MODE ACTUEL DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS A TOUBA
Problématique de la définition des DSM
Il n’existe pas encore de définition satisfaisante du déchet puisque plusieurs conceptions existent et parfois s’opposent. Ainsi, du point de vue environnemental et sanitaire, les déchets sont une menace sur la vie des populations et du point de vue économique, les déchets sont un gisement potentiel de richesse (Perrin, 2005 ; Zmirou, 2010). Au Sénégal, le Code de l’environnement (2001) définit la notion de déchet de la manière suivante : « Toute substance solide, liquide, gazeuse, ou résidu d’un processus de production, de transformation, ou d’utilisation de toutes autres substances éliminées, destinées à être éliminées ou devant être éliminées en vertu des lois et règlements en vigueur. » Cette définition juridique paraît large et complexe pour dire que le concept de déchet est assez vaste, d’où toute la pertinence de la classification des déchets.
Il y a deux types de classification établis par les spécialistes : la classification en fonction de l’origine, c’est-à-dire du secteur de production du déchet et la classification en fonction de la nature du danger que peut causer le déchet (Savary et al. 2004 ; Zmirou, 2010 ; Zmirou, et al. 2003). Les DSM peuvent être compris comme les ordures ménagères, c’est-à-dire les déchets provenant de l’activité domestique des ménages et dont l’élimination relève généralement de la compétence des collectivités locales. Mais cela ne comprend pas les matières de vidange (eaux vannes et boues de vidange de l’assainissement individuel) dont la gestion ne relève pas de la compétence des collectivités locales, mais plutôt directement des ménages. Au Sénégal, c’est important de préciser que les déchets résultant du fonctionnement des dispositifs d’épuration et de l’entretien des réseaux d’évacuation des eaux usées et pluviales des centres urbains relèvent de la gestion de l’ONAS (Code de l’assainissement, 2009).
Ces déchets de l’assainissement collectif comprennent notamment les boues de station d’épuration, les boues de curage d’égout, de bassins de décantation et fossés, etc. Outre les ordures ménagères, les DSM sont constitués d’autres types de déchets provenant des ménages et qui présentent une certaine spécificité en raison de leur caractère particulier (poids et toxicité). C’est le cas des déchets dangereux des ménages (DDM) et des déchets encombrants des ménages (DEM)7 qui sont qualifiés de déchets occasionnels parce que n’étant pas systématiques du point de vue de la production. Ces déchets ne peuvent pas être collectés dans les mêmes conditions que les ordures ménagères.
Les sources de production des DSM
A Touba, les sources par excellence de la production des DSM sont les ménages dont le nombre est estimé à plus de 100 000, les marchés quotidiens et hebdomadaires, le commerce sur la voie publique surtout pendant les manifestations religieuses ainsi que les gares routières. La détermination de la production des DSM de Touba pose problème en ce sens qu’il n’y a guère une bonne estimation de la population. A chaque grand Magal, c’est beaucoup de personnes des villages des régions de Diourbel, de Louga et de Kaolack par exemple qui choisissent de s’établir définitivement à Touba. A cela s’ajoute la centaine de personnes qui s’installe par jour à Touba en dehors de la période du grand Magal. Nous basant sur les enquêtes de l’entreprise KEGTB (APROSEN, 2010 d) réalisées en 2005, nous pouvons faire une estimation de la production de DSM de Touba
Composition des DSM
Les enquêtes auprès des ménages et les observations de terrain montrent que les DSM sont dominés par les organiques (feuilles d’arbres (4,83%) et restes de repas (26,90%) le plastique (23,45%), les balayures (26,90%), etc. (Cf. graphique1) Toutefois, notons qu’à Touba systématiquement les restes de repas sont donnés aux apprenants en sciences coraniques, c’est-à-dire les « Talibés ». Graphique 1 : Composition des DSM à Touba Source : Enquête ménage, A. SY, 2012 Une étude récente (CSE, 2010 b), fait mention : « La caractérisation des déchets au Sénégal donne la composition suivante en moyenne : déchets organiques (43%), matières plastiques (18%), papiers et cartons (13%), textiles (8%), métaux (4%), etc. » Ces données confirment les résultats de l’étude de Thonart et Diabaté (2005) indiqués au tableau13. Aussi, la dernière campagne de caractérisation menée à Dakar aboutit presque aux mêmes résultats (APROSEN, 2008 b).