METHODES DE DOSAGE DE DE L’HEMOGLOBINE GLYQUEE
GENERALITES SUR LE DIABETE 1.1.DEFINITION
Le diabète sucré est une pathologie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique et défini par la glycémie à jeun > à 1, 26g/L (7mmol/l) à deux reprises consécutives soit une glycémie > à 2 g/L (11,1 mmol/l) à n’importe quel moment de la journée, avec des perturbations des métabolismes glucidique, lipidique et protidique, en relation avec un défaut de sécrétion et/ou d’action de l’insuline [1].
EPIDEMIOLOGIE
Le diabète de type 2 représente plus de 80% des cas de diabète, et est essentiellement rencontré chez l’adulte. Le risque d’en être atteint augmente avec l’âge. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu’il y a plus de 180 millions de patients diabétiques dans le monde et qu’il y en aura plus du double en 2030.C’est une pathologie fréquente, avec une prévalence d’environ 1-2 % dans le monde [22]. Le diabète et ses complications ont d’importantes conséquences économiques pour les malades, leurs familles, et les systèmes de santé. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), beaucoup de diabétiques meurent avant le diagnostic de la maladie [22] Le diabète est déjà un problème de santé publique au Mali – Prévalence en 1985 estimée à environ 0,92% (selon l’enquête épidémiologique en zone rurale. – En 1996, des études menées dans deux hôpitaux nationaux de Bamako, ont montré que le diabète représentait la 2ème cause d’hospitalisation et 40% des consultations en médecine interne. Au Mali les médecins spécialistes estiment que la prévalence du diabète dépasserait aujourd’hui les 2% de la population malienne (données statistiques) L’incidence annuelle du diabète varie entre 12 et 16 % (d’après les dépistages de 2003, à 2006 [22]. Au vu de ces données, il apparaît donc que les enjeux sanitaires et économiques liés au diabète poussent à mieux comprendre sa physiopathologie.
PHYSIOPATHOLOGIE
La physiopathologie du diabète de type 2 est différente de celle du diabète de type 1 mais le résultat est le même. Dans le type 1 les troubles résultent principalement de l’insuffisance d’insuline alors que dans le diabète de type 2 c’est l’insuffisance de l’insulinosécrétion et l’insulinorésistance qui se potentialisent. Dans le diabète de type 2, l’utilisation du glucose au niveau des muscles squelettiques se trouve réduite au profit des acides gras libérés lors de la lipolyse adipocytaire aggravant ainsi l’hyperglycémie. De même, la glycolyse anaérobie est accrue ainsi que la lipolyse adipocytaire et leurs produits de dégradation vont à leur tour activer la néoglucogenèse hépatique. IL s’en suit donc une augmentation de la production de glucose malgré une sécrétion résiduelle d’insuline. L’insuline secrétée se trouve incapable de contrôler le flux de glucose circulant ainsi que celui de la néoglucogenèse hépatique. On voit alors s’installer une hyperglycémie chronique dont le rôle délétère sur la cellule « beta » aggrave également le déficit de l’insulinosécrétion [11]. Dans le diabète de type1 tout comme dans le type 2, la carence absolue ou relative en insuline et le rôle plus ou moins important de l’insulinorésistance conduisent au maintien d’une hyperglycémie permanente permettant de définir le diabète. Les conséquences de cette hyperglycémie sont peut être à l’origine des complications observées électivement au niveau du rein, de l’œil et du cerveau. Les complications dégénératives du diabète sucré sont la résultante d’une hyperglycémie chronique liée à un diabète non traité ou à un mauvais contrôle thérapeutique, Les principales complications dégénératives du diabète sont les macroangiopathiques, les micro-angiopathiques et les neuropathies, dont certaines sont liées à l’augmentation de la glycation non enzymatique des protéines
LES COMPLICATIONS MACRO-ANGIOPATHIQUES
Le terme de macro-angiopathie désigne l’atteinte des artères allant de l’aorte aux petites artères distales d’un diamètre supérieur à 200 μm. La macro-angiopathie artérielle associe artériosclérose et artériopathie. Ces deux mécanismes entraînent un dépôt progressif de lipides (cholestérol) dans les parois vasculaires, associé à un remaniement matriciel, créant un épaississement pariétal, voire une obstruction vasculaire. Ces dépôts sont en relation avec la glycation de protéines circulantes comme les LDL (lipoprotéines de faible densité). En effet, leur glycation stimule la production de radicaux libres et de molécules d’adhésion [19]. En effet, de nombreux travaux ont décrit le rôle de l’hyperglycémie chronique dans la survenue de la micro-angiopathie diabétique.
LES COMPLICATIONS MICRO-ANGIOPATHIQUES
La rétinopathie diabétique Cette pathologie correspond à une atteinte de la microcirculation rétinienne et choroïdienne due à l’hyperglycémie chronique. En effet, l’hyper-osmolarité causée par l’hyperglycémie chronique du diabète occasionne une hyperhydratation cellulaire qui fragilise les cellules de la rétine et entraîne leur nécrose. La rétinopathie diabétique est associée à deux types d’anomalies physiopathologiques principales : – Modifications de la paroi des capillaires (plus épaisse, plus fragile, plus perméable) – Augmentation de la viscosité sanguine (hyper-agréabilité plaquettaire et érythrocytaire) La néphropathie diabétique La néphropathie diabétique est caractérisée par l’accumulation de produits de glycation avancés, comme la CML (carboxyméthyllysine) et la pentasodine, au niveau du glomérule; Ce dysfonctionnement entraîne à terme une insuffisance rénale. [3].
CLASSIFICATION
La nomenclature internationale distingue deux principaux types de diabète [7]: – Le diabète de type 1, anciennement appelé diabète insulinodépendant – Le diabète de type 2, anciennement appelé diabète non insulinodépendant Outre ces deux formes majeures, il existe le diabète gestationnel, ainsi qu’une catégorie regroupant tous les autres cas de diabète ne pouvant pas être classés ni dans le type 1, ni dans le type 2 Diabète MODY (Maturity-On Set Diabète of the Young) [MODY], diabète de la maturité survenant chez le jeune). Les mutations que l’on retrouve fréquemment dans le diabète MODY concerne le gène de la glucokinase. C’est une enzyme limitante du métabolisme glucidique dans la cellule β-pancréatique et, agissant comme un « détecteur » de glucose. Il est un élément clé de la régulation de l’insulinosécrétion pancréatique. – Diabète lié à la pancréatite chronique calcifiante – Diabète lié à l’hémochromatose – Diabète secondaire aux endocrinopathies La prise en charge du patient passe donc par un dépistage précoce de toute perturbation de l’équilibre glycémique et par une surveillance permanente des cas déjà diagnostiqués. Dans cette démarche préventive, les explorations biologiques notamment celle de l’hémoglobine glyquée occupe une place prépondérante [8].
HEMOGLOBINE GLYQUEE 2.1.DEFINITION
L’hémoglobine est la protéine qui permet le transport de l’oxygène par les globules rouges. L’hémoglobine glyquée est une hémoglobine sur laquelle s’est fixée de façon permanente une molécule de glucose sur sa chaîne β. Il a été démontré que la quantité d’hémoglobine glyquée était directement proportionnelle à la quantité de glucose présente dans le sang et que la molécule de glucose restait liée à l’hémoglobine pendant toute la durée de vie du globule rouge (environ 3 mois). Ainsi, la mesure de l’hémoglobine glyquée reflète la glycémie moyenne d’une personne au cours de cette période [19]. Ainsi il convient de décrire ce processus de glycation de l’hémoglobine.
ETAPE DE LA GLYCATION DE L’HEMOGLOBINE
LA REACTION DE MAILLARD
La glycation non enzymatique est l’une des modifications post-traductionnelles tardives des protéines. Il s’agit d’une réaction chimique spontanée entre le groupement aldéhyde ou cétonique d’un ose, ou d’un dérivé d’ose, et un groupement α- ou β-aminé d’une protéine [24]. Le processus de glycation comporte plusieurs étapes. Dans un premier temps, une condensation réversible d’une fonction aldéhyde d’un sucre avec un groupement aminé d’une protéine qui conduit à la formation d’une base de Shift instable (Figure 1). Celle-ci subit ensuite un réarrangement moléculaire (d’Amadori), qui aboutit à un composé stable caractérisé par une liaison céto-amine (ou fructosamine).
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