MANUEL PRATICIEN DES APPUIS AU PROCESSUS DELABORATION DES PDL ET PDC
Parmi les raisons qui justifient la mise en place du Programme National de Développement Participatif (PNDP) il y a, en bonne place, sa responsabilité dans l’accompagnement du processus de Décentralisation en cours, avec un parti pris pour les approches participatives. Il convient donc de rappeler quelques aspects contextuels importants : Le rappel de ce qui précède suffit pour faire percevoir le côté ‘’marche sur la crête’’ de la démarche du PNDP qui doit, assez souvent, précéder le processus de normalisation opérationnelle de ladite Décentralisation, quitte à l’enrichir par la suite des fruits de ses expériences anticipatives. D’où la nécessité de se donner des balises, de façon non moins participative la plupart du temps, afin de limiter autant que faire se peut les marges d’erreurs à l’occasion de ses initiatives dont on sait qu’elles procéderont par la recherche- action, dans bien des cas. Le présent Manuel du/de la praticien(ne) des appuis au processus d’élaboration des Plan de Développement Local (PDL) et Plan de Développement Communal (PDC) a justement pour ambition de proposer de ces balises fixées de façon concertée, dans un de ces élans de collaboration pour la production des idées entre protagonistes justifiant tous de plus ou moins d’expériences en matière d’appuis à la Décentralisation au Cameroun et ailleurs que le PNDP pour sa part se félicite d’avoir initié et animé. Ce faisant, le PNDP se rappelle à lui-même d’abord, et ensuite à tous les concernés dans ce processus d’appui à la Décentralisation qui s’invente quasiment au quotidien à la faveur de la volonté politique résolument affirmée, qu’aucune intelligence n’est de trop pour que la dynamique ainsi en cours aille de l’avant d’un pas rassuré.
Ayant constaté et salué ainsi la bonne qualité de la collaboration pour la parturition – c’est vraiment le cas de l’écrire – de ce Manuel, car il s’est bien agi d’un enfantement collectif, comment ne pas saisir l’occasion de ces propos introductifs pour remercier profondément toutes celles et tous ceux qui y ont effectivement contribué. Ils ont contribué à plus d’un titre, aux plans matériel, financier et intellectuel mais, sans minimiser les deux premiers types de contributions cités, c’est surtout la contribution intellectuelle que nous saluons ici en souhaitant qu’elle en annonce d’autres sur le chemin long qui est devant nous. Nous nous en voudrions de ne pas citer les contributeurs les plus déterminants qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes tout au long du processus de gestation et mise en forme du Manuel, à savoir : Que le Manuel ainsi enfanté ensemble soit encore à parfaire n’enlève rien à ces remerciements, dès lors que tous ces protagonistes ont promis ‘’d’écouter’’ la mise en œuvre de l’ouvrage sur le terrain tout en en relevant les insuffisances pour des enrichissements et améliorations futures. Ce faisant, nous sommes tous conscients de ce qu’aucune œuvre n’est parfaite et que le meilleur moyen de ne pas commettre d’erreur est de ne rien essayer. Encore que le Manuel se veut surtout un guide pratique et non un Manuel de procédures obligatoires, créant des standards normatifs astreignants, même si un niveau minimum de formalisation des principe et approches d’élaboration des PDL et PDC reste souhaitable pour en garantir la bonne qualité.
Les utilisateurs(trice)s, les OAL surtout, sauront sans nul doute s’en servir pour renforcer leurs capacités en tant qu’accompagnateur(trice)s / facilitateur(trice)s des processus de PDL et PDC, sans faire ombrage aux responsabilités de Maîtrise d‘Ouvrage des élus locaux qu’il faudra au contraire aider à affirmer au possible. Il s’agira notamment de valoriser les commissions municipales et le conseil municipal en tant qu’espace de concertation et de planification, de les aider à établir un lien clair entre plan opérationnel (plan de campagne) et budget communal. Il s’agira aussi de renforcer le rôle des conseillers municipaux en tant qu’élus représentant une partie des aspirations et des problèmes des communautés à la base et devant contribuer à la bonne circulation des informations en général et à bien lier les PDLs au PDC, de renforcer la coopération entre Communes et services étatiques… Il s’agira. Il s’agira… Que de défis pour les OAL ! Que d’ambitions pour ce Manuel ! Alors, essayons ! est l’appellation consacrée dans la suite du présent Manuel. En d’autres termes, il s’agit d’un guide dans le cadre de leur travail d’appui conseil pour l’élaboration des PDL et PDC par les concernés eux-mêmes, et avec la participation des autres parties prenantes importantes. D’amblée, ce positionnement de l’OAL indique à souhait qu’il travaille essentiellement au renforcement de la Maîtrise d’Ouvrage (MO) des processus de PDL et PDC, MO qui relève des responsables des CTD comme cela a été indiqué déjà en Préface. L’esprit qui prévaut donc tout au long du Manuel est celui d’aider l’OAL à jouer ce rôle de bon conseiller / facilitateur.
Notons avec l’expérience de la SNV qu’un Plan de développement local « est un cadre retraçant l’ensemble des programmes et projets cohérents et concertés de développement à exécuter en adéquation avec les orientations nationales et régionales et qui précise le but, les objectifs, les stratégies et les résultats à atteindre dans un temps donné, ainsi que les moyens nécessaires…en fonction des potentialités et contraintes du milieu, des choix effectués par le Conseil Communal, la société civile et les partenaires au développement… » (‘’Démarche méthodologique pour la planification locale’’, SNV, 2000). Le cadre qui précise ainsi le but, les objectifs, les stratégies (au sens des actions à mener) et les résultats à atteindre dans un temps donné, ainsi que les moyens nécessaires, est donc élaboré de façon participative au niveau de l’Unité de Planification Participative (UPP) considérée, à savoir la Communauté, le Village ou un groupe de quartiers, et c’est le PDL ; ou bien au niveau de la Commune, et c’est le PDC. Cette définition inspire et sous tend la rédaction de ce Manuel, tout en puisant également dans la riche expérience de la GTZ, non seulement en ce qui concerne ses acquis conceptuels en matière de Planification locale proprement dite, mais aussi en ce qui concerne les savoirs connexes capitalisées par elle en Gestion Participative de cycles de projets / Programmes (GCP).