Mémoire Online: Profils sociodémographiques et mode de recours aux soins des patients précaires consultant dans un espace solidarité

Sommaire: Profils sociodémographiques et mode de recours aux soins des patients précaires consultant dans un espace solidarité

LISTE DES ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
CONTEXTE
I. LES PERSONNES EN SITUATION DE PRÉCARITÉ EN FRANCE
1. Définition
a. La précarité
b. L’exclusion
2. Les processus d’exclusion : Comment devient-on SDF ? a. Le cumul des épreuves de la vie
b. Plusieurs codes de la vie sociale mis à l’épreuve
3. Épidémiologie
a. Les difficultés liées à une définition ambiguë
b. Les estimations
c. Un recours toujours croissant aux services d’aide
II. LA SANTÉ DES PERSONNES EN SITUATION DE PRÉCARITÉ
1. Les pathologies des personnes en situation de précarité
2. Le recours aux soins des personnes en situation de précarité
3. La prise en charge sanitaire des personnes en situation de précarité
a. Les aides de l’État pour faciliter l’accès aux soins des plus démunis
b. Les réponses associatives
III. LE LIEU D’ÉTUDE:
1. Le CASP
a. Présentation
b. Les différentes structures du CASP
2. La Maison Dans La Rue
a. Historique
b. Les accueillis
c. Le mode de fonctionnement
3. La consultation médicale de la Maison Dans La Rue
a. Historique et fonctionnement de la consultation
b. La convention de stage avec l’Université Paris 6 Pierre et Marie Curie
c. Le travail en réseau
d. Les motifs de consultation
MÉTHODE
I. CRITÈRES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION
II. LE RECUEIL DE DONNÉES
III. MÉTHODE D’ANALYSE
RÉSULTATS
I. TAUX DE PARTICIPATION
II. DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES
1. Âge
2. Sexe
3. Origines géographiques
4. Durée de résidence en France
5. Situation familiale
6. Situation de séjour au regard de la législation française
7. Alphabétisation
8. Niveau d’étude
9. Activité professionnelle et ressources
III. FRÉQUENTATION DE L’E.S.I. LA MAISON DANS LA RUE
1. Date de début de fréquentation de la Maison Dans La Rue
2. Connaissance de la Maison Dans La Rue
3. Activités pratiquées à la Maison Dans La Rue
IV. MODE DE VIE
1. L’entourage affectif
2. Hébergement actuel
3. Ancienneté de la perte de logement personnel
4. Raison de la précarité du logement
5. Les lieux des repas
6. Le sentiment de manger à sa faim
7. La domiciliation
8. Le suivi social
V. ÉTAT DE SANTÉ DE LA POPULATION ÉTUDIÉE
1. Mode de protection sociale
2. Médecin traitant déclaré
3. Existence de pathologies chroniques
4. L’état de santé ressenti
5. L’usage de substances addictives
6. Suivi psychologique
VI. LE RECOURS AUX SOINS
1. Connaissance de la consultation de médecine générale de la Maison Dans La Rue
2. Motif de recours à la consultation de la Maison Dans La Rue
3. Alternative envisagée à la consultation de la Maison Dans La Rue
4. L’orientation post-consultation à la Maison Dans La Rue
5. Les lieux de soins fréquentés sur la dernière année
6. Les obstacles à la consultation du médecin généraliste en cabinet « de ville »
DISCUSSION
I. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS
1. Caractéristiques sociodémographiques des patients
2. La santé et le recours aux soins des patients
II. FORCES ET FAIBLESSES DE L’ÉTUDE
1. Limites de l’étude
2. Forces de l’étude
III. ANALYSE DES RÉSULTATS ET COMPARAISON AVEC LA LITTÉRATURE
1. Un fort taux de participation
2. Des parcours de vie accidentés
a. Les données démographiques
b. Le mode de vie : cumuls des risques sociaux
3. Un état de santé précaire ou à risque de précarisation
a. La rue, école de l’addiction
b. Le moral à l’épreuve de la précarité : la santé psychique des sans-domiciles
c. L’état de santé réel et ressenti des patients précaires
4. Le mode de recours aux soins des personnes précaires
a. Les obstacles au recours aux soins
b. Les caractéristiques du recours aux soins
c. Les raisons de consulter à la Maison Dans La Rue
5. Les différents visages de la précarité rencontrés à la Maison Dans La Rue
a. Les nouveaux migrants
b. Les patients français
c. Les « grands exclus »
IV. RÔLE DU MÉDECIN GÉNÉRALISTE DANS LA STRUCTURE ET PERSPECTIVES
1. Développer l' »empowerment »
2. Rôle du médecin généraliste
3. Perspectives pour le CASP
4. Ce que l’étude m’a apporté
CONCLUSION
ANNEXES
Annexe 1 : Charte du CASP
Annexe 2 : Questionnaire Patient
Annexe 3 : Nombres de consultations par lieu de soins réalisées sur la dernière année
BIBLIOGRAPHIE
SERMENT D’HIPPOCRATE

Extrait du mémoire

CONTEXTE
I. LES PERSONNES EN SITUATION DE PRÉCARITÉ
1. Définitions
a. La précarité
« La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et de jouir de leurs droits fondamentaux.
Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible »
Père Wresinski, fondateur de l’ONG ATD Quart-Monde
Le concept de précarité a été décrit par le Père Wresinski, en 1987, lors d’un rapport au Conseil Economique et Social Français. Cette définition montre qu’il s’agit d’un processus dynamique et qu’elle dépend de la relation entre une personne et son environnement. Elle rejoint le constat fait par le Haut Comité de Santé Publique en 1998, selon lequel la précarité est le résultat d’un enchaînement d’évènements et d’expériences qui débouchent sur des situations de fragilisation économique, sociale, familiale.
La souffrance des personnes en situation de précarité est peu visible, car poussées à l’écart de notre société. Elle exige du corps médical d’être attentif aux populations vulnérables et de réaliser une prise en charge globale de la personne.
b. L’exclusion:
La notion d’exclusion apparaît dans le courant des années soixante-dix, notamment en 1974 avec le livre de René Lenoir « Les exclus, un français sur dix ».[5] À cette époque de prospérité, il fait référence à une population socialement inadaptée ou restée en marge de la croissance économique et aux familles défavorisées marquées par la pauvreté depuis plusieurs générations.
Dans les années 1990, avec la montée du chômage, la précarité prend la place de l’inadaptation sociale, avec des populations paupérisées, suivant les codes de notre société, mais victimes de la conjoncture économique.
« L’exclusion est la rencontre d’une destinée personnelle avec les contraintes de la précarité : perte de logement, perte d’emploi, deuil familial, altération de la santé » Xavier Emmanuelli, médecin, fondateur du Samu-Social de Paris..
L’exclusion peut être considérée comme le stade ultime de la précarité, comme la conséquence d’une situation de précarité qui s’éternise et s’aggrave, se nourrissant de facteurs environnementaux et d’elle même ; allant au-delà d’un seuil où cette situation devient difficilement réversible et les personnes sont dès lors stigmatisées comme « en dehors de la société ».
« Tout ou presque est perdu, même l’estime de soi. C’est le stade où la souffrance empêche de souffrir. À partir de la précarité exacerbée, il est possible de passer le seuil par lequel on entre dans l’exclusion, la désaffiliation sociale (perte du sentiment d’être citoyen reconnu), qui entraîne souvent en même temps des ruptures familiales. La personne ne se sent plus incluse dans la chaîne des générations. Pour ne plus vivre certaines souffrances extrêmes, il faut s’exclure de soi-même, ne plus sentir, ne plus ressentir et utiliser des moyens psychiques de rupture extrêmement coûteux à type de déni, clivage, projection. À ce stade, l’exclusion sociale se double d’une auto-exclusion psychique. »
Jean Furtos, psychiatre et directeur scientifique de L’Observatoire National des Pratiques en Santé Mentale et Précarité (ONSMP)..
Jean Furtos rejoint les autres auteurs sur les conséquences graves de l’exclusion sur la santé physique et psychique, mais aussi sur le fait que la réversibilité de la situation sera longue, difficile et jamais certaine.
……….

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