Maladie des racines roses de l’oignon
Agent pathogène
La racine rose de l’oignon a été signalée en 1917 comme une maladie causée par Fusarium (Taubenhaus et Mally, 1917). Il fallait attendre jusqu’à 1926 pour constater que le véritable agent pathogène de la maladie des racines roses identifié par des caractères morphologiques est Phoma terrestris (Hansen, 1926). En effet, l’analyse de l’histoire de la distribution géographique des deux agents pathogènes montre que leur localisation est fréquemment concomitante à tel point que les deux maladies ont été confondues (Juncker, 1997). Sur la base de ses caractéristiques distinctives, Phoma terrestris est classé systématiquement dans le règne des Fungi, Embranchement des Champignons, sous Embranchement des Ascomycota, Classe des Dothideomycetes, sous classe des Pleosporomycetidae, Ordre des Pleosporales, Famille des Incertae sedis, Genre Phoma et Espèce Phoma terrestris.
Caractéristiques de l’agent pathogène
Les développements des agents pathogènes et de la maladie sont optimaux à des températures de 24 ° à 28°C. L’agent pathogène fongique peut persister dans le sol pendant des années et se propager dans l’eau et par le mouvement du sol infesté. Il est bien adapté aux climats tempérés sous-zones tempérées et tropicales en raison de sa capacité à survivre longtemps dans de nombreux types de sol. La montée en puissance de la maladie, de même que sa régression sont très rapides (Pages, 1997). La première prend place généralement entre le 20 octobre et le 20 novembre, la seconde entre le 1er et le 31 Mai. Dans le cas de la régression, il est surprenant de constater que ce phénomène affecte des plantes déjà contaminées par la maladie, dont certaines racines, fortement colorées sont en cours de dégradation.
Ces racines meurent et sont remplacées par des racines jeunes qui bien que se développant dans un environnement infesté, ne sont pas attaquées. Phoma terrestris est signalé comme un parasite très répandu ayant de nombreux hôtes. P terrestris ne tue généralement pas les plantes hôtes mais celles-ci deviennent rabougris et peuvent sembler souffrir de la sécheresse ou d’une carence en éléments nutritifs. Il envahit les tissus de l’épiderme racinaire et du cortex et la pénétration des hyphes se produit à travers une libération d’enzymes qui décomposent le tissu hôte. P. terrestris a été isolé avec succès à partir d’hôtes de 45 genres dont des céréales, des légumes et des herbes. Ainsi plusieurs espèces peuvent être infectées par P. terrestris : soja, pois, canne, millet, avoine, orge, blé, maïs, courge, concombre, melon, tomate, aubergine poivron, chou-fleur, carotte, épinard, et les alliums. En absence d’hôte, l’agent pathogène se conserve sous forme de microsclérotes dans le sol pendant de nombreuses années (Pagés, 1997).
Techniques d’isolement du pathogène
La technique la plus utilisée consiste à couper les tissus racinaires présentant les symptômes en morceaux de 2-3mm et a les stériliser en surface avec une solution d’éthanol à 70% pendant 30 secondes. Le tissu de l’hôte peut alors être plaqué sur un PDA (gélose de dextrose de pomme de terre). La culture est placée pendant 5 jours à température ambiante dans l’obscurité. Une coloration rose-rouge est révélatrice de l’agent pathogène. En outre la méthode du tube d’agar-test utilisée par Yong-ki kim et al. en 2003 a permis de vérifier les résultats de Biles et al. (1992) qui affirment que le degré de pigmentation sur gélose est croissant en fonction de la température. Par contre il est important de souligner que la méthode utilisée pour les autres pathogènes fongiques comme le Fusarium afin d’obtenir des inoculats à partir d’un mélange séché puis broyé de propagules et de talc ne peut être reproduite avec P. terrestris pour l’obtention de pycnides et de spores de façon régulière (Pages, 1997).