Microbiopsie percutanée scannoguidée pour le diagnostic des tumeurs adipeuses
Diagnostic clinico-radiologique des tumeurs adipeuses bien différenciées
Le lipome intéresse le plus souvent l’adulte, de 40 à 60 ans. Il est plus rare chez le jeune adulte et l’enfant, et il est plus fréquent chez les personnes obèses. Le lipome conventionnel intéresse les tissus sous cutanés superficiels, les tissus mous profonds (lipome intramusculaire) et rarement la surface des os. Cliniquement, il s’agit d’une tumeur asymptomatique ; mais peut devenir douloureuse et gênante en cas de compression nerveuse. Généralement il s’agit de petites tumeurs bien limitées < 5cm, saillantes sous la peau lorsque leur localisation est superficielle . Macroscopiquement, le lipome est une tumeur bien circonscrite, encapsulée, de surface jaune, et de consistance molle et homogène à la coupe. Le lipome intra ou intermusculaire est définie par la présence d’une portion de muscle squelettique en périphérie de la tumeur . Photo clinique et macroscopique d’un lipome (Web Pathology) La tumeur adipeuse atypique/ liposarcome bien différencié touche le plus souvent une population plus âgée que celle du lipome (âge moyen de 60 ans). Les tumeurs adipeuses atypiques correspondent à une tumeur développée dans le tissu souscutané ou dans le muscle des membres (cuisses et jambes le plus souvent). Les liposarcomes bien différenciés se développent dans le rétropéritoine, la zone para testiculaire ou le médiastin. Cliniquement, il s’agit le plus souvent d’une tumeur peu symptomatique, parfois palpable, dont la taille évolue lentement et progressivement pouvant atteindre plusieurs dizaines de centimètres notamment dans la localisation rétropéritonéale entraînant des compressions d’organes voisins . 5 Macroscopiquement, il s’agit d’une tumeur souvent de grande taille (> 5 cm) de couleur jaunâtre à blanchâtre (selon le pourcentage de zone adipeuse, fibreuses ou myxoïdes au sein de la tumeur). Elle est souvent bien circonscrite, et parfois plurilobulée. A la coupe, des remaniements hémorragiques et nécrotiques peuvent être observés. Dans la localisation rétropéritonéale, les masses tumorales peuvent être multiples et discontinue (10). Photo clinique et macroscopiques d’un liposarcome bien différencié Certains paramètres cliniques tels que l’âge (> 60 ans), la taille tumorale (> 10 cm) et la localisation tumorale (membres inférieurs : cuisse) doivent faire envisager la possibilité d’une tumeur maligne. Cependant, la clinique, bien que différente entre ces deux entités, ne permet pas à elle seule de poser un diagnostic de certitude et des examens paracliniques doivent être réalisés. 6 L’échographie, peut être réalisé en première intention, permettant de confirmer la nature adipeuse de la tumeur. Un lipome apparaîtra comme une masse superficielle (sus aponévrotique) homogène, iso ou hyperéchogène par rapport à la graisse sous cutanée. Il peut être encapsulé ou non, bien limité et souvent de taille < 10 cm. On notera également une absence de flux au doppler, évocateur de tumeur bénigne. A elle seule, elle ne permet pas de confirmer la bénignité ou la malignité d’une lésion tumorale. La radiographie et le TDM en fonction du siège tumoral peuvent également aider au diagnostic de tumeur adipeuse mais l’examen d’imagerie de référence reste l’IRM (14). En effet, le protocole d’imagerie, en général, impose devant toute tumeur lipomateuse des tissus mous de réaliser plusieurs séquences sur plusieurs coupes telles que : T1, T2, sans et avec injection de produit de contraste ainsi que les séquences de suppression de graisse qui sont essentielles dans ce contexte : Fat-Sat (sur T1 ou T2) et STIR (sur T2). Ces séquences doivent être faites sur plusieurs coupes : coupe coronale, coupe sagittale, et plan axial (14) (15). Ainsi, un lipome est décrit en IRM comme une lésion entièrement homogène, souvent encapsulée, de même intensité que la graisse sous cutanée sur toutes les séquences avec suppression du signal sur les séquences de saturation en graisse. On décrit l’absence de rehaussement après injection de produit de contraste très évocateur d’une lésion bénigne. Des cloisons intra lésionnelles peuvent être observées mais avec une épaisseur qui doit rester inférieure à 2 mm. De plus, des zones hétérogènes peuvent malgré tout être observées au sein d’un lipome en raison de la présence de zones nécrotiques (cytostéatonécrose), conduisant à des erreurs diagnostiques en imagerie (2) (4). Un lipome intramusculaire peut présenter des contours irréguliers, et des aspects striés (secondaire à la présence de fibres musculaire intra lésionnelles) pouvant également parfois être trompeur en IRM (2).
Technique de FISH
A partir d’un bloc tumoral sélectionné, quatre coupes de 5 microns d’épaisseur chacune ont été réalisées à l’aide d’un microtome, et recueillies sur des lames blanches Superfrost. Les lames ont été ensuite séchées 30 minutes dans une étuve à 55°C. Une lame blanche a donc été colorée en HES pour le contrôle morphologique, et les trois autres lames blanches ont été stockées à température ambiante en attente de la technique de FISH. Avant de commencer la procédure de FISH, les lames de tissu devaient être déparaffinées puis réhydrater, du fait que tout résidu de paraffine pouvait induire une hybridation non spécifique. Pour permettre une meilleure accessibilité de la sonde d’ADN, il faut éliminer le cytoplasme et les protéines et les lames devaient donc subir une digestion enzymatique. Une fois les lames blanches coupées, l’étape de déparaffinage pouvait débuter : chaque lame blanche était incubée dans 3 bains successifs de Xylène pour une durée de 10 minutes chacun, puis placées dans des bains d’Ethanol (titré à 100% pendant 3 minutes et 70% pendant 3 minutes). Les lames ont été ensuite mise dans de l’eau distillée deux fois 3 minutes à température ambiante (diluée au 1/20ème) avec une solution tampon Wash Buffer (kit fourni par Dako). Il était important d’égoutter les lames après chaque bain, afin d’éliminer tout excès de liquide. – En ce qui concerne l’étape de prétraitement, les lames étaient trempées dans une solution de prétraitement diluée au 1/20ème pendant 10 minutes avec de l’eau distillée et préchauffées à 97°C, puis à laisser refroidir 15 minutes. Les lames étaient ensuite mises dans la solution tampon diluée (Wash Buffer) deux fois 3 minutes, à température ambiante. L’excès de tampon pouvait être éliminé en tapotant la lame et en essuyant les contours. Par la suite, le traitement à la pepsine froide était pratiqué, à l’aide de 3 à 4 gouttes déposées sur les lames, qui étaient ensuite recouvertes d’une lamelle 24/60. On laissait incuber les lames à 37°C pendant 3 minutes, et on les réimmergeait dans la solution tampon diluée (Wash Buffer) deux fois 3 minutes à température ambiante. 49 – Ensuite, il s’agissait de l’étape de déshydratation : on trempait les lames dans des bains d’éthanol de concentration progressives, 70% pendant 2 min, 85% 2 min et 100% pendant 2 min. Enfin il s’agissait de sécher les lames, et on procédait à la technique d’hybridation. A cette étape, les lames pouvaient être stockées à -20°C en attente de l’hybridation. – Etape de dénaturation de l’ADN et d’hybridation : Par la suite, on plaçait les lames sur la plaque chauffante et on y déposait 10 microns litres de sonde Kreatech MDM2 sur la zone délimitée (ce qui permettait une économie sur la quantité de sonde à utiliser). Le programme de dénaturation était lancé à la suite, à une température de 80°C pendant 5 mn. L’hybridation était assurée ensuite en plaçant les lames dans une étuve à 37°C pendant 24 heures. Concernant l’étape finale de cette phase, il s’agissait du lavage des lames post hybridation et l’étape de contre coloration. La contre coloration était assurée par le dépôt de 15 ou 20 µl de DAPI II (molécule capable de se lier aux bases azotées de l’ADN) sur les lames, et y était ensuite appliquée par-dessus une lamelle de protection.
I/ INTRODUCTION |