METABOLISME DES LIPIDES
Dans le monde moderne les » graisses » et tout particulièrement le cholestérol, ont mauvaise presse. Beaucoup de contemporains restreignent aujourd’hui leur consommation de sauce, de gras, de crème, de charcuterie…, produits jugés indigestes, nocifs, toxiques même pour les plus intégristes d’en eux. Le cholestérol, bouc émissaire de la « male bouffe », concentre sur son seul nom les accusations malveillantes les plus diverses, au point que le patient affolé de tant de nocivité demande au praticien « est ce que j’ai du cholestérol ? ». A côté de ces interdits, le sujet consomme sans arrière pensé, des œufs (riche en cholestérol), du lait ou des laitages plus ou moins écrémés, des quantités extravagantes de fibres, de très nombreux produits frits (poisson, steak, frites …) ainsi qu’une multitude de plats préparés, acidifiés, conservés, aromatisés, trop salés, trop sucrés, émulsifiés, surgelés, colorés, stabilisés, vitaminés…, symphonie de E qui laisse rêveur.
encore de se nourrir sans recette compliquée et surtout sans peser ses aliments Les normes « mot détestable en général, mais plus encore en terme d’alimentation », concernant l’apport lipidique prévoient que les lipides devraient représenter 30 à 35 % de la ration calorique globale, avec 2/3 d’acides gras insaturés, et 1/3 d’acides gras saturés. Comme toutes normes, elles n’auront qu’un temps, et évolueront au grès des découvertes médicales, des cultures et des modes. Dans tous les cas, elles ne concernent qu’un petit dixième de la population mondiale, vivant à la fois dans un pays riche et suffisamment argentée pour pouvoir en profiter.
Les lipides alimentaires sont indispensables au bon équilibre énergétique, aux membranes et à la synthèse de très nombreuses hormones. Dans l’organisme les lipides sont présents dans de nombreuses structures : Les phospholipides dans les membranes cellulaires et les plaquettes sanguines Les triglycérides dans les adipocytes Les cérébrosides et la myéline dans les structures nerveuses Le cholestérol comme précurseur hormonal, et élément de structure membranaire… I METABOLISME DES TRIGLYCERIDES Les triglycérides animaux présentent la particularité d’être constitués d’acides gras relativement pauvres en doubles liaisons. Inversement, les triglycérides issus des végétaux contiennent, suivant le type de plante, un nombre beaucoup grand de doubles liaisons.
Les acides gras, captés par les entérocytes, participent la synthèse de nouveau triglycérides, puis sont extrudés dans le système lymphatique. Associés à des lipoprotéines, ils forment des chylomicrons, grosses particules riches en triglycérides, cholestérol et phospholipides. 1-2-2 Transport plasmatique La synthèse des chylomicrons est réalisée par les cellules intestinales. Ces lipoprotéines sont constituées de triglycérides, de phospholipides, de cholestérol, d’un agent solubilisateur plasmatique, l’Apo B48, et des sécrétions biliaires réabsorbées. ensuite associée aux lipides dans le réticulum lisse avant d’être excrétée via l’appareil de Golgi. Dans la circulation, les chylomicrons fixent à la périphérie de leur structure des
La lipogenèse peut être théoriquement réalisée par de nombreux tissus (hépatique, adipeux, rénal, musculaire …) mais c’est le foie qui assure la plus grande partie de la synthèse quand les apports de glucides sont importants et répétés. La lipogenèse ne peut avoir pour substrat qu’un hydrate de carbone. rapidement déphosphorylé en glucose destiné à gagner la circulation sanguine. L’augmentation rapide de la glycémie stimule alors la sécrétion d’insuline (environ 3/4h après et donne, par condensation avec une molécule d’oxaloacétate, du citrate, premier métabolite de la synthèse des lipides. La répétition des prises alimentaires sucrées aboutit rapidement à un excès pondéral, puis à l’obésité. 1-3-2 Lipogenèse La lipogenèse consiste à synthétiser des acides gras à partir des acétyles CoA provenant des hydrates de carbone. Comme toute synthèse réductrice, la lipogenèse se déroule dans le cytoplasme hépatique et nécessite la présence de substances réductrices (NADPH2) et d’énergie (ATP).
Le NADPH réduit a essentiellement pour origine la voie des pentoses, et à un moindre degré l’isocitrate déshydrogénase ou l’enzyme malique. Ce dernier permet de transformer le malate issu de l’oxaloacétate en pyruvate. Dans le cas de l’intoxication éthylique les NADPH2 peuvent provenir de la déshydrogénation de l’alcool. + Voie des pentoses phosphates La voie des pentoses est présente dans toutes les cellules, y compris dans le globule rouge. L’objet de cette voie est de fournir les pentoses indispensables aux synthèses des acides nucléiques. Deux réactions de la voie irréversible fournissent du NADPH2. G – 6 Phospho déshydrogénase Glucose- 6-P P-6-Gluconolactone Acide P-6-Gluconique NADP NADPH2 NADP NADPH2