Méthodologie : les différentes phases de conduite d’un projet

Le « zéro stock »

Il peut paraître inopportun, à certains, de parler de conception de magasin alors que l’on parle si souvent de « zéro stock » et de « juste à temps ». Plusieurs réponses peuvent être proposées à cette objection. Tout d’abord, c’est dans le pays inven-teur de ce concept, le Japon, que l’on rencontre le plus de magasins automatiques. Ensuite quand la mise en pratique d’un dogme a été excessive, le retour du balancier suit toujours ; et ce retour s’annonce. Par ailleurs, il existe et il existera longtemps des stocks de précaution ou des stocks dont la vocation spéculative est avouée et ces stocks ont besoin d’entrepôts. Enfin, et c’est l’argument essentiel, la meilleure façon de réduire un stock est de le bien gérer ; or le magasin n’est-il pas l’outil principal de cette gestion ?
La conception d’un nouveau magasin, ou à plus forte raison l’étude d’améliora-tion d’un entrepôt existant, ne débutera qu’après une réflexion approfondie sur la valeur souhaitée des niveaux de stocks. Cette réflexion doit être menée au niveau le plus haut de l’entreprise : direction générale, direction de la production et direction commerciale. Il est à rappeler que le coût de possession d’un stock se situe entre 15 % et 25 %, disent les experts.

L’entrepôt : maillon de la supply chain

Le concept de supply chain invite à mener une réflexion globale sur la chaîne logis-tique d’un produit depuis son départ « du fournisseur du fournisseur jusqu‘au client du client » suivant la formule consacrée. C’est la seule approche vraiment ration-nelle.
Toute chaîne en possède au moins un, mais le plus souvent de multiples maillons constitués par des entrepôts de stockage ou plates-formes de distribution. L’étude bien menée d’un magasin de stockage devra s’inscrire dans cette démarche systé-mique. Un optimum global n’étant jamais la somme d’optimums locaux, des arbi-trages devront être rendus.
Qui n’a pas vu, par exemple, des temps de chargement et de déchargement augmentés par le remplissage inconsidéré des camions ayant pour seul objectif d’économiser sur le poste transport ? Alors que ce sont des centaines d’euros qui sont dilapidées sur les quais.
Qui n’a pas vu des logisticiens trop timorés pour oser demander que telle infor-mation figure également « code barrée » sur les étiquettes apposées en amont, en fin de production ? Les quelques minutes consacrées à la re-conception du format étiquette éviteraient combien de saisies manuelles ultérieures avec leur cortège de temps gaspillé et de risques d’erreurs ?
Qui n’a pas vu des palettes qui débordent ou qui sont d’une remarquable instabilité car personne n’a dit au marketing que le format d’un carton doit être un sous-mul-tiple du format de la palette qui va l’accueillir ?
Ce ne sont là que trois exemples anecdotiques des problèmes qui sont résolus dans une approche systémique de type supply chain.

Entrepôts et e-commerce

Le rapide essor du commerce, dit électronique puisque les commandes transitent par Internet, devrait rapidement multiplier le nombre de plates-formes de distribu-tion et fortement motiver l’optimisation de leur exploitation.
Comment un client pourrait-il admettre qu’une commande passée en quelques secondes mette plusieurs jours pour être livrée ? De nombreuses start-ups du e-com-merce n’ont vécu que quelques mois pour avoir ignoré, ou seulement négligé, cet aspect du problème. La rapide évolution du flux d’information a fait un peu trop vite oublier les contingences du flux physique. Erreurs de professionnels enivrés par la soudaineté des progrès ou bévues de trop jeunes créateurs à la monoculture informatique ?
Les centres de distribution dédiés à cette activité commerciale de la net-économie doivent être relativement proches des clients à livrer. Ils doivent aussi posséder une réactivité exemplaire pour livrer à J ou, au plus tard, à J + 1, mais quelquefois aussi àH+4.
Que les logisticiens d’entrepôts ne s’inquiètent donc pas ! Ils ne manqueront pas de projets. Beaucoup de défis doivent être relevés. Ne lisait-on pas dans l’interview d’un directeur d’école logistique : « Le commerce électronique a fait exploser la demande de logisticiens » ?

Organisation de l’ouvrage

Le fil directeur

Une étude, surtout à l’époque de l’ingénierie simultanée, n’est jamais conduite de façon linéaire. Cet ouvrage omet volontairement cette contrainte, comme les itéra-tions inhérentes à tout projet, afin de bien mettre en évidence la logique du dérou-lement de l’étude.
La partie 1 décrit la méthodologie rigoureuse de conduite d’un projet en définissant ses différentes phases. Les différents chapitres donnent, en outre, quelques conseils pour le réussir.
La partie 2 définit le cheminement logique des réponses à obtenir pour concevoir la partie physique du magasin :
• « quels articles doit stocker le magasin et quels volumes représentent-ils ? » afin de pouvoir procéder au dimensionnement statique ;
• « quelles sont leurs lois statistiques d’entrée et de sortie ? » pour effectuer le dimensionnement dynamique ;
• « quelles sont les fonctions principales et annexes dévolues au magasin ? » pour concevoir les implantations.
Viennent ensuite plusieurs chapitres, au sein de la partie 3, qui guident le lecteur dans la démarche de conception des différentes zones fonctionnelles de l’entrepôt.
La partie 4 passe en revue rapidement les différents équipements statiques et dyna-miques proposés par les constructeurs. Un avant-dernier chapitre fait une rapide description des capteurs souvent spécifiques que l’on retrouve dans les installations automatisées.
La partie 5 propose une analyse fonctionnelle à vocation exhaustive d’un logiciel générique de gestion de magasin (WMS). Il souligne les gains de productivité que certains calculs d’optimisation apportent et que seul un système informatique peut accomplir. Il fait un tour d’horizon des équipements informatiques correspondants et de leur architecture.
Est ensuite abordé, dans la partie 6, le grave problème de la sécurité de l’entrepôt.
Un guide d’audit de sécurité est proposé.
La partie 7 traite de «l’entrepôt durable» en abordant les méthodes de conception, les certifications, les avantages et les surcoûts engendrés.
La partie 8 propose une méthode rapide d’audit, puis d’action, pour améliorer, dans l’esprit du Kaizen, les performances d’un magasin existant sans procéder pour autant
à une remise en cause profonde de l’existant. Chaque étape de la démarche est présentée sous forme d’une fiche, ce qui devrait faciliter grandement sa mise en œuvre par des non-spécialistes de l’ingénierie.
Le transfert d’un magasin existant vers un autre site fait l’objet d’un développement détaillé dans la partie 9.
La partie 10 traite des ressources humaines et tente de préciser ce que doit être l’équipe d’exploitation. Le dernier chapitre concerne le problème de la sous-trai-tance dans le cas où la fonction magasin n’est pas intégrée à l’entreprise mais confiée à des tiers. Il indique un sommaire type de cahier des charges et donne des conseils pour sa rédaction. Il propose aussi un questionnaire complet permettant un recueil précis des données en l’absence de cahier des charges digne de ce nom.
Un mémento pratique vient clore cet ouvrage : des notions d’ergonomie, les princi-pales filières de formation, quelques adresses utiles, une bibliographie et une sito-graphie, ainsi qu’un glossaire et un index.

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À qui s’adresse cet ouvrage ?

Il existe, en France, entre 30 000 et 40 000 entrepôts. Le fonctionnement de la plupart d’entre eux peut être amélioré. Les raisons en sont multiples. La conception initiale a tenu compte des données de l’époque. Depuis, le métier de l’entreprise a pu changer : déplacement des clients, modification du nombre et du volume des commandes, généralisation du « juste à temps », etc.
De plus, de nombreuses évolutions ont vu le jour : des méthodes plus fines d’ana-lyse sont apparues, des équipements nouveaux et plus performants sont maintenant disponibles, l’identification automatique s’est «démocratisée» très rapidement, les terminaux radio se multiplient, etc.
Les études de marché indiquent qu’il existe encore nombre de magasins qui ne sont pas exploités à l’aide d’un logiciel de gestion d’entrepôts alors qu’il y a plus d’une centaine de tels logiciels disponibles en France, et à tous les prix.
Cet ouvrage souhaite guider les responsables de magasin et leur propose une étude de l’ensemble des fonctions de stockage dans une démarche logique d’analyse. Il décrit les grandes familles de solutions disponibles.
Dans le cadre des nouveaux magasins, cet ouvrage se propose d’aider deux catégo-ries d’ingénieurs dont les métiers sont différents. Il est destiné tout d’abord à faciliter les premiers projets des jeunes ingénieurs qui intègrent des bureaux d’études ou des sociétés d’ingénierie, et à leur permettre d’accélérer et de mieux asseoir leur prise d’expérience.
Il s’adresse aussi à des utilisateurs finaux qui n’auront peut-être qu’un seul projet de magasin à conduire dans toute leur carrière. Il pourra les guider dans leur étude s’ils décident de la mener seuls, ou améliorer leur collaboration avec des spécialistes extérieurs s’ils envisagent de confier à ces tiers la conception et la maîtrise d’œuvre du projet.

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