MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS

 MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS

Une grande partie des rejets pourrait être évitée si les navires ne pêchaient pas dans les zones de concentration de juvéniles et si le maillage était augmenté lorsqu’ils opèrent dans des zones de fortes concentrations d’espèces. Le remorquage pendant de longues périodes peut entraîner une accumulation des captures qui obstruent les mailles du cul-de-chalut et, favorise une augmentation des prises de petits poissons.

MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS

La conservation des espèces peut être améliorée facilement en : • Augmentant la sélectivité intraspécifique et interspécifique ; • Adoptant des modifications et des dispositifs qui améliorent la sélectivité comme les culs-de-chalut à mailles carrées, les grilles Nordmore ; • Réduisant le temps de traînée du chalut avec une vitesse de chalutage approprié ; • Interdisant le chalutage dans des zones de frayères et de concentration de juvéniles ;

Approche précaution

L’administration et tous les acteurs de la pêche (les organisations professionnelles et les organismes nationaux ou internationaux), devraient tenir compte des risques qu’aurait occasionné le chalutage sur la ressource et son habitat, et travailler ensemble à l’élaboration d’un plan d’action, en consultation avec les parties prenantes, pour l’application de la précaution dans la gestion rationnelle et durable de la ressource. L’approche ou le principe de précaution est une façon particulière de gérer les risques de préjudice grave ou irréversible en situation d’incertitude scientifique. Elle nécessite de prendre des mesures préventives de conservation lorsqu’il y’a des menaces sérieuses ou irréversibles à l’environnement, même en l’absence de preuves scientifiques sur la nécessité de telles mesures Le concept n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est la complexité croissante de la démarche scientifique et le débat public sur la capacité des gouvernements à réagir dans de telles situations.

Il faut ressortir les risques d’une application abusive et expliquer quand et comment le gouvernement doit intervenir lorsqu’il y’a risque de préjudice grave ou irréversible en l’absence de certitude scientifique absolue. Selon COOKE (UICN) et EARLE (Greenpeace), l’approche précaution doit être appliquée tout le temps dans la gestion des pêches et non dans les circonstances de menaces de dommage sérieuses ou irréversibles. L’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour reporter les décisions lorsqu’il existe un risque de préjudice grave ou irréversible. Même quand l’information scientifique n’est pas concluante, il faut prendre les décisions qui s’imposent pour répondre aux attentes de la société quant à la gestion des risques et au maintien du niveau de vie.

L’approche de précaution a le statut d’une démarche particulière au sein de la gestion des risques scientifiques. Elle influence avant tout, la façon de prendre des décisions et de mettre au point des solutions. Et, comme elle intervient dans les décisions difficiles, elle fait appel à un bon jugement qui repose lui-même sur des valeurs et des priorités. Lorsque les menaces sur la ressource et sur l’habitat peuvent donner lieu à des situations catastrophiques (surexploitation et disparition d’une espèce), des mesures de gestion plus rigoureuses doivent être mises en place pour préserver la ressource. Ainsi, il faudrait être prudent quant à l’introduction et l’utilisation des nouvelles technologies et méthodes de pêche. Il faut évaluer le degré d’incertitude des risques d’abus, les communiquer et les gérer avec l’ensemble des acteurs de la pêche.

Pêche responsable

Certaines espèces sont victimes de l’exploitation abusive de la pêche, particulièrement des chaluts. Il faut donc redéfinir les pratiques de pêche pour parvenir à une gestion respectueuse de la biodiversité des océans et de la pérennité de la ressource, tout en garantissant un emploi à de nombreux pêcheurs. Tous les acteurs de la pêche doivent prendre en compte leur part de responsabilité dans la disparition des espèces. La préservation des ressources se heurte à un sérieux obstacle scientifique : les connaissances incomplètes de la vie des animaux sur les fonds marins. La pression exercée sur les stocks de poisson est très forte et les mesures prises actuellement pour sa conservation sont nettement insuffisantes. On est confronté à ce que nous appelons une surexploitation de croissance, qui risque d’épuiser la ressource en exerçant une pression insupportable sur les populations juvéniles.

Si l’on exerce simultanément une pression maintenue sur les juvéniles et sur les adultes, autrement dit, si l’on ne réduit pas l’effort global de pêche ; alors une surexploitation dite de recrutement, mettant alors en danger la capacité reproductive du stock viendra s’ajouter à la surexploitation de croissance. Cette surexploitation porte préjudice aux oeufs et larves qui habitent au départ les eaux proches de la surface et aux populations de juvéniles qui, dès qu’ils ont atteint des tailles matures vivent à proximité des fonds et s’incorporent au stock exploitable. L’adoption de pratiques de pêche responsable devrait encourager les communautés de pêcheurs et le secteur halieutique à élaborer des codes d’usage qui soient mieux convergents pour une gestion rationnelle et durable de la ressource. Ainsi, nous souhaitons arriver à des conclusions opérationnelles quant aux conditions qui pourraient prévenir et mettre fin à la surexploitation de la ressource, notamment en identifiant les époques et les zones de reproduction et sa reconstitution. A partir de là, nous pourrons faire une estimation mieux étayée de la validité des mesures sélectives actuellement en vigueur (taille minimale des prises et du maillage des filets de chalut) et préconiser, au besoin, leur modification

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