MAYOTTE, UN DÉPARTEMENT DANS LA DIFFICULTE, PRIVÉ DE COOPÉRATION LINGUISTIQUE ET EDUCATIVE

MAYOTTE, UN DÉPARTEMENT DANS LA DIFFICULTE, PRIVÉ DE COOPÉRATION LINGUISTIQUE ET EDUCATIVE

La coopération linguistique et éducative

La coopération internationale consiste à mutualiser les moyens de deux ou plusieurs États afin de construire ensemble des projets visant à améliorer les conditions de vie, de développement, ou encore d’éducation, pour n’en citer que quelques-uns. La coopération linguistique et éducative s’insère, au sein de la Francophonie, dans une démarche de rayonnement et de promotion de la langue française, et dans l’amélioration de l’enseignement de français, entre autres. Les territoires faisant partie de la Francophonie coopèrent pour des objectifs communs. La coopération peut être bilatérale, ou multilatérale, entre deux ou plusieurs pays. Elle peut être indirecte, c’est-à-dire par des institutions non étatiques dont l’État soutient les actions mais n’en est pas l’exécuteur, ou encore décentralisée. La coopération décentralisée se fait entre une collectivité d’un pays et une collectivité, équivalente ou non, d’un autre pays.

Elle peut aussi être régionale, j’y reviendrai. La coopération linguistique vise à promouvoir une langue et une culture dans l’aire Francophone. La coopération éducative, liée à la coopération linguistique, comprend toutes les interventions d’experts ou d’institutions d’un système éducatif à un autre (Mazières, 2012). Un des intérêts de la coopération est, pour les pays en voie de développement ne pouvant financer une planification linguistique et/ou éducative, de faire appel à d’autres pays. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) est l’institution des territoires francophones. L’OIF a des opérateurs directs et des partenaires dans différents domaines. En ce qui concerne l’éducation et la formation, ils sont les suivants :  ¨ L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), dont une des missions principales et de solidariser les établissements universitaires afin de mettre en place des projets visant à améliorer l’enseignement supérieur. L’université de Mayotte est membre de l’AUF. ¨ L’Université Sanghor d’Alexandrie, université internationale au service du développement africain. ¨ La Conférence des Ministres de l’Éducation (Confemen), dont un des buts est d’appuyer les politiques régionales et internationales qui concernent l’éducation.

¨ L’Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Formation (IFEF) a pour objectif d’offrir aux États membres et aux partenaires une expertise « leurs politiques éducatives afin d’assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et de promouvoir des possibilités d’apprentissage »25. ¨ L’Initiative francophone de formation à distance des maîtres (Ifadem), « née de la mutualisation des moyens de l’OIF et de l’AUF »26, a pour objectif d’améliorer les compétences des enseignants du et en français. L’Ifadem propose des programmes de formation. Les formations concernent également le numérique. ¨ L’École et Langues Nationales en Afrique (ELAN) dont l’objectif principal est la mise en œuvre d’un enseignement bilingue dans l’enseignement primaire en Afrique. C’est encore une fois l’OIF et l’AUF qui pilotent cette institution. 

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Politique de la France en coopération pour ses départements ultra-marins et la coopération régionale

Les départements d’outre-mer peuvent être bénéficiaires de la coopération de par leurs spécificités, leurs voisins différents et éloignés de la métropole, et leur insularité. C’est pourquoi la coopération régionale existe. Parmi les principaux enjeux de la coopération régionale on retrouve : le développement économique et social des collectivités, la sauvegarde de leurs identités culturelles, ou encore le rayonnement de la France à travers ses collectivités27. Les outre-mer sont en ce sens un atout considérable pour la France et la Francophonie car elles permettent l’expansion et le rayonnement de la Francophonie vers de nouveaux horizons. La loi d’orientation pour l’outre-mer prévoit des fonds de coopération régionale pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, La Réunion et Mayotte. « Ces fonds concourent aux actions de coopération économique, sociale et culturelle, sont alimentés par des crédits de l’État (…).

L’objectif est de favoriser l’intégration et l’insertion économique des départements et collectivités d’outre-mer (…) tout en affirmant la présence française dans ces zones ». Menés dans le cadre bilatéral ou multilatéral, les projets de coopération sont variés et couvrent différentes thématiques telles que l’éducation, le développement économique, l’environnement, la culture ou la recherche. Pour aider à la réalisation de ces projets, plusieurs instruments financiers existent : fonds européens (Fonds européen de développement régional FEDER / INTERREG V), fonds étatiques (fonds de coopération régionale, fonds de coopération décentralisée) ou financements par les collectivités locales28. On trouve pour la coopération régionale la Commission Océan Indien (COI) dont les pays membres sont l’Union des Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion.

La Réunion est le territoire qui contribue le plus au budget de la COI (40%)29. Pourtant Mayotte ne peut pas jouir de ces aides, ni de La Réunion ni d’ailleurs puisque la coopération ne concerne que des actions d’État à État. Mayotte étant département français au même titre que La Réunion, une coopération est impossible. Mayotte pourrait seulement être réceptrice, actrice de la coopération. Mais, nous l’avons vu, la situation socio-économique de l’île ne le lui permet pas. Mayotte a besoin de recevoir

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