MISE AU SEIN PRÉCOCE ET DOULEUR DE LA MONTÉE DE LAIT CHEZ LES MÈRES NON ALLAITANTES

MISE AU SEIN PRÉCOCE ET DOULEUR DE LA MONTÉE DE LAIT CHEZ LES MÈRES NON ALLAITANTES

Rappel sur la physiologie de la lactation

Le sein, ou glande mammaire, permet la lactation qui est une fonction organique impliquant l’élaboration et la sécrétion du lait. En dehors de la grossesse, le sein est constitué essentiellement de tubules entourés de tissus conjonctifs et adipeux. Ces tubules sont formés par des cellules sécrétrices et des cellules myoépithéliales contractiles. La lactation est un phénomène physiologique qui se met en place au cours de la grossesse à travers deux processus : la mammogenèse et la lactogénèse. En effet, sous l’action des hormones placentaires (progestérone et œstrogène) le parenchyme glandulaire se développe : c’est la mammogenèse. Elle permet la croissance du tissu mammaire et se traduit par une augmentation de la taille des tubules préexistants, par l’apparition de nouveaux tubules et par la formation des acini (ensemble de cellules sécrétrices).

En fin de grossesse, la lactogenèse permet la différenciation des cellules sécrétrices. Elle comporte 2 stades : la phase colostrale et la phase lactée. La phase colostrale est la première phase de la lactogénèse et dure en moyenne jusqu’au 3ème jour du post partum. Durant cette phase, la sécrétion de lait est faible à cause de l’action inhibitrice de la progestérone sur la prolactine et de son action sur la perméabilité des jonctions intercellulaires. Ainsi ce qui est produit et transféré au nouveau-né n’est pas le lait définitif, il s’agit du colostrum. La phase lactée débute suite à la chute des hormones placentaires et notamment de la progestérone.

Elle va entraîner une fermeture des jonctions intercellulaires, une modification de la 4 sécrétion lactée et une augmentation du volume de lait produit et ce d’autant plus que l’extraction de lait intervient rapidement (Houbedine, 2007). La montée de lait est hormono-définit, c’est la chute de la progestérone qui marque le début de la phase lactée. La mise au sein précoce, ou toute autre stimulation manuelle ou mécanique, n’influence pas la date de survenue de la montée de lait mais peut influencer son intensité.

La régulation de la lactation se fait lors de la fabrication du lait et lors de son éjection par deux mécanismes d’action : l’un central endocrine et l’autre local autocrine. De nombreuses hormones interviennent dans le contrôle central endocrine dont : – Les hormones placentaires (œstrogène et progestérone) qui jouent un rôle important dans la préparation de la glande mammaire durant la grossesse. Elles bloquent également l’action de la prolactine, hormone essentielle à la synthèse des constituants du lait. C’est la chute de ces hormones qui déclenche la mise en route de la lactation. – La prolactine et l’ocytocine qui sont sécrétées respectivement par l’hypophyse antérieure et postérieure, en réponse à l’activation du complexe aréolo-mamelonaire qui est stimulé par la succion du nouveau-né (Houbedine, 2007). La prolactine est responsable de la synthèse des constituants du lait et l’ocytocine permet son éjection (Gremmo-Feger G., 2015). 

Protocole d’étude

Pour répondre à la question de recherche et à son objectif principal qui est d’évaluer l’intensité de la douleur de la montée de lait et son vécu chez les mères non allaitantes ayant réalisé une mise au sein précoce, une étude observationnelle prospective, descriptive et comparative a été menée à la maternité de l’Hôpital Saint Joseph à Marseille sur une période de 4 mois (Juillet 2020 à octobre 2020). L’étude descriptive permet de rendre compte d’un phénomène de santé et de sa fréquence. Elle permet d’établir de nouvelles connaissances scientifiques, d’apporter une information aux professionnels, de générer des hypothèses et d’avoir une meilleure connaissance du phénomène. L’étude permettra de transmettre des informations plus précises aux femmes enceintes, parturientes et accouchées.

Population étudiée

La population à l’étude a été choisie selon différents critères : – Critères d’inclusions : patientes majeures, patientes parlant français, grossesse unique, naissance par voie basse, naissance à terme, enfant vivant, projet d’alimentation par préparation pour nourrisson – Critères de non-inclusions : patientes mineures, patientes ne parlant pas français, grossesse multiple, mort fœtale in utero, naissance par césarienne, naissance prématurée, enfant mort-né, couple mèreenfant séparé, allaitement maternel ou allaitement partiel – Critères d’exclusions : chirurgie mammaire, perdues de vue, refus de participation

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