Médecine nucléaire et analogue de la somatostatine

Médecine nucléaire et analogue de la somatostatine

La somatostatine et ses récepteurs

La somatostatine

La somatostatine est un peptide ubiquitaire. Elle circule sous deux formes activées : une forme à 14 acides aminées prédominant au niveau cérébral/hypothalamique, et une forme à 28 acides aminées prédominant dans la région gastro-entéro-pancréatique. Elle interagit de façon très affine avec une famille de récepteurs couplés aux protéines G transduisant un signal inhibiteur. La somatostatine est aussi connue sous le nom de SRIF (Somatostatin-Release Inhibiting Factor). En raison de sa courte demi-vie (de l’ordre de 3 minutes), des analogues stables de la somatostatine ont été synthétisés : l’octréotide, le lanréotide et le valpréotide. Ils ont des affinités différentes pour les récepteurs de la somatostatine. L’octréotide a une affinité plus élevée pour les récepteurs SST2 puis SST5 et SST3. Son affinité est très faible pour les récepteurs SST4 et SST1.

Le but du développement de ses analogues, plus résistants à la dégradation de l’hormone native est à visée diagnostique et thérapeutique. En Médecine Nucléaire, on radiomarque un analogue synthétique de la somatostatine avec des isotopes à visée diagnostique ou thérapeutique. Médecine nucléaire et analogue de la somatostatine a) La somatostatine et ses récepteurs 33 (2) Les récepteurs de la somatostatine Il existe 5 sous-types de récepteurs de la somatostatine appartenant à la famille des récepteurs transmembranaires couplés aux protéines G inhibitrices. Ils sont exprimés par de nombreux tissus (Tableau 8) (60).

Leur homologie oscille entre 40 et 60%. Une fois internalisé, l’effet produit est inhibiteur sur de nombreuses fonctions endocrines et exocrines. Par exemple au niveau hypothalamo-hypophysaire, la somatostatine régule la sécrétion de l’hormone de croissance (GH) et de la TSH ; au niveau pancréatique, il y a une inhibition de la sécrétion de l’insuline, du glucagon ou des enzymes digestives ; au niveau gastro-entérale, il y a une inhibition des hormones, des peptides gastro-intestinaux et de la motilité intestinale. Le sous-type 2 est particulier car il existe plusieurs unités transcriptionnelles notamment SSTR2b qui ont un effet stimulateur sur la prolifération cellulaire contrairement aux autres (61). Lors de son internalisation, l’analogue de la somatostatine radiomarqué va exercer son action cytotoxique. 

 Expression des récepteurs de la somatostatine dans le méningiome

Les méningiomes font partie des tissus humains surexprimant fortement les récepteurs de la somatostatine (62). Des études ont montré que l’expression immuno-histochimique des SSTR2 dans les méningiomes était proche ou égale à 100% (Tableau 9) (41,63). L’expression intense de ces récepteurs à l’image de certaines tumeurs neuroendocrines ont amené à l’émergence de l’utilisation des analogues de la somatostatine radiomarqués dans cette pathologie. Outre les tumeurs neuroendocrines et les méningiomes, ces récepteurs sont exprimés par d’autres tumeurs (Tableau 10) (60). Les récepteurs sont aussi exprimés par les lymphocytes 34 et les monocytes activés retrouvés dans certaines pathologies inflammatoires (sarcoïdose, polyarthrite rhumatoïde) .

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