Méthodes d’estimation des PRO mises en œuvre

Méthodes d’estimation des PRO mises en œuvre

Un produit résiduaire organique (PRO) est toute matière organique d‟origine résiduaire, issue d‟une activité agricole, agroindustrielle ou municipale, et est épandue sur un sol agricole pour valoriser ou recycler les éléments fertilisants et la matière organique qu‟elle contient (Jarousseau et al., 2016). Ce terme « désigne les matières organiques ou organominérales, qui peuvent être des déchets (effluents agroindustriels, d‟élevage ou boues de station d‟épuration …) ou des produits issus de déchets (par exemple compost et digestat) » ; ce terme a été préféré à « déchets organiques » qui est restrictif (HOUOT et al., 2014).

Ces déchets sont constitués de molécules d‟origine naturelle issues de la biomasse, pouvant intégrer facilement les cycles biogéochimiques (Moletta & Cansell, 2003). Les PRO sont constitués de la matière organique qui a la capacité à entretenir et à améliorer les teneurs en matière carbonée des sols, i.e. valeur amendante. En outre, ils contiennent une fraction minérale qui a la possibilité d‟apporter des éléments fertilisants (macronutriments : azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium et soufre ; micronutriments : chlore, cuivre, bore, molybdène, fer, manganèse, zinc et nickel) à la culture, i.e. valeur fertilisante.

La problématique de la gestion des produits résiduaires organiques a fait l‟objet d‟étude de plusieurs mémoires de master et de thèse dans le monde et localement. De nombreux travaux ont été réalisés aux fins d‟évaluer les gisements de déchets organiques en particulier, d‟une part comme générateur potentiels de risques pour l‟environnement et la santé et/ou d‟autre part comme ressources potentiellement valorisables, en fonction de leurs propriétés biophysico-chimiques (Lacour, 2012). Dans les paragraphes suivants, nous présenteront les méthodes élaborées pour l‟estimation du gisement des PRO avec des illustrations basées sur les connaissances actuelles des gisements. 

PRO issus des activités agricoles

Dans le cadre de l‟évaluation des gisements de déchets organiques dans les zones rurales et périurbaines, les résidus de récoltes et les déjections animales sont les catégories de déchets les plus importantes (en termes de masse) puisque l‟agriculture au sens large constitue la principale activité existante dans ces zones (Lacour, 2012). Deux catégories de PRO agricoles existent : 

Les PRO issus des cultures et 2. Les PRO issus de l‟élevage 

PRO issus des cultures

Les systèmes agricoles dans le monde entier produisent de grandes quantités de résidus cultures. Toutefois, la nature des résidus de cultures disponibles varie évidemment selon les zones agroécologiques, en rapport avec les types de cultures (FAO, 2014a). Selon Lacour (2012) cité par Touré et al (2016), pour estimer le gisement des résidus organiques produit par les cultures sur un espace donné au cours d‟un cycle de production revient à déterminer : les types de cultures produites et les données de superficies emblavées par type de culture et des rendements.

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Des études récentes faites par Lacour (2012), SOLAGRO et al. (2013) et Touré (2016) montrent que la quantité de biomasse résiduelle peut être estimée par l‟équation 1 : Équation 1 : Calcul de la biomasse résiduelle (kg/an) 𝑄𝐵𝑟=Σ(i=1->n) 𝑅𝑖∗𝐼𝑟𝑖 Avec : QBr = Quantité de Biomasses résiduelle ; Ri = Rendement économique de la culture i ; Iri = Indice résiduel spécifique pour la culture i Source : Touré et al. (2016). 6 Le gisement brut de biomasse résiduelle est la quantité totale de résidus de culture produite sur un territoire au cours d‟un cycle de production.

Les pays sahéliens (Niger, Burkina Faso, Mali et le Sénégal) disposent, en 2010, de la plus grande part des résidus de culture : ils détiennent 90 pour-cent des résidus de céréales estimés à près de 80 millions tonne de MS dans l‟espace UEMOA (FAO, 2014a). Au Sénégal, le gisement des résidus de culture généré au niveau national a été estimé à une valeur de 2 millions de tonnes de masse sèche (ONAS, 2013). Le gisement brut des résidus organiques produit par les cultures au Sénégal au cours du cycle de production de l‟année 2016 est estimé à 2 425 960 tonnes MS d‟après les résultats des travaux de Touré et al. (2016).

Il en ressort que le gisement de la région d‟étude, la région de Kaffrine représente 448 926,7 tonnes MS soit 18,5% des PRO issus des cultures à l‟échelle nationale. Ce gisement régional cache une disparité dans les différents départements et les types de culture. Les fanes d‟arachide représentent les 66% du gisement brut de la région. Les 98 080 tonnes de MS de la biomasse résiduelle de la région se trouvent dans le département de Malem Hodar soit 22 % du gisement régional ou 4% de la production nationale (Touré et al., 2016). Le gisement mobilisable des résidus de cultures est estimé à 19 141 tonnes de MS (avec une part de 94% pour le mil) dans la région de Kaffrine et à 2 062 tonnes de MS dans le département de Malem Hodar.

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