EN ROUTE VERS LA VILLE DE REFUGE
De retour à la maison, je suis contrainte au repos absolu.
Quinze jours sont passés depuis l’accident et, malgré mon état de santé, l’étude du livre du mardi continue de se tenir dans notre salon. Le maintien de cette réunion est perçu comme un privilège, un honneur.
Un Ancien s’enferme dans la cuisine pour parler avec Jean-Marie. Quand j’entre, tous deux se taisent immédiatement. Mon mari semble pensif et triste. L’Ancien prend la parole :
– Maintenant, tu vas devoir regagner la Watch Tower, la ville de refuge. Jusqu’au moment où Jéhovah interviendra. Lorsque tu seras sauvée, tu reverras tes deux petites filles sur la Terre restaurée en paradis où la paix et la sécurité régneront. Tu pourras les élever, les aimer, les chérir. Si tu veux retrouver tes enfants dans le monde nouveau, tu dois être parfaite, irréprochable aux yeux de Dieu.
La ville de refuge (Nombres 35 : 6 « […] les six villes de refuge, cédées par vous pour que le meurtrier puisse s’y enfuir […] ») est, à l’origine, un endroit où les assassins involontaires pouvaient se réfugier.
L’Ancien n’a pas prononcé le mot « assassin », mais je sais à présent que l’on considère que j’ai tué mes enfants ! Je conduisais la voiture, je suis donc tenue pour responsable de leur mort. Au lendemain des faits, je suis à leurs yeux une criminelle, involontaire, mais criminelle tout de même. Jamais les Anciens ne m’interrogeront ou ne demanderont à consulter les dossiers d’enquête, qui furent classés sans suite par le parquet. De toute façon, je ne me souviens de rien : amnésie post-traumatique.
Les paroles de l’Ancien résonnent dans ma tête. Je prends mon manteau et je cours dans la neige à travers le bois. Je crie de toutes mes forces, implorant Dieu de me redonner mes bébés. Ma souffrance est immense.
La résurrection est une « doctrine élémentaire », un des fondements de la foi sans lesquels nous ne pourrions jamais devenir des chrétiens mûrs. Pendant dix-huit ans, je vais croire que mes petites sont endormies et qu’elles sortiront du tombeau au jour d’Armageddon. Jéhovah nous les rendra « probablement », comme il est indiqué dans un verset, si nous en sommes dignes !
Dorénavant, et cela, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je me soumettrai aux règles par mes gestes, mes pensées et mes choix. Atteindrai-je la perfection que Jéhovah attend de moi ?
Nous avions besoin de cet espoir pour vivre. En nous promettant de revoir nos enfants dans « son » paradis, l’Organisation enracinait pour de bon notre appartenance au mouvement. Rester Témoin de Jéhovah était pour nous l’unique moyen de faire probablement partie des « élus ».
Jean-Marie envoie une bonne centaine de faire-part de remerciements : « Merci du fond du cœur du soutien que vous nous avez donné lors du décès de nos chères petites Gabrielle et Jaël.
C’est déjà un soulagement à notre tristesse qui verra sa fin à l’entrée du monde nouveau. »
Nous choisissons le monument funéraire. Sur la pierre tombale, nous décidons de faire graver un dessin de deux enfants qui sortent des tombeaux et qui tendent les bras à leurs parents, un dessin inspiré de ceux que l’on peut trouver dans les périodiques des Témoins de Jéhovah.
N’en soyez pas étonnés, car elle vient, l’heure où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix et sortiront… (Jean 5 : 28)
Seule cette phrase figurera sur la pierre, avec les deux prénoms. Pas de date de naissance ni de décès…
Armelle est revenue à la maison. Elle est bouleversée par la perte de ses deux petites sœurs. Elle aurait dû recevoir un encadrement psychologique, mais les Anciens jugent certainement cette démarche inutile.
Les Anciens me répètent toujours cette litanie : « Tu les reverras vite, tes enfants ! Le monde nouveau va bientôt arriver. Jéhovah va faire le nécessaire. »
Je suis diminuée par la prise de nombreux médicaments. Maman s’est installée à côté de notre maison, dans l’ancienne bergerie transformée en joli studio exprès pour elle après son accident cardiaque, et elle ne se gêne pas pour venir me réveiller aux aurores et aller faire ses courses. Cela provoque une dispute mémorable entre elle et Jean-Marie : il menace ma mère de la mettre à la porte ! Elle ne manque pas de téléphoner aux Anciens qui donnent l’ordre à mon mari de lui présenter des excuses.
L’hiver 1979 est terrible. Il m’arrive de penser que mes petites ont froid au cimetière. Je voudrais parfois leur apporter des couvertures pour les réchauffer.
Mon médecin nous conseille d’avoir à nouveau un enfant, « pour sceller votre couple et combler votre besoin de maternité ».
En mars, Armelle a la rubéole. Nous retardons notre projet tout en renouant tant bien que mal avec le quotidien.
Nous partons au Grand-Duché de Luxembourg pour célébrer notre anniversaire de mariage, seule fête chrétienne autorisée par « La Règle ».
Zhora est conçue lors d’une étape à Mâcon, pendant les vacances.
Pour cette nouvelle gestation, je mets toutes les chances de mon côté. Je tente de rester calme et détendue tout au long des neuf mois d’attente. Zhora allait représenter le soleil de la famille, l’enfant de l’espoir, l’enfant d’un nouveau départ. De mes quatre grossesses, celle-ci a été la plus belle, la plus attendue, la plus espérée.
Jean-Marie n’épargne pas sa peine pour que les transformations de la maison s’effectuent rapidement. Il utilise les pierres récupérées d’un mur joignant la vieille bergerie pour faire un espace tout neuf pour une cuisine, une salle de bain et un garage.
Le 7 avril 1980, vers 4 heures du matin, je ressens les premières contractions.
À 6 heures, nous prévenons Maman, qui doit veiller sur Armelle. Notre fille est remplie de joie à l’annonce de l’arrivée imminente de sa sœur cadette. Nous partons vers la maternité. La valise sur les genoux, je pense à nos deux petites princesses.
Dans la salle de travail, Jean-Marie m’aide à respirer. Le docteur Malherbe, qui a mis au monde Jaël, demande à ce que me soit placée une perfusion pour accélérer le travail. L’ouverture du col de l’utérus se fait lentement. Elle demeure bloquée à huit centimètres.
Je suis en proie à l’angoisse. Est-ce que cet enfant arrivera dans des conditions normales ? Mon médecin me rassure et branche le monitoring pour écouter les battements de son cœur. Je pousse et pousse encore. La tête de Zhora est sortie, mais son corps reste dans le mien. J’ai l’impression d’être à bord d’un bateau perdu dans la tempête. Je n’en peux plus, je suis prête à baisser les bras. Mais il n’est pas question de pratiquer une césarienne : Zhora est trop engagée. Le docteur tire sur sa tête pour l’extraire. Il appuie même son pied sur le bord de la table. Mais il va lui arracher la tête ! Je prie Jéhovah de venir me donner des forces pour une dernière et longue poussée. Chacun ruisselle de sueur.
Le gynécologue se démène encore.
La voilà enfin.
– Je peux l’avoir sur moi ?
– Oui, mais vite, car elle a le cordon ombilical autour du cou ! Et une clavicule cassée.
Je pleure de joie à la vue de notre fille. Elle pèse quatre kilos et quarante grammes pour 52 centimètres. Un beau gros bébé ! Avoir notre petite Zhora est une véritable chance.
Le printemps commence. La douleur incommensurable de la perte de mes deux petites fait place à un nouveau bonheur. Quel bien-être de prendre mon « soleil » dans les bras et de la câliner. Zhora est douce, calme et gentille.
Un mois après le décès, j’étais allée porter les vêtements de Gabrielle et de Jaël dans une maison associative, « La maison de la Maman des tout-petits ». J’avais déposé le colis dans le hall d’entrée et m’étais sauvée aussitôt. Nous n’avions gardé que le berceau, que nous avions repeint en brun. Zhora serait habillée avec de nouveaux vêtements et je pourrais ainsi tenter d’oublier, de me reconstruire sur de nouvelles bases.
Lors de la grossesse, Armelle n’a cessé de poser son oreille sur mon ventre. Elle a éprouvé un tel chagrin à la mort de ses sœurs ! Avec ses petites économies, elle achète une jolie robe rose pour sa sœur. Elle vient souvent s’accouder sur le berceau pour regarder sa sœur dormir.
Nous ne baptisons pas Zhora. En tant que Témoins de Jéhovah, nous lui laissons le « libre choix » : elle décidera elle-même plus tard si elle veut devenir une adepte ou pas.
Mais les enfants n’ont pas le choix. Mes filles sont nées toutes les deux dans l’Organisation. Elles nous suivent, depuis qu’elles sont bébés, dans tous les rassemblements hebdomadaires. La lecture régulière de livres remplis d’images colorées a ravi leurs yeux de bambins et les cassettes de cantiques ont bercé leurs
nuits. Endoctrinés dès leur plus jeune âge, les bouts de chou ne peuvent qu’adopter les croyances de leurs parents.
Les amis, la famille décrivent Zhora comme une enfant calme, bien élevée, qui veut toujours faire plaisir.
Maintenant, je me rends compte que « calme » n’était pas le mot qui convenait. Zhora était renfermée sur elle-même.
Elle a enduré tellement de contraintes durant ses premières années. Elle devait se tenir à l’écart de toutes ces petites fêtes qui font qu’un enfant passe des moments de convivialité avec d’autres. Chez les Témoins de Jéhovah, les « Fêtes » se définissent comme des « périodes qui se caractérisent habituellement par la suspension du travail profane et des cours scolaires en vue de la commémoration d’un événement ». Souvent, elles donnent également lieu à des festivités familiales ou publiques. On peut leur associer un caractère religieux ou les considérer comme une question essentiellement sociale ou profane. Les serviteurs de Dieu étaient connus comme des gens qui ne célébraient pas les anniversaires ; seuls les païens commémoraient de pareils jours. « Païens », ainsi sont nommés les « gens du monde », ceux qui n’adhèrent pas à l’Organisation. Fêter le jour de la naissance relève donc de l’interdit. Seul l’anniversaire de mariage est permis. L’attention doit être sans cesse dirigée vers le Créateur, pas vers les créatures. Nous ne devons pas entretenir le culte de la personne, qu’elle soit vivante ou morte. « Mieux vaut bonne renommée le jour de la mort que le jour de la naissance. »
Les Témoins encouragent les parents à distribuer les cadeaux à n’importe quelle époque de l’année. Chacun montre ainsi à ses enfants que les présents viennent bien en témoignage de leur affection.
À chaque anniversaire de mes enfants, je n’oublie pas de remercier Jéhovah de les avoir eus. Nous leur offrons une petite surprise deux jours avant ou deux jours après la date, et nous leur racontons les événements de leur naissance.
Il n’est bien sûr pas question que mes filles participent aux fêtes de leurs camarades de classe. Quand l’un d’entre eux vient présenter une part de gâteau à l’école, elles doivent lui répondre : « Non merci ». Pour chaque situation, Zhora a une réponse toute faite, notamment quand elle reçoit l’invitation d’anniversaire d’une amie : « Désolée, je ne peux pas m’y rendre. »
Je la laisse toutefois participer à l’anniversaire de Mona, la fille d’une dame iranienne avec qui j’étudiais la Bible, pour qu’elle puisse voir comment cela se passe.
Plus tard, Zhora prétextera un travail commun pour rester tout l’après-midi à l’anniversaire de Stéphanie, sa meilleure copine de classe. La gêne l’envahira quand arrivera le gâteau d’anniversaire avec ses bougies : elle ne connaît ni l’air ni les paroles de la chanson que tous reprennent joyeusement en chœur.
Nous ne vivons pas pour les fêtes, nous n’existons que pour le monde nouveau.
Dans notre région, le 6 décembre, Saint Nicolas apporte des cadeaux aux enfants sages. Ce jour-là, Zhora n’en reçoit jamais. Elle doit s’absenter de l’école parce que le grand saint vient saluer tous les élèves de sa classe. Elle va chercher les bonbons et les cadeaux deux jours plus tard.
Selon les enseignements des Témoins de Jéhovah, Noël est inconnu des premiers chrétiens. Pas question de décorer le sapin de boules scintillantes et de guirlandes colorées. Zhora se souvient avoir attendu le départ des autres élèves pour couper un morceau de guirlande, le cacher dans son cartable et le mettre elle-même, le lendemain, dans le sapin de la classe.
Nous mangeons la bûche glacée avant ou après la date officielle. Avant de la présenter à table, je retire systématiquement les figurines de rennes, de sapin et de Père Noël qui y sont plantées.
Le 31 décembre est pour nous un jour comme un autre. Pendant que tout le monde réveillonne, nous préparons nos tournées de prosélytisme et nous étudions les périodiques édités par les Témoins de Jéhovah que nous utilisons lors de nos déplacements. Pas de serpentins, pas de cotillons… Si quelqu’un nous souhaite une Bonne Année, nous devons lui répondre « merci. », et surtout pas « également. » Il faut aussi profiter de cette occasion pour rendre témoignage : « Croyez-vous que l’année sera bonne avec toutes ces guerres, les famines, le chômage… ? Vivement le Paradis sur Terre ! »
Pas de galette des Rois ni de crêpes au moment de la Chandeleur. Nous en mangeons à d’autres occasions.
Pas de carnaval non plus : c’est une fête païenne. Personne ne peut se déguiser ou assister à un cortège carnavalesque. En classe, Zhora refuse de bricoler un masque ou de faire un dessin sur le thème des festivités du carnaval.
À Pâques, le jardin reste vide. Si Zhora reçoit des œufs en chocolat à l’école, elle les mange vite avant de rentrer à la maison. Elle ne dessine pas le lapin de Pâques et ne décore pas les œufs. Elle réalise un bricolage intitulé : « la Famille lapin heureuse dans le Paradis ».
Pour la fête des Mères, l’institutrice, respectueuse et compréhensive des convictions de Zhora, s’arrange pour que dans le poème à réciter, elle n’ait pas à déclamer le passage où il faut mentionner « Bonne fête ». Zhora se souvient qu’elle m’a un jour offert un présent qui a fini directement dans la poubelle, encore emballé.
De mon côté, je tente de trouver des compromis. J’aime ma mère et ma belle-mère. J’arrive chez elles quelques jours avant ou quelques jours après avec un cadeau ou un bouquet de fleurs. Pour la fête des grands-mères, j’envoie une carte où j’écris que ma grand-mère pourra retrouver mon grand-père au Paradis.
Même la fête nationale est interdite. Puisque nous sommes les « soldats de Dieu », il n’est pas question pour nous de perdre du temps à regarder le défilé militaire.
Lorsque Jean-Marie se laisse tenter par une retransmission à la télévision, Armelle le rappelle très vite à l’ordre : « tu devrais avoir honte ! »
Bref, toutes les occasions spéciales de la vie scolaire sont interdites à Zhora. Elle est, à cause de cela, un sujet perpétuel de moquerie. Elle a très peu d’amis et s’isole de plus en plus. Dans la cour de récréation, elle s’applique à instruire les quelques enfants qui acceptent de jouer avec elle sur la vérité et à les amener à croire en Jéhovah.
Nous nous consolons parfois en pensant à ces phrases : « Si nous faisions partie du monde, le monde serait épris de ce qui serait le sien. Mais parce que nous ne faisions pas partie du monde et que Jéhovah vous avait choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde vous hait. »
Zhora a deux ans maintenant. Huit années se sont écoulées depuis mon baptême. Je me suis toujours efforcée d’être un bon Témoin. Autrefois, je ne m’inquiétais guère de certains doutes, je n’avais pas de remords si je ne m’impliquais pas totalement dans mes actions. Depuis le jour de l’accident, quatre ans plus tôt, ma vision des choses a changé : je dois faire deux fois plus d’efforts que les autres puisque j’ai, disentils, deux dettes de sang et que je devrai être sauvée par Jéhovah le jour de mon jugement, au lendemain du jour de guerre du Tout-Puissant Armageddon. Je dois absolument devenir cette femme digne du royaume de Jéhovah pour avoir une chance de revoir mes deux princesses.
Je n’ai pas eu la force de chercher du travail, mais je continue d’accomplir l’œuvre de Jéhovah en frappant chez l’habitant et en me rendant aux réunions d’étude : « Quoi que vous fassiez, travaillez-y de toute votre âme comme pour Jéhovah et non pour les hommes. »
Mais, tout autant que le fait d’amasser des richesses, ne pas avoir de travail est mal perçu : « Les chômeurs sont des parasites de la société ! » Une Sœur médisante ne s’est pas gênée pour me faire cette réflexion à l’étude du mardi, quelques jours seulement après l’enterrement de Gabrielle et de Jaël.
Cette phrase me hantera longtemps.
Je décide de remonter la pente afin de pourvoir aux besoins matériels de la famille et je m’inscris à un stage de remise à niveau en langues étrangères. Bonne élève, je passe avec succès les examens dans les cours parallèles : dactylographie, sténographie, comptabilité et droit. Cette formation me redonne confiance en moi. À cette époque, je suis très fière de présenter en la commentant une brochure, Les Témoins de Jéhovah au XXe siècle. Chaque étudiant ressort de la séance avec un exemplaire.
À la maison, Jean-Marie me met une annonce sous le nez : « Recherche secrétaire de direction pour une entreprise en fournitures de bureau. » Je ne me sens pas capable d’assumer un pareil poste, mais, poussée par mon mari, j’envoie ma candidature alors que je n’ai pas fini le stage. Le directeur général me choisit parmi trois cents personnes. Je considère cet emploi comme un cadeau de Dieu, une récompense pour avoir parlé des Témoins de Jéhovah au cours.
Le directeur me convoque pour fixer le salaire. Il me demande ce que je pense du fait de proposer des « compromis » à mon interlocuteur. Je rétorque immédiatement :
– Je suis Témoin de Jéhovah ! Nous sommes des gens honnêtes. Tremper dans des malversations financières ne m’intéresse pas du tout. Je m’efforcerai de faire mon travail impeccablement. D’être souriante, accueillante, ordonnée et méticuleuse dans la tenue des dossiers.
Quelques jours plus tard, le directeur du personnel m’invite à un repas de midi. À mon grand désarroi, il m’apprend que je ne serai pas la secrétaire de direction du directeur général, mais celle du directeur des achats. Était-ce à cause de mon manque de flexibilité ? De mon refus d’envisager des compromis ? Le directeur des achats me fait cette confidence :
– Je crois, Michèle, que vous n’auriez pas accepté d’être un toutou. Je vais vous offrir l’occasion de vous épanouir en anglais, en allemand et en italien.
Ma fierté grandit à l’idée d’appliquer mes compétences linguistiques.