Mécanismes de progression des carcinomes de la prostate et recherche de nouveaux facteurs pronostiques

Mécanismes de progression des carcinomes de la
prostate et recherche de nouveaux facteurs pronostiques

La prostate 

 Anatomie et fonction de la prostate

 La prostate est un organe présent exclusivement chez les mammifères mâles. Très petite à la naissance, elle se développe fortement lors de la puberté pour atteindre 15 à 25g à l’âge adulte, puis augmente progressivement de volume avec l’âge. Elle est localisée sous la vessie où elle englobe la portion initiale de l’urètre (urètre prostatique). C’est au niveau de l’urètre prostatique que s’abouchent les canaux éjaculateurs, dont les méats sont localisés sur le veru montanum (figure 1). Enfin, la prostate est en avant du rectum et en arrière du pubis. Figure 1 : visualisation endoscopique du veru montanum La glande prostatique est impliquée à la fois dans la miction, la fertilité et l’éjaculation (figure 2). 11 Figure 2 : situation de la prostate chez l’homme. (Adapté de http://www.cancersocietytt.org/prostate-cancer.html). La prostate est composée de 30 à 50 glandes tubulo-alvéolaires, qui déversent leurs sécrétions dans 15 à 30 canaux sécrétoires indépendants. Les glandes sont entourées par un stroma fibromusculaire, constitué de collagène, de cellules musculaires lisses, de fibres élastiques, de vaisseaux sanguins et lymphatiques, de nerfs et de cellules paraganglionnaires. Les sécrétions prostatiques participent à la formation du sperme et constituent 30% du volume du liquide séminal. Celui-ci est essentiellement composé de liquide sécrété par les vésicules séminales, les glandes bulbo-urétrales (glandes de Cowper) et la prostate. Les canaux déférents provenant des testicules acheminent les spermatozoïdes jusqu’à la prostate. Le mélange de ceux-ci avec le liquide séminal constitue le sperme. Bien qu’étant macroscopiquement homogène, la prostate comporte cinq zones anatomiques. Deux sont fibromusculaires et trois sont glandulaires. Les trois zones glandulaires (périphérique, centrale et de transition) occupent 70% de la prostate. La zone périphérique occupe environ 70% du tissu glandulaire. Elle est constituée de glandes entourées par un stroma peu dense constitué de cellules musculaires largement espacées. Environ 70% des cancers se développent dans cette zone, qui est postérieure et postérolatérale. La zone centrale (25% du volume prostatique glandulaire) comporte des glandes de grande taille et irrégulières, qui sont appelées glandes principales ou sub mucosales, entourées par un stroma très dense. Elle est le siège de 10% des cancers. Entre les deux se trouve la zone 12 de transition (5% du volume prostatique glandulaire) qui contient les glandes dites mucosales. Elle est le site exclusif de l’hyperplasie prostatique bénigne (HBP), et est le siège de 20% des cancers prostatiques ( ).

 Organisation de la glande prostatique

 Dans la glande prostatique, l’épithélium stratifié est principalement constitué de deux couches : la couche basale faite de cellules cubitales basses, et la couche de cellules épithéliales sécrétrices luminales en colonnes (figure 3). Figure 3 : organisation de la glande prostatique. Les cellules basales incluent des cellules souches et des cellules amplificatrices peu différenciées, capables de proliférer et de se différencier en cellules épithéliales luminales ou en cellules neuroendocrines. Les cellules épithéliales sécrètent le liquide prostatique dans la lumière des glandes (adapté de (Abate-Shen and Shen, 2000)). La couche basale inclut des cellules souches, qui donnent naissance à plusieurs souspopulations de cellules progénitrices (Isaacs and Coffey, 1989). Les cellules souches sont caractérisées par l’expression de marqueurs de cellules basales tel que le CD44, les cytokératines 5 et 14 (voir figure 3).Elles sont indépendantes des androgènes pour leur survie avec une capacité proliférative importante et un faible niveau apoptotique (Kim et al., 1992). Ces cellules donnent une population cellulaire transitoire qui va ensuite donner des cellules intermédiaires hétérogènes qui se différencient soit en cellules luminales sécrétrices soit en cellules neuroendocrines (Hudson et al., 2001).Cette population cellulaire intermédiaire est caractérisé par l’expression de la cytokératine 19 et de l’antigène des cellules souches 13 prostatiques (PSCA) (Hudson et al., 2001 ; Tran et al., 2002). Cette population peut se différencier en cellules luminales sécrétrices, exprimant le récepteur des androgènes, ou en cellules neuroendocrines, exprimant la chromogranine A (CgA) et l’énolase spécifique des neurones (NSE) (Berger et al., 2007 ; Bonkhoff, 2001; Bonkhoff et al., 1994 

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Table des matières

INTRODUCTION
I. La prostate
I.1. Anatomie et fonction de la prostate
I.2. Organisation de la glande prostatique
I.3. Contrôle de l’homéostasie de la prostate
I.3.a. Les androgènes
Les androgènes testiculaires
Les androgènes surrénaliens
I.3.b. Effets directs des androgènes sur les cellules épithéliales prostatiques
I.3.c. Régulation paracrine des cellules épithéliales
I.3.d. Le récepteur des androgènes
I.4. Le cancer de la prostate
I.4a Origine
I.4b Epidémiologie
I.4c Diagnostic
Dépistage
Sur détection et risque de sur traitement
Biopsies de la prostate
I.4d Bilan d’extension et facteurs pronostiques
Extension loco-régionale
Extension à distance
Facteurs pronostiques
I.4e Traitement des cancers localisés
-Prostatectomie total
-Radiothérapie externe conformationnelle
-Curiethérapie
-Traitements focaux
I.4f Suivi après traitement curatif
I.4g Traitement des CaP métastatiques
Les thérapies hormonales
I.4h Résistance à la castration
I.5. Carcinome prostatique et angiogenèse
II. La protéine CAD : CARBAMOYL-PHOSPHATE SYNTHETASE II, ASPARTATE
TRANSCARBAMYLASE, ET DIHYDROOROTASE
III La thrombospondine 1
III. 1. Structure de la TSP1
III.2. Ligands de la TSP1
III.2.1. Protéines de la matrice extracellulaire (MEC)
III.2.2 TGFβ
III.3. Récepteurs de la TSP1
III.3.1. Intégrines et CD47/IAP
III.3.2. CD36 et récepteurs non-intégrines
III.4. Régulation de la TSP1
III.4.1. Régulation par des oncogènes et par des gènes suppresseurs de tumeurs
III.4.2. Régulation par l’hypoxie
III.5. Fonctions de la TSP1
III.5.1. TSP1, une protéine anti-tumorale
III.5.2. TSP1, une protéine pro-tumorale
III.5.3. Thérapies basées sur la TSP1 et limites
III.6. TSP1 et carcinomes prostatiques
IV. L’axe CXCR4 / SDF-1
IV.1. CXCR4
IV.1.a Structure
IV.1.b Régulation
Régulation transcriptionnelle de CXCR4
Régulation de l’expression de la protéine CXCR
IV.2. Le ligand SDF-1
IV.3. Liaison de SDF-1 par CXCR4 et signalisation intra-cellulaire
IV.3.a Liaison de SDF-1 par CXCR4
IV.3.b Voies de signalisation
Voies dépendantes des protéines G
Voies indépendantes des protéines G
IV.4. Autres ligands de CXCR4 – Autres récepteurs de SDF-1
IV.4.Fonctions de l’axe CXCR4 / SDF-1
IV.4.1. Fonctions physiologiques
IV.4.2. Processus pathologiques
IV.5. CXCR4 et adénocarcinome prostatique
CXCR4 est régulé par le récepteur aux androgènes
CXCR4 et SDF-1 sont régulés par l’hypoxie
Rôle dans l’invasion locale des tumeurs prostatiques
Rôle dans la nidation métastatique des tumeurs prostatiques
Rôle pronostique de CXCR4 dans le cancer de la prostate
OBJECTIFS
RESULTAT 1
RESULTAT 2
Rôle de la TSP1 dans les carcinomes prostatiques résistants à la castration
RESULTAT 3
Rôle de l’axe SDF-1/CXCR4 dans l’invasion tumorale prostatique
DISCUSSION GENERALE
CAD, potentielle cible thérapeutique
Réévaluation des effets des drogues antiangiogéniques et perspectives
L’axe SDF1/CXCR

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