Rapport de stage analyse du système financier
Essentiellement formé du système bancaire, l’analyse du système financier se basera surtout sur l’analyse de la situation du secteur bancaire actuelle. La situation qui sera précédemment analysé datera d’après la privatisation. Le processus de la privatisation des banques a pris fin effectivement en l’an 2000 et ses effets seront ressentis à partir de ce moment .Au cours de cette section, l’analyse sera focalisée sur le secteur bancaire en mettant en évidence ses forces et ses faiblesses.
Le problème de l’intermédiation bancaire :
A Madagascar, l’intermédiation bancaire est très limitée. En effet, les entreprises ont fortement recours au financement auprès des banques. Cependant, les banques, à travers leurs conditions, sont très exigeantes. Ainsi, les entrepreneurs locaux sont exclus du système bancaire car ils n’ont pas accès aux crédits. Les banques malgaches ne remplissent pas leurs rôles qui sont le commerce de l’argent du fait qu’elles excluent presque les entrepreneurs du crédit et elles préfèrent investir sur le marché financier, qui, comme on l’a précédemment dit, est un marché des emprunts de l’Etat auprès du public. Les banques y investissent leurs fonds puisqu’ils y sont plus rentables et elles n’y courent pas beaucoup de risques.
Le système bancaire malgache est caractérisé par la difficulté de l’accès au crédit bancaire.
Cette difficulté est liée à plusieurs facteurs :
les garanties exigées par les banques (hypothèques, nantissements ou cautions de personnes physiques ou morales) sont très élevées et varient de 100 à 300% des crédits accordés ;
les banques sont réticentes à accorder des crédits car leur nationalité étrangère leur interdit d’être propriétaires des biens immobiliers ;
les banques limitent les crédits à ceux qu’elles considèrent comme solvables et crédibles pour limiter les risques de non paiement
La principale caractéristique du système bancaire malgache est aussi la surliquidité. Elle est le résultat direct du problème de l’intermédiation bancaire et la difficulté d’accès au crédit bancaire. En effet, le système bancaire malgache est la plupart des temps en de forte
« surliquidité » chronique. 80% du total du bilan en moyenne sont des emplois « liquides ». Plus de la moitié constituent des placements de trésorerie (surtout en BTA). Les crédits à l’économie constituent moins de 40% des bilans des banques en moyenne. Les banques expliquent cette situation d’excessive prudence par le redressement financier auquel elles ont à faire face depuis leur privatisation. Par ailleurs, la rémunération offerte par les bons de Trésor par Adjudication (BTA) étant en général très intéressante, une grande partie des ressources disponibles s’oriente vers le Trésor, au détriment du secteur privé. Ces émissions de bons de Trésor poussent les taux vers le haut.
Les banques sont très exigeantes en ce qui concerne l’octroi des crédits et de cela commence la surliquidité. L’exigence des banques vient aussi du fait que les entreprises locales ne remplissent pas les normes notamment :
le manque d’apport ;
le problème de garanties qui sont fixés à hauteur de 100 à 300% des crédits ;
les problèmes de gestion interne des entreprises (absence de normes de gestion financière)
Les banques se trouvent en situation de surliquidité puisque les fonds déposés, dûment être transformés en crédits, ne parviennent pas à ces fins. Cette situation est vraiment menaçante pour l’économie et elles encouragent les banques à investir dans les marchés de bons de Trésor qui ne sont pas très bénéfiques pour quiconque dans l’économie. En effet, les dépenses de l’Etat ne constituent pas des dépenses d’investissement mais des dépenses de fonctionnement donc improductives.
Les crédits sont, la plupart du temps, accordés aux entreprises étrangères. Une étude sur la ventilation des risques par nationalité faite par le CSBF montre qu’une partie importante des crédits, en terme brut, est octroyée aux entreprises à capitaux à majorité française avec une proportion de 37,5% contre 39,6% en 1999. La part des nationaux se situe en second rang avec 31,8% en diminution également par rapport aux 34 ,6% de l’exercice précédent.
Répartition des crédits bruts par nationalité
La faiblesse de réseaux bancaires :
Les réseaux des banques à Madagascar sont encore très faibles puisqu’elles n’arrivent pas encore à couvrir toutes les villes mais seules celles des chefs lieux de Faritany sont encore couvertes. Et même à Antananarivo ville, la densité du réseau bancaire se voit diminuer. Les résultats ci après démontrent ces faits.
La densité du réseau bancaire est réduite d’une unité par rapport à celle de l’année précédente. Le nombre de guichets s’établit à 114 unités, dont 7 mises en veilleuse par BTM-BOA, contre 115 en 1999 :
L’établissement financier Equipbail a été ouvert au public, tandis que la BTM-BOA a fermé deux de ses agences. Les trois guichets périodiques de cette banque, dont les activités sont limitées aux opérations de caisse et à l’ouverture de nouveaux comptes de dépôts, sont restés au même stade qu’en 1999.
La BFV-SG a ouvert à Tanjombato un bureau en Décembre 2000 mais celui-ci ne sera opérationnel qu’en Février 2001
A la fin de l’année 2000, le total des effectifs se chiffrait à 2908, soit une diminution globale de 26 unités. Cette baisse a affecté toutes les catégories de personnel à l’exception de celle des cadres supérieurs qui a été renforcée de 52 unités. L’effectif bancaire au sens strict s’élevait à 2585, soit 88,9% de l’ensemble, contre 2601 à la fin 1999(88,6%)
REPARTITION DES EFFECTIFS
La faiblesse des taux de bancarisation de la population : L’accès de la population au secteur bancaire est encore limité à Madagascar. Les banques à Madagascar n’arrivent qu’à couvrir qu’une faible proportion de la population. Cela se traduit par la faiblesse des ressources des banques. En effet, elles sont essentiellement composées de dépôts à vue (comptes courants) qui constituent 80% des dépôts et 20% de placements à très court terme. La collecte des ressources par les banques commerciales provient des dépôts de la clientèle qui représente en moyenne 77% du total du bilan. Cette situation tient à plusieurs causes :
le faible niveau de l’épargne publique qui n’est que de 4% du PIB en moyenne ;
la politique de taux créditeurs (taux réels négatifs : 5% en moyenne à moins d’un an) qui limite la capacité de mobilisation de l’épargne face à des taux débiteurs figurant parmi les plus élevés ;
la ponction effectuée de manière régulière par l’Etat à travers les Bons du Trésor par Adjudication (BTA) qui offrent des rendements nominaux et réels très compétitifs et bénéficient d’une fiscalité avantageuse.
En ce qui concerne la microfinance, le taux de couverture reste aussi faible. Depuis sa création il y a déjà dix ans, la microfinance semble afficher des évolutions. Cependant il y a encore beaucoup à faire. En effet, de Décembre 1999 à Décembre 2000,
Le nombre de caisse de base s’est accru de 40 unités soit 14%. Sur les cinq institutions recensées, deux en regroupent 69 ,9% en 2000 contres 66,5% en 1999.
Le nombre de membres a progressé de 38%. Au plan national, 3% des familles malgaches seulement bénéficient des services d’épargne et de crédit par l’entremise de ces institutions. Par guichet de base, le nombre moyen de membres révèle de différences importantes : il varie de 84 à 568. Il est ainsi difficile de faire des comparaisons statistiques entre les réseaux en se fondant sur le nombre de caisses de base.
D’une manière générale, la structure du sociétariat est représentée en majorité d’hommes, les femmes restants en minorité, ce qui n’est pas conforme à l’objectif visant surtout les femmes pour la lutte contre la pauvreté.
Par catégorie socioprofessionnelle, la structure diffère en fonction des zones d’implantation. Les institutions à dominante urbaine servent un grand nombre d’adhérents issus de petits commerçants et entreprises, alors que ceux à dominante rurale comptent davantage d’agriculteurs et artisans.
Concernant les opérations des IMF, à fin 2000, le total de l’épargne collectée s’élève à 34 milliards contre 16 milliards en 1999, soit un accroissement de 18 milliards (+112%),hausse imputable à l’augmentation du sociétariat et à la promotion de l’épargne. La part de marché bancaire reste toutefois faible du fait de la faiblesse de revenus des populations ciblées et à leur culture d’épargne. Deux institutions ont connu un essor considérable dans ce type de produit et es distinguent par leur politique de promotion selon un principe culturel « les dépôts font les crédits ».
L’encours de crédit est porté, sur la période, de 25,1 milliards à fin 1999 à 43,1 milliards à fin 2000, soit une hausse de 18,1 milliards de Fmg (72% contre +20% pour les banques). Il est à noter que, compte tenu de la saisonnalité des besoins, notamment agricoles, les encours de crédits et de dépôts fluctuent dans l’année.
Les crédits accordés sont le plus souvent à court terme. Le montant moyen par bénéficiaire varie de l’ordre de 0,5% à 3,4 millions de Fmg. Les crédits à moyen terme se chiffrent à 5 milliards et représentent 12% des encours total contre 13% des banques. Ils se sont accrus de 1,4 milliards (+39% contre +46% pour les banques) par rapport à fin 1999.
Introduction
Partie I : Le système financier
Chapitre I : Description du système financier
Section I : L’évolution du système financier
Section II : Les composantes du système financier
Section III : Analyse du système financier
Chapitre II : Les fondements théoriques d’un développement financier
Section I : Essai de définition
Section II : Les théories portant sur le développement financier
Section III : Les effets théoriques d’un développement financier
Partie II : Analyse des systèmes financiers : cas de l’Afrique du Sud
Chapitre I : Le système financier Sud Africain
Section I : Evolution du système financier
Section II : Les axes de développement du système sud africain
Chapitre II : Comparaison des deux systèmes
Section I : Les forces et faiblesses du système financier sud africain
Section II : Etude comparative des deux systèmes
Partie III : Les possibilités de développement
Chapitre I : Les axes de développement financier
Section I : Le développement du secteur bancaire
Section II : La possibilité d’extension de la microfinance
Section III : La mise en place d’un marché financier pour le développement du secteur privé
Chapitre II : Les conditions de faisabilité de développement financier
Section I : Une politique volontariste de l’Etat et la prise de conscience du rôle fondamentale du secteur privé dans la croissance et le développement d’un pays
Section II : Le rôle actif de la Banque Centrale en faveur de ce développement
Conclusion
Liste des abréviations
Bibliographie