MALADIE DE KAPOSI ET VIH
Atteintes viscérales
Les atteintes viscérales font la gravité de la maladie de Kaposi o Les localisations pleuropulmonaires : Elles sont fréquentes et difficiles à diagnostiquer. Elles coexistent avec une atteinte cutanéo-muqueuse dans plus de 95 % des cas. La symptomatologie clinique est pauvre et non spécifique faite de toux, dyspnée, crachâts hémoptoïques, fièvres prolongées. Les signes radiologiques apparaissent tardivement. La radiographie pulmonaire montre des nodules parenchymateux flous mal limités disposés symétriquement dans les deux parenchymes, un flou péri hilaire avec effacement des contours vasculaires et bronchiques, un épanchement pleural. La TDM pulmonaire est plus discriminante, les anomalies parenchymateuses les plus fréquemment constatées sont des macro et micronodules siégeant préférentiellement dans les parties extérieures et sous pleurales des poumons ; ces nodules présentent des bras pédiculés, des contours flous irréguliers et sont centrés par les vaisseaux pulmonaires ou les petites bronches (siège péri bronchique). Les épaississements péri bronchovasculaires sont le deuxième 19 aspect le plus souvent observé ; quand ils ne sont pas diffus et prédominent dans la partie proximale et péri hilaire réalisant un épaississement circonférentiel ou nodulaire à bras spiculés. Les autres anomalies TDM (image linéaire septale ou non, image en verre dépoli, masse et condensation pulmonaire, adénopathies médiastinales et hilaires) sont habituellement associées aux précédentes. Le lavage broncho-alvéolaire est évocateur quand il montre une augmentation des sudoripares. La fibroscopie bronchique peut mettre en évidence les lésions bronchiques angiomateuses. La ponction pleurale ramène un épanchement sérohémorragique. En l’absence de preuves histologiques apportées par une biopsie pulmonaire le diagnostic présomptif repose sur les arguments cliniques, radiologiques et endoscopiques suscités. Tous les autres viscères et les ganglions lymphatiques peuvent être atteints, seul le système nerveux semble être épargné. o Les localisations digestives Elles sont le plus souvent asymptomatiques et rarement à l’origine d’hémorragie, de perforations ou d’occlusion. Des cas d’entéropathies exsudatives ont été décrites. 8. Diagnostic : Le diagnostic de certitude est histologique. La biopsie cutanée permet aussi d’éliminer les principaux diagnostics différentiels : Botriomycome (les granulomes pyogéniques), angiomatose bacillaire, d’autres tumeurs malignes vasculaires, les métastases, les lymphomes, les pseudo maladies de Kaposi (syndrome de Mali). La maladie de Kaposi est caractérisée par une double prolifération cellulaire (fait d’infiltrat de cellules fusiformes, variables selon l’âge des lésions) et 20 vasculaire étroitement intriquées, habituellement disposées en nodules ou en travées, avec extravasation d’hématies et des dépôts d’hémosidérine. Ce dépôt peut être libre ou être situé dans les macrophages autour de la tumeur en zone de tissu fibreux révélé par la coloration de PERLS ou de TURNBULL, ce dépôt qui n’est pas toujours retrouvé est une conséquence soit d’une hémorragie ou d’une extravasation des érythrocytes dans les cellules interstitielles. La prolifération cellulaire est d’origine endothéliale associée à des cellules inflammatoires (histiocytes et plasmocytes). Les cavités vasculaires sont de trois types : de simples fentes vasculaires, des capillaires néoformés ou des vaisseaux adultes. Cette prolifération d’origine non sarcomateuse justifie la préférence accordée au terme de maladie de Kaposi. Le diagnostic est facile dans les formes cutanées. La biopsie cutanée est effectuée de préférence au centre d’une lésion palpable, en allant jusqu’au derme. Le diagnostic histologique est plus aisé sur les lésions infiltrées évoluées que sur les lésions angiomateuses récentes. 9. Traitement : Il n’existe pas de traitement curatif spécifique à la maladie de Kaposi, néanmoins il existe un traitement palliatif qui va du traitement local aux polychimiothérapies. Toutefois, l’apparition d’antirétroviraux puissants tels que les IP permet d’observer une amélioration de la MK probablement liée plus à l’amélioration immunitaire qu’à un effet anti HHV 8 de ces antirétroviraux.
Moyens thérapeutiques
Traitements locaux
Ils comprennent la radiothérapie d’intensité modérée (30 grays fractionnés et étalés) la cryothérapie cytotoxique (bléomycine, vinblastine), l’administration intra-lésionnelle de β-HCG est une autre alternative. Il s’agit d’un traitement qui a un intérêt esthétique indiqué dans les formes mineures ou en compléments à d’autres traitements. La radiothérapie a également des propriétés antalgiques et anti œdémateuses. 9.1.2. Traitements généraux : Font appel à l’interféron alpha, aux rétinoïdes recombinants, et à des chimiothérapies cytotoxiques. L’interféron α est plus efficace avec plus de 200 lymphocytes T CD4+/mm3 administré par voie sous cutanée à la posologie de 9 à 18 MU/jour en association avec la zidovudine. Pour le traitement d’entretien il faut 2 à 3 injections hebdomadaires. La chimiothérapie cytotoxique associe la bléomycine, vincristine, vinblastine et les anthracyclines. Ces différents produits peuvent être utilisés en monothérapie ou en association.
INFECTION A VIH
L’infection à VIH est une maladie infectieuse virale chronique due au Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), qui se caractérise par la diminution des moyens de défense de l’organisme. Elle est marquée par la survenue de nombreuses maladies opportunistes qui profitent de la baisse de l’immunité de l’organisme pour se développer. L’acronyme SIDA signifiait Syndrome de l’Immunodéficience Acquise. Actuellement, le terme de « sida » renvoie au dernier stade de l’infection à VIH, c’est l’ensemble des manifestations cliniques, immuno-virologiques et psychosociales , conséquence d’une destruction progressive du système immunitaire par le VIH. I
AGENT PATHOGENE
Les Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) appartiennent à la famille des Retroviridӕ. Ces derniers sont très largement répandus parmi les diverses espèces animales [6]. La figure 15 présente les différentes sous familles, les genres et les principales espèces de la famille des Retroviridӕ.
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