Modalités de don de compléments lactés et arrêt précoce de l’allaitement maternel de 0 à 1 mois

Modalités de don de compléments lactés et arrêt précoce de l’allaitement maternel de 0 à 1 mois

Indication médicale ou non du complément 

Indication médicale ou non : à la maternité 

A la maternité, les compléments sont majoritairement donnés pour des raisons non médicales (80 patientes sur 82) dont les motifs les plus récurrents sont :  La douleur Dans cette étude la douleur représente 25.00 % des raisons non médicales de don de compléments à la maternité. Discussion : les principales causes de la douleur peuvent coexister ou survenir successivement et peuvent être nombreuses. Cela peut être des lésions du mamelon, des crevasses, des dermatoses, des infections, un vasospasme/syndrome de Raynaud, une allodynie ou une douleur fonctionnelle. La douleur et l’inconfort liés à l’allaitement sont courants pendant les premières semaines du post-partum. Il s’agit d’une cause fréquente de sevrage précoce. Dans les premières semaines, le niveau de douleur baisse généralement, mais une femme sur cinq fait état d’une douleur persistante à 2 mois du post-partum. Un inconfort initial au début des tétées peut être considéré comme physiologique, mais une douleur importante ne devrait pas amener la mère à sevrer prématurément son enfant. Dans une étude sur 1 323 mères qui ont arrêté d’allaiter pendant le 1er mois du post-partum, 29,3 % citaient la douleur. Le refus du sein par le nouveau-né Dans cette étude le refus du sein par le nouveau-né représente 33.8 % des raisons non médicales de don de compléments à la maternité. Discussion : un bébé qui semble refuser le sein dès les premières tétées est souvent un bébé qui a été perturbé pendant l’accouchement ou dans les moments qui ont suivi. Les médicaments donnés à la mère pendant l’accouchement peuvent induire chez le bébé une hypotonie, une somnolence pendant les premiers jours, qui peuvent être confondues avec un refus du sein. Certaines études semblent montrer que la péridurale peut engendrer une désorganisation chez les nouveau-nés, avec des conséquences possibles sur l’allaitement les premiers jours.Le réflexe de succion, qui est au plus fort pendant les premières heures après la naissance peut être perturbé par une séparation mère/enfant, et faire qu’ensuite la mise au sein soit plus difficile. Des séparations ultérieures, notamment la nuit, peuvent avoir le même effet, surtout si l’on donne alors des compléments au bébé pour cause de fatigue maternelle. De même, une mise au sein forcée peut entrainer un réflexe de rejet par le nouveau-né. Par exemple, en tenant sa tête et en la poussant vers le sein, il y a un risque pour qu’il la rejette en arrière. Même si la mise au sein n’est plus aidée, ceci peut se reproduire lors des tentatives suivantes. La mère par manque d’information, peut ne pas détecter les signaux d’éveils que celuici lui envoie et qui montrent qu’il est prêt à téter : yeux qui bougent sous les paupières, lèvres qui font des mouvements de succion, succion des poings, des mains, mouvements des membres, appels par de petits cris doux d’une syllabe… (Annexe 10) Si ces signaux d’appel ne sont pas perçus au début le bébé va pleurer et si ces signaux sont ignorés le bébé peut replonger assez vite dans un sommeil profond. Si ensuite, pendant ce sommeil profond, il lui est proposé le sein, il n’arrivera pas à se réveiller suffisamment et aura l’air de « refuser » le sein. D’autres causes sont possibles telles que : la douleur du bébé due à un traumatisme au moment de l’accouchement, un problème médical (cécité, surdité…), un ictère, une hypertonie, une hypersensibilité du bébé aux stimuli, une odeur d’un produit mis sur les mamelons, etc. Des solutions existent pour aider à faire en sorte que le bébé finisse par prendre le sein, correctement et efficacement sans donner de compléments : un contact peau à peau et un accès au sein en continu, laisser le bébé prendre le sein de lui-même, varier les positions d’allaitement, ou éventuellement tirer son lait et le donner au bébé. (19). Il existe également une position plus physiologique qui est le biological nurturing (BN). Il s’agit d’une position demi-inclinée.. D’après Suzzane Colson, il s’agit autant de la relation avec le bébé que de l’allaitement. Cela inclut la façon de tenir son bébé permettant un contact corporel intime dans lequel les interactions mère-bébé sont aidées par la gravité. Ces facteurs interagissent pour permettre des comportements instinctifs qui aident les mères et les bébés à démarrer l’allaitement. (20)  Les pleurs du nouveau-né Dans cette étude les pleurs du nouveau-né représentent 22.5 % des raisons non médicales de don de compléments à la maternité. Discussion : le bébé qui pleure n’est pas forcément en demande mais correspond le plus souvent à un comportement d’attachement. Pleurer représente une dépense d’énergie pour un bébé. Un bébé de petit poids ou somnolent peut donc avoir tendance à économiser ses forces : bien souvent il ne se manifestera pas suffisamment clairement, voire continuera à dormir. Le bébé n’ayant pas assez d’énergie pour pleurer, sa demande ne sera pas entendue et il ne tétera pas suffisamment pour couvrir ses besoins. Quant à la maman, comme la fréquence, la durée et l’efficacité des tétées sont faibles, ses seins risquent d’être insuffisamment stimulés et drainés pour assurer une bonne mise en place de l’allaitement et une production lactée suffisante. (21) Les pleurs jouent un rôle crucial pour la survie, la santé et le développement de l’enfant. La qualité et la quantité des pleurs du jeune nourrisson sont cependant très variables, tout comme le sont la nature des réactions parentales. Les pleurs sont physiologiquement pluriquotidiens chez le jeune nourrisson, d’autant que l’enfant est totalement dépendant de sa mère ou de son entourage. Les pleurs augmentent en fréquence et en durée de la naissance jusqu’à l’âge de 6 semaines, où ils peuvent atteindre un pic de 3 heures par jour. Vers l’âge de 3 mois, ils se limitent à une heure par jour. Cependant, 10 à 20 % des nourrissons peuvent pleurer davantage sans raison apparente : ils ont des coliques ; ce terme regroupe tous les pleurs excessifs. Seuls 5 à 10 % des nourrissons qui pleurent excessivement souffrent d’une maladie organique, et amèneront l’enfant à une prise en charge particulière. Les pleurs excessifs au cours des premiers mois peuvent être source de frustration et de stress au sein de la famille. Les parents peuvent ressentir un manque de confiance persistant dans leur capacité à prendre soin de leur enfant. Les pleurs inexpliqués du nourrisson et l’inexpérience des parents peuvent engendrer une angoisse irrationnelle, entraînant une augmentation des consultations chez le médecin de ville. Ceci pouvant expliquer la raison d’un don de compléments. Les pleurs inconsolables du nourrisson peuvent exaspérer ou épuiser certains parents.

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La fatigue maternelle 

Dans cette étude la fatigue maternelle représente 20.0 % des raisons non médicales du don de compléments à la maternité. Dans un autre mémoire d’étudiante sage-femme s’intitulant « Le vécu de l’allaitement », la fatigue est également régulièrement ressentie (chez 8 patientes sur 15). (23) Le sommeil de la femme allaitante et du nouveau-né ont des particularités assez méconnues par le personnel soignant ou les parents. Ces particularités sont sources de fatigue chez les mères et peuvent les faire douter de leurs compétences et de leur confiance en elles. Elles peuvent s’interroger sur le comportement de leur enfant et éventuellement rechercher une solution médicale, ou d’autres modes d’alimentation (arrêt de l’allaitement maternel exclusif par exemple). Un autre article de H. Ball précise qu’informer les parents avant la naissance et leur offrir une écoute, permet de les aider sérieusement, en anticipant les choses, et en cherchant des solutions pour lutter contre le manque de sommeil : A la maternité, l’organisation du service ainsi que les visites de la famille peuvent aggraver cet état de fatigue. Aujourd’hui, les maternités proposent une alternative qui serait de conseiller aux mères de limiter les visites en sollicitant l’appui de leur conjoint ou de l’équipe médicale. Il peut leur être proposé des siestes de jour, des micro-siestes (10 minutes), de la relaxation, de se confier à d’autres parents, professionnels et consultantes en lactation. Les enfants allaités peuvent être nourris plus fréquemment que les bébés nourris au lait artificiel. Ceci a été encouragé et sélectionné par l’évolution : un enfant réveillé plus souvent, est plus fréquemment en interaction avec son environnement, ce qui favorise son développement cérébral. Cela est souhaitable pour la mise en place de l’allaitement. Souvent dans les toutes premières semaines, les demandes sont rapprochées. Au retour à la maison, une proximité 24 heures sur 24 entre la mère et le nouveau-né doit être conseillée. Le cododo, en respectant les conditions de sécurité facilite l’allaitement maternel à la demande et permet une coordination des rythmes de sommeil de la dyade mère-enfant. Par contre, il est important que les parents sachent qu’il n’existe aucune preuve fiable, montrant que de passer du lait maternel au lait artificiel ou d’introduire précocement la diversification permettrait d’allonger les temps de sommeil de l’enfant et de la mère. Car globalement, les temps de sommeil sont identiques car les bébés nourris au lait artificiel se réveillent moins fréquemment mais restent éveillés plus longtemps. En effet, il existe un jeu d’hormones secrétées pendant les tétées (mélatonine, ocytocine, prolactine), offrant un état propice au repos, que ce soit pour la mère ou le nouveau-né. Pour le nouveau-né, le lait maternel contient de la mélatonine (notamment le lait maternel produit la nuit ou en soirée), favorisant son endormissement. L’allaitement maternel induit, certes des réveils plus fréquents de l’enfant (principe de survie) mais la qualité du sommeil de l’enfant n’en est pas pour autant menacée. Pour les mères allaitantes, le niveau de prolactine élevé semble jouer un rôle sur la qualité du sommeil de celles-ci. La nuit, le taux de prolactine présente un pic et aide à mieux dormir. (24) La tendance à l’endormissement des femmes qui allaitent n’est pas un signe de fatigue. C’est un état normal, lié au rythme veille-sommeil inhérent à l’allaitement. Il n’y a donc pas lieu de proposer l’introduction de biberons la nuit ou l’arrêt de l’allaitement à une mère qui aurait tendance à s’assoupir trop souvent pendant la journée. Le climat hormonal facilite les petites siestes pendant la journée pour récupérer. L’ocytocine sécrétée pendant les tétées crée un climat de détente, un effet anti-stress et d’apaisement particulièrement propice au repos et à la somnolence. La mère a envie de s’assoupir en même temps que son bébé.

Table des matières

INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
RESULTATS
I-Description de la population
a) Mères
b) Accouchement
c) Nouveau-né
II-Résultats principaux
a) Pendant le séjour à la maternité
b) A un mois de vie
c) Arrêt de l’allaitement
III- Résultats secondaires
ANALYSE ET DISCUSSIONS
I-Résumé des principaux résultats
a) Indication médicale ou non du complément
b) Modalité du don de compléments
c) Nombre de compléments
d) Résultats secondaires et autres facteurs corrélés au don de compléments
e) Arrêt de l’allaitement
II-Validité de l’étude
a) Limites
b) Biais
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
RESUME

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