ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
1. Le Mali couvre une superficie de 1 241 238 km2 dont les deux tiers sont en région saharienne. Le pays a des frontières communes avec la Mauritanie et l’Algérie au nord, avec le Niger à l’est, avec le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire et la Guinée au sud, et avec le Sénégal à l’ouest. Le fleuve Niger (localement appelé « Joliba ») traverse le pays sur sa partie sud. La position géographique du pays présente d’importants défis en matière de transport, notamment des coûts considérables liés à l’acheminement des marchandises par voie ferroviaire ou routière, des ports maritimes des pays voisins.
2. L’économie malienne, encore peu diversifiée, dépend surtout du secteur primaire (agriculture et extraction minière), très sensible aux aléas climatiques et aux fluctuations des cours des matières premières sur les marchés mondiaux. Environ 68% de la population malienne, évaluée à près de 13,1 millions de personnes en 2008, résident en milieu rural (tableau I.1), ce qui confirme l’importance du secteur primaire en tant que source d’emplois et de revenus. La migration vers les centres urbains s’est poursuivie au cours de la période 2003-2008, mais pas de manière significative. Le secteur des services est également important, tandis que le secteur manufacturier demeure embryonnaire. Par ailleurs, les données concernant la répartition sectorielle du PIB ne peuvent être considérées comme entièrement fiables en raison de l’ampleur présumée du secteur informel.
3. Selon les données du PNUD, le Mali figure parmi les plus pauvres des « Pays moins avancés » (PMA) et occupe la 178ème position sur 182 pays en ce qui concerne son niveau de développement humain. La pauvreté touchait 59,2% de la population en 2005, avec un décalage significatif entre le milieu rural (73%) et le milieu urbain (20,1%). Avec un taux de croissance démographique de 2,3% par an, conséquence d’un taux de fécondité très élevé (5,5 enfants par femme contre 4,6 à l’échelle de l’Afrique), la population passerait à 14 millions à l’horizon 2011. Bien qu’en hausse depuis 2002, le taux d’alphabétisation des adultes demeure à un niveau très bas (26,2% en 2006). Le taux de prévalence du VIH/Sida est passé de 0,9% en 2001 à 0,8% en 2007. Les perspectives de réalisation par le Mali des Objectifs du millénaire pour le développement en 2015 sont généralement faibles.
4. Le document du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté 2007-2011 (CSCRP) est le cadre de référence des politiques et stratégies de développement à moyen terme et le référentiel des négociations avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers. L’objectif général du CSCRP est de promouvoir une croissance rédistributive et une réduction de la pauvreté, par la relance des secteurs productifs et la consolidation des réformes du secteur public. Pour atteindre ces objectifs, le CSCRP comporte trois orientations stratégiques: i) le développement des infrastructures et du secteur productif; ii) la poursuite et la consolidation des réformes structurelles; et iii) le renforcement du secteur social. L’objectif principal du cadrage macro-budgétaire est le maintien des équilibres macroéconomiques et budgétaires en tenant compte des potentialités réelles de l’économie malienne. En particulier, le CSCRP vise à accélérer la croissance économique à 7% par an pendant la période 2007-2011.
EVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE
5. L’économie malienne a bien résisté aux chocs exogènes qui ont marqué la période depuis son dernier EPC en 2004 (flambées des prix du pétrole et des produits alimentaires de grande consommation, crise financière globale, appréciation du franc CFA découlant de son rattachement à l’euro). Le PIB réel a maintenu, avec certaines fluctuations, des taux de croissance positifs (tableau I.1). La consommation privée a fortement augmenté au cours des dernières années, de 63,3% du PIB en 2003 à 70,9% en 2008. Les parts des exportations et de la formation brute de capital fixe dans le PIB se sont maintenues à un niveau relativement stable, tandis que la part de la variation des stocks a baissé depuis 2003.
6. L’inflation au Mali, généralement contenue à des niveaux modérés, n’a enregistré que deux débordements isolés en 2005 et en 2008. L’évolution des prix s’inscrit dans la tendance générale observée au sein de l’UEMOA, notamment en ce qui concerne les périodes de fortes tensions inflationnistes provoquées par le haut niveau des cours des produits alimentaires et énergétiques à l’échelle mondiale en 2008. Le Gouvernement a fait des efforts financiers et fiscaux importants pour en limiter l’impact sur les populations. Ces mesures se sont traduites par des pertes de recettes d’environ 9 milliards de FCFA (dont environ 5 milliards pour le riz seul).
7. Les ressources budgétaires du Mali reposent fortement sur les impôts indirects prélevés sur les flux d’échanges internationaux. En 2008, les recettes totales de l’État (hors allègements de dettes et dons) représentaient 15,3% du PIB, en légère baisse en raison des exonérations accordées aux groupes les plus affectés par la crise. Les dépenses totales, qui représentaient 23,6% du PIB en 2008, se sont maintenues à un niveau relativement stable. La part des dons s’élève à environ 4% du PIB durant la plupart des années.
8. Dans le contexte de l’Initiative sur la dette des pays pauvres très endettés (PPTE), le Mali a obtenu des appuis extérieurs sous forme d’annulations de sa dette, ce qui a libéré des ressources internes pour le financement d’importants projets d’aménagement et des programmes à caractère social. Selon les données de la BCEAO, le montant global des annulations au titre de l’initiative d’allégement de la dette multilatérale s’élevait à 700,5 milliards de FCFA en 2006. En raison de ces allégements, l’encours de la dette extérieure rapporté au PIB est passé de 60,8% en 2005 à 26,0% en 2006. Au 31 décembre 2008, l’encours total de la dette extérieure était de 810,4 milliards de FCFA, équivalent à 22,8% du PIB.