceptions, très rares, ont été opportunément signalées dans les comptes rendus des tâches administrées) ; – Le choix des sections bilingues était souvent effectué suivant le conseil des familles, sensibles à l‟importance du plurilinguisme dans la société actuelle (représentations des apprenants encore très influencées par le contexte) ; – L‟une des professeures proposait de temps en temps aux apprenants, avec succès, des activités/des textes liées à des sujets scientifiques, tirés notamment de revues destinées au jeune public (par exemple, « Science et Vie Junior » ou « Phosphore ») ; – Une autre professeure nous a montré quelques photocopies d‟activités écrites portant sur des sujets d‟actualités, qu‟elle proposait aux lycéens dans le but d‟intégrer l‟étude de la langue littéraire à celle de la langue utilisée dans la vie de tous les jours ; – L‟établissement organise chaque année, depuis longtemps, des cours préparatoires aux épreuves du DELF scolaire, avec la collaboration d‟enseignants locuteurs natifs et, si possible, des voyages scolaires en France ; – Les apprenants choisissant le lycée « F. Lussana » savaient, dès le début (une « Journée portes ouvertes » est organisée chaque année), qu‟il s‟agissait d‟un établissement public du secondaire accueillant des personnes motivées (parmi les lycéens et… parmi les enseignants). On leur demandait donc de s‟engager particulièrement dans l‟étude des disciplines « traditionnelles » (pour obtenir des résultats d‟un certain niveau) et dans la participation aux nombreuses initiatives, scolaires et culturelles, proposées par l‟école. Vu l‟impossibilité matérielle de faire remplir des fiches aux apprenants les plus âgés fréquentant le lycée pendant la recherche (manque de temps à consacrer à cet effet, surtout à cause de la préparation aux examens finals qui s‟ajoutait à la participation à notre travail expérimental) et vu notre hésitation envers la possibilité d‟impliquer aussi leurs camarades plus jeunes (nos craintes ont été confirmées par les résultats du questionnaire d‟appréciation, cf. 13.1. et suiv., chap. 14), nous avons considéré comme adéquats, en tant que pré-test, aussi bien les réactions au « Questionnaire post-liceo » que les renseignements obtenus suite aux entretiens avec le proviseur et les professeures de français titulaires dans l‟établissement. Il paraît évident que cela a représenté un choix imposé, car notre rôle d‟invitée a constitué, du point de vue organisationnel et pédagogique, un obstacle à surmonter et qu‟un questionnement écrit/oral, mieux planifié et dilué dans le temps, des destinataires les plus âgés serait la formule à privilégier dans un contexte différent.
10.2. Mode de collecte des données Notre corpus sera constitué des productions langagières des apprenants et des documents (extraits de manuels, sites Internet) utilisés afin d‟en permettre la réalisation° Nous expérimenterons différents types de supports, à travers des dispositifs de tâches (parmi lesquels figurent des activités originales, créées exprès par nous-même), dans le but d‟obtenir des productions de la part des apprenants. Grâce à l‟analyse des outputs obtenus par rapport aux inputs utilisés, nous souhaitons découvrir les types de supports permettant les performances conformes à nos attentes. Il s‟agira ensuite d‟établir un lien entre les meilleures performances et le matériel utilisé, afin de cerner les supports susceptibles de motiver les destinataires et de constituer des sources potentielles pour le renouvellement et l‟actualisation des outils utilisables dans l‟environnement spécifique de l‟enseignement/apprentissage du français au lycée scientifique en Italie. D‟après Fanou (2009), voici un schéma décrivant notre mode de collecte des données : En partant de documents de natures différentes, notamment en version informatisée, les apprenants exécuteront donc des tâches permettant l‟appropriation du français de spécialité. Les arguments pointus traditionnellement réservés aux spécialistes laisseront la place, ici, à des sujets d‟intérêt plus général, liés à la vie de tous les jours et aux événements/anniversaires scientifiques parmi les plus importants de l‟année 2009 (cf. chap. 5). Les performances des lycéens et la qualité de celles-ci nous permettront d‟apprécier l‟enseignabilité et l‟apprenabilité des documents, parmi lesquels nous pourrons signaler les types de supports adoptés et les tâches susceptibles de mieux favoriser l‟apprentissage dans la classe de langue.