Sommaire: Le médecin face aux violences conjugales, évolution des pratiques en 10 ans
Introduction
Justification et objectifs
Matériel et méthode
I- Violences conjugales : étude de la situation en France
A – Généralités
Définitions
Les acteurs
Les violences conjugales dans la société
Les violences conjugales dans le couple
B- Conséquences des violences conjugales sur la santé des femmes.
C- Chiffres
D- Loi
E- Techniques mises en œuvre pour lutter contre les violences conjugales
II – Pratiques des généralistes en 2011
A- Méthode de l’étude
B- Résultats du questionnaire
C- Analyse des résultats
Profil des médecins
Repérage des violences
Prise en charge des victimes
Problèmes rencontrés
III- Comparaison des résultats de 2000 et de 2011
Profil des médecins
Repérage des violences
Prise en charge des victimes
Problèmes rencontrés
Discussion
A- Mon travail
B- Les femmes
C- Les généralistes
Conclusion
Bibliographie
Annexes
♣ Extrait du mémoire
I- Violences conjugales : étude de la situation en France
A – Généralités
Définitions
Une victime de violences conjugales est tout d’abord une victime. Aux yeux de la loi, une victime est une « Personne qui subit personnellement et directement un préjudice physique, moral ou matériel, du fait d’une infraction pénale, par opposition à la personne qui le cause : l’auteur.» peut-on lire dans un dictionnaire juridique.
Les violences conjugales regroupent l’ensemble des violences (physiques, psychiques, sexuelles, économiques…) qu’exerce au sein du couple un partenaire sur l’autre afin d’établir un rapport de domination.
Il s’agit d’un « rapport de force unilatéral, imposé par l’un en vue d’écraser l’autre » constate Natacha Henry.
Il faut distinguer les violences conjugales des disputes au sein du couple. Dans le cas d’une dispute, il s’agit d’un affrontement de points de vue où chacun essaye d’imposer sa volonté, conduisant vers un compromis. Dans le cadre des violences conjugales, un partenaire impose son point de vue à l’autre par la force. Il n’y a pas de compromis. « Généralement, la gestion des conflits passe par des négociations […]. Face à un conjoint violent, la négociation et les compromis n’ont pas leur place. […] La violence est une emprise, un abus de pouvoir. » explique Kathy Souffron.
Il existe différents types de violences : verbales, psychologiques, économiques, physiques, sexuelles, sur les enfants, sur les animaux. Ces types de violences peuvent exister seuls ou associés entre eux.
Violences physiques :
C’est l’ensemble des atteintes au corps de l’autre.
C’est gifler, tirer les cheveux, frapper, brûler, étrangler, donner des coups de pied, donner un coup de couteau, pousser dans les escaliers, ébouillanter…
« Cette cicatrice là : c’est un coup de cutter (cicatrice de 10cm de l’avant bras), celle-là (2cm à la cuisse) c’est quand il m’a donné un coup de couteau ».
« J’avais appelé la police et il voulait partir, j’étais assise devant la porte alors il m’a mis des coups de pied dans le ventre pour que je me pousse ». (Les citations en italique sont des propos de femmes victimes de violences conjugales que j’ai recueillies lors de consultations en unité médico-judiciaires).
Violences verbales : « Il s’agit d’humilier l’autre par des messages de mépris, de le terroriser par intimidation, cris, hurlements, menaces… » écrivent Catherine Morbois et MarieFrance Casalis.
C’est ne pas écouter l’autre, crier…
Violences psychologiques :
« Toute action visant à porter atteinte à l’intégrité physique de l’autre : son estime de soi, sa confiance en soi, son identité » écrit le Dr F Hervier dans sa thèse. C’est la critique permanente, les insultes, le dénigrement, la dévalorisation, le chantage, les menaces, les humiliations.
« Il me disait que j’étais moche. C’est lui qui choisissait comment je m’habillais (…) il a bon goût mais bon… Même comme ça, il critiquait ».
» Il n’arrête pas… Il crache dans le lavabo, il urine par terre… « .
Violences sexuelles :
C’est avoir des rapports forcés par la contrainte ou la menace, forcer l’autre à participer à des jeux sexuels, à regarder de la pornographie, à se prostituer.
Certaines n’osent pas dire non. C’est leur « devoir conjugal ». Ou alors elles ont peur de recevoir des coups. Pour certaines, il peut s’agir d’une « sorte de négociation.
Subir le sexe c’est un moyen de faire arrêter les gifles », écrit Natacha Henry.
Ces violences sont très souvent associées aux autres types de violences conjugales et en particulier aux violences physiques. Devant une femme victime de violences physiques, le médecin doit penser systématiquement à rechercher des violences sexuelles. Ces violences, très fréquentes, sont souvent tues par les patientes.
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