MODALITE DE LA RELATION FORME-CONTENU: UN GROUPE D’ AFFINITE

MODALITE DE LA RELATION FORME-CONTENU: UN GROUPE D’ AFFINITE

Cas du « groupe électronique »

Globalement, nous pourrions le définir dans les termes suivants: un groupe d’adolescents dont les parents se connaissent, groupe dans l’éclatement duquel la technologie apparaît comme discriminante par rapport à la formation d’autres affinités: le choix, la spécialisation ou l’abandon de la technologie coïncide avec la mise en place d’autres relations affinitaires entre des membres du « groupe ». Cependant, la pratique technologique n’est pas identifiable à des relations affinitaires privilégiées: il est remarquable que le « meilleur ami » de chacun de ces garçons est extérieur au groupe considéré et ne s’intéresse pas à ces activités technologiques.

De surcroît, on observe que d’autres adolescents qui demeurent sur la dalle (certains d’entre eux ont acquis récemment un ordinateur) passent fréquemment chez ces « anciens » afin de jouer et d’acquérir quelques connaissances. Les cinq jeunes observés ont en commun l’histoire locale de leurs parents. Nous avons noté plus haut que les quatre familles avaient ensemble développé des pratiques d’appropriation de la Dalle, et avaient participé activement à la vie associative locale. Si l’origine sociale des parents n’est pas identique, les modes de vie actuels paraissent relativement homogènes et, manifestement, les parents eux-mêmes constituent un groupe d’affinité.

Cette caractéristique, concrétisée, depuis une dizaine d’années, par le partage de nombreuses activités de loisirs, a incontestablement favorisé la formation d’un « groupe de copains » qui ont gardé en commun une même aire de résidence, une même aire de jeu pendant longtemps, une même fréquentation scolaire au début,du moins de leur scolarisation.

 Cas d’un groupe autour de la bande dessinée

La technique de référence de ce groupe est principalement le « ROCK », cependant une activité est menée parallèlement à celle-cí. Elle se situe dans le domaine graphique et plus particulièrement dans le champ de la Bande Dessinée. Aussi, il nous a semblé pertinent de voir quel était son rôle au sein du groupe, étant donné la différenciation importante qui existe entre ces deux pratiques, principalement au niveau des résultats, même si parfois les traces de ces deux activités sont conservées et matérialisées par le support photographique. De plus, on peut se demander si des connexions peuvent exister entre ces deux registres : pratique graphique et pratique musicale, et de quel ordre elles sont.

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LA PRATIQUE GRAPHIQUE

La pratique graphique du groupe ne concerne pas son ensemble, mais simplement deux d’entre eux. Ce binôme se compose d’un graphiste et d’un scénariste, ce qui n’est pas sans rappeler un certain système de fonctionnement propre au monde de la bande dessinée puisqu’il arrive très souvent que le graphiste n’assume pas en même temps la fonction de concepteur-rédacteur. I1 est à noter qu’en l’absence du scénariste, l’activité concernant à proprement parler la bande dessinée s’arrête, car le graphiste ne pallie pas ce manque en recourant à sa propre conception ou à celle d’un autre membre du groupe (cf. les planches qui sont dans la plupart des cas inachevées). 

RECHERCHE ET MODE D’ACQUISITION DE CETTE TECHNIQUE SPÉCIFIQUE

La maîtrise de cette technique demande aussi bien des connaissances qui peuvent être soit : – liées aux outils (utilisation de l’encre de chine, de la couleur, des trames, etc…), – transcrites dans des documents écrits (manuels, livres, Bandes Dessinées servant de référence, etc…), – détenues par les hommes du milieu. I1 semble que ces adolescents privilégient deux niveaux seulement dans les trois énoncés :  les livres (ils ont une grande pratique du prêt bibliothécaire : de DRUILLET aux Bandes Dessinées plus spécialisées liant le « rock » et sa représentation graphique), – le savoir-faire des hommes d’où leurs demandes et essais de contact avec le milieu (rencontre avec DRUILLET, visite au salon des illustrateurs, et déplacement à Angoulême).

Ces deux niveaux vont déterminer directement les formes et les supports servant à l’appropriation de cette technique afin de pouvoir enclencher le processus de production qui correspond à un double caractère (chose qui est loin de leur échapper même si elle n’est pas consciente) : matériel (acquisition technique, possibilité de vente, etc…), – social (rapports entre les membres du groupe et entre le groupe et l’extérieur).

Cependant, la diversité des connaissances requises pour la maitríse de cette technique (au niveau de la perspective, des codes inhérents à ce champ, etc…), ainsi que leur volume et de leur formulation leur posent des problèmes bien particuliers, c’est pourquoi ils essaient de mettre en place une stratégie personnelle pour l’acquérir.

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