Méthodologie d’élaboration d’un cours de français

L’élaboration des activités pédagogiques

Pour J-M. Mangiante et C. Parpette, la mise au point des activités didactiques proposées aux apprenants en F.O.S repose sur des options méthodologiques sur lesquelles nous nous efforcions de nous appuyer dans nos cours dans les établissements de la formation professionnelle. Ces options méthodologiques découlent de l’approche communicative dont le F.O.S est l’expression la plus aboutie et l’essence même, et peuvent être résumées comme suit :
– Développer des formes participatives de travail qui assurent l’apprentissage en permettant une pratique maximale de la langue et un apport plus conséquent des apprenants. Dans ce cas, loin de s’éclipser complètement, l’enseignant est plutôt appelé à être plus discret et à faire que la classe soit le champ d’action des apprenants.
– Favoriser les interactions permanentes inter-apprenants qui leur offrent la possibilité d’avoir des communications authentiques en classe, notamment en laissant libre cours à leur spontanéité dans des échanges d’informations et de concertation.
– Combiner le travail collectif avec des moments de travail individuel et autonome durant lesquels, l’apprenant sera appelé à s’investir à travers des activités de compréhension ou de production écrite ou orale, tout en sachant que cette autonomie ne fera que motiver davantage l’apprenant, et l’amènera à s’épanouir et à se sentir plus libre dans ses pensées.
Dans notre élaboration d’une activité didactique en compréhension écrite pour le groupe de stylistes/modélistes, nous favorisions deux manières de participation des stagiaires, à savoir la participation individuelle et la participation collective, afin de développer une plus grande implication des stagiaires dans le processus de compréhension des textes proposés.
Pour être plus explicite, nous exposons ici notre démarche dans l’enseignement de la compréhension écrite au groupe de stylistes/modélistes, avec comme support un texte de spécialité qui traite du domaine de la haute couture. Elle consistait à distribuer le texte aux stagiaires et à leur laisser une quinzaine de minutes pour une première imprégnation de son contenu. Cette première phase laissait place à une deuxième étape, celle de mettre les stagiaires en cinq petits groupes de cinq éléments chacun, et de leur proposer de relire le texte en groupe et de répondre au questionnaire de compréhension qui l’accompagne.
Cette activité d’échange et de négociation entre stagiaires pour apporter des réponses au questionnaire s’étalait sur la première heure de la séance.
La deuxième heure était réservée à leurs interventions pour donner leurs impressions sur le texte d’une manière générale, et sur son contenu linguistique et culturel pour pouvoir cerner les difficultés rencontrées dans le travail de compréhension et enfin, répondre au questionnaire de compréhension écrite.
Les interventions se faisaient spontanément, à titre individuel ou au nom du groupe, sans immixtion de la part de l’enseignant sauf pour des corrections phonétiques et des explications de mots. Nous proposons à présent un des modèles de texte présentés en cours et son questionnaire d’accompagnement pour faire travailler les stagiaires sur la compréhension écrite :

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Le texte :
La haute couture
« La haute couture est le secteur professionnel dans lequel exercent les créateurs de  vêtements de luxe. Aujourd’hui, elle s’organise autour de maisons de haute couture, des enseignes pour certaines assez anciennes, auxquelles de nombreux grands couturiers ont collaboré au fil des années. En France, d’où elle est originaire, la haute couture est une appellation juridiquement protégée. Les maisons haute couture doivent répondre à un certain nombre de critères (nombre d’employés, participation à un quota de grands défilés, utilisation d’une certaine surface de tissu).
La Haute Couture correspond à l’activité première, et historique, des grandes maisons parisiennes. Celles-ci se sont tournées vers le prêt à porter plus tard, afin de toucher une clientèle plus large. En effet, on considère qu’aujourd’hui seulement quelques centaines de femmes sont susceptibles d’acheter des pièces de Haute Couture, certaines robes se négociant plus de 100 000 euros.
Ce prix élevé est le reflet des exigences de ce métier (travail long, réalisé à la main dans des ateliers français, etc.). Aujourd’hui, la Haute Couture est sur le déclin et elle n’est pas rentable pour les Maisons, elle sert seulement de vitrine pour diffuser une image de marque. Cependant, cette activité permet de faire subsister nombre de fournisseurs, dont l’entreprise est généralement artisanale et ancienne, à l’instar du brodeur Lesage ou du plumassier Lemarié ».

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