Mise en contexte de la réforme de l’éducation dans les écoles de sages-femmes

Mise en contexte de la réforme de l’éducation dans les écoles de sages-femmes

Les établissements de formation

Longtemps de tradition orale, la formation des sages-femmes s’est structurée aux dixseptième et dix-huitième siècles avec la création des premières écoles249. Pour Nathalie SAGE PRANCHERE (2017), c’est la période 1786-1917, par l’organisation des écoles de sages-femmes, qui permet « la naissance d’un corps professionnel ». Le processus de professionnalisation des sagesfemmes basé principalement sur la normalisation de la formation et « l’émergence d’une conscience professionnelle » depuis la loi ventôse est en marche [NADJAFIZADEH-2016].

Extra-universitaires, hospitalières, les trente-cinq écoles amorcent une intégration à l’université qui n’est pas sans poser de nombreuses interrogations et oppositions. Les écoles de sages-femmes se caractérisent par une double tutelle hospitalière et régionale et un diplôme délivré par les universités. Depuis le milieu du vingtième siècle, les écoles, après avoir été départementales, sont placées sous tutelle de la fonction publique hospitalière à l’exception de deux écoles relevant du secteur hospitalier participant au service public .

La formation a donc évoluée dans un environnement hospitalier bien que le diplôme soit depuis 1882 délivrés par des universités251. Chaque école est affiliée à un établissement de rattachement, le plus souvent universitaire, comportant un service de gynécologie-obstétrique. Pour les écoles publiques, la collectivité gestionnaire est l’hôpital, les personnels pédagogiques relevant de la fonction publique hospitalière.

Les étudiants en science maïeutique

A chaque rentrée universitaire, un millier d’étudiants intègre l’une des trente-cinq écoles françaises de sages-femmes. A l’ opposé de certaines formations qui observent une relative hétérogénéité de leurs étudiants du fait de modalités d’entrée ouvertes, les écoles de sages-femmes se caractérisent par une homogénéité sur le plan du cursus scolaire : 98% de baccalauréat scientifique265 et un passage obligé par une année de médecine ou PACES.

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Cette première année, PCEM1 il y a quelques années ou PACES aujourd’hui, représente souvent un véritable choc : passage d’une classe de trente élèves à un amphithéâtre de six cent étudiants, d’une structure cadrée à un monde d’anonymat et d’autonomie, assimilé à un « processus d’affiliation » [COULON -1997], acquisition d’un nouveau statut faisant de l’élève un étudiant. A ce changement de cadre s’associe un changement de rythme de travail : cours dispensés à un rythme soutenu, difficiles à suivre, un volume de connaissances impressionnant à retenir sans aucun contrôle jusqu’au jour du concours.

Ce dernier génère une ambiance particulière et, même si certains étudiants peuvent trouver une aide auprès de quelques amis, Il y a toujours cet esprit de concurrence couplé avec la pression, synonyme de « chacun pour soi » : La moyenne n’est pas suffisante, il faut être meilleur que les autres, viser un concours sans expérience d’une sélection. Les taux de réussite dans chaque filière sont dépendants du numérus clausus, variable d’une université à l’autre. Chaque numérus clausus est déterminé selon les besoins sanitaires de la région, des capacités d’accueil notamment sur les stages.

C’est ainsi que les taux de réussite en PACES varient de14,2 % à 33,9 % toutes filières confondues (médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique). 266« La première année de médecine reste l’année d’étude comptée parmi les plus difficiles aussi bien du point de vue mental, physique, social que psychologique. Les étudiants passent entre un et deux ans les yeux rivés sur les bouquins. *…+ La compétition est rude et met en relief un certain paradoxe puisqu’elle pousse les étudiants à « s’affronter » alors même qu’ils se battent pour exercer un métier solidaire basé sur la relation humaine ».

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