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Traitement chirurgical
Dans certains cas, des défauts gingivaux causés par la maladie persistent : des cratères gingivaux plus ou moins profonds favorisant la rétention de plaque et le problème esthétique sont les principales problématiques. Une correction chirurgicale (simple gingivoplastie ou lambeau parodontal) peut alors être envisagée au niveau de ces sites. Cependant la régénération papillaire reste délicate, complexe et imprévisible chirurgicalement, sous la dépendance de facteurs anatomiques et morphologiques, qui interfèrent avec les objectifs recherchés par les cliniciens [12,61].
Traitement de la PUN
Le traitement symptomatique devra tenir compte de l’ampleur de la phase aigue de la maladie et de sa sévérité par la prescription d’une antibiothérapie systémique puis par l’élaboration d’un plan de traitement adapté aux pertes d’attache [86]. Le métronidazole semble être l’antibiotique de choix, mais les pénicillines et la tétracycline sont également efficaces. Habituellement, les antibiotiques font disparaître les signes aigus en quelques jours, mais leur prise doit être associée à un débridement professionnel avec emploi d’antiseptiques. Des bains de bouche à la chlorhexidine sont prescrits jusqu’à ce que le contrôle de plaque individuel puisse être réalisé efficacement. La destruction tissulaire entraîne des lésions interdentaires qui sont difficiles, voire impossibles à atteindre lors du contrôle de plaque. Ces lésions sont corrigées chirurgicalement après la thérapeutique initiale. Les lésions interdentaires peu marquées sont corrigées par gingivoplastie. Les lésions plus importantes peuvent nécessiter des chirurgies à lambeau avec ostéoplastie associée à des techniques régénératrices si nécessaire.
La récidive de la maladie n’est pas rare. Ainsi, des visites de contrôle sont recommandées tous les trois mois étant donné que le patient est considéré comme sujet à risque de récidive [35].
Mobilité dentaire
Définition [18, 15,40]
La mobilité dentaire est le plus souvent définie comme une augmentation de l’amplitude de déplacement de la dent sur l’arcade dans un plan horizontal et/ou vertical suite à l’application d’une force. La mobilité dentaire ne peut être considérée comme urgence que si elle est trop accentuée et qu’elle gène le patient lors des différents mouvements masticatoires, et également lorsqu’il s’agit de lyses osseuses terminales avec un risque d’expulsion lors d’un mouvement fonctionnel Ce symptôme pathologique de la maladie parodontale constitue pour nos patients un des principaux motifs de consultation en parodontie.
Différents types de la mobilité dentaire On distingue deux types de mobilité dentaire
– la mobilité dentaire physiologique que l’on peut considérer comme étant la normalité,
– la mobilité dentaire pathologique qui est consécutive aux lésions des structures parodontales [40].
Mobilité dentaire physiologique
La mobilité dentaire physiologique est la capacité que possède la dent à répondre par un mouvement, à des sollicitations endo ou exo buccales. Elle varie pour chaque type de dent en fonction de la surface d’insertion des fibres desmodontales entre 155 – 275 mm2 pour les monoradiculées et 425 – 435mm2 pour les molaires. Le simple passage de la position debout à la position allongée peut la faire varier [40]. La mobilité dentaire physiologique varie également en fonction de la position de la dent dans son alvéole. En effet, les dents en extrusion ont une plus grande mobilité que les dents en intrusion. On distingue deux types de mobilités physiologiques
– une mobilité spontanée qui existe en l’absence de toute force appliquée sur la dent,
– une mobilité provoquée induite par l’application de forces physiologiques diverses sur la dent [40].
Mobilité dentaire pathologique
La mobilité dentaire est dite pathologique lorsque son augmentation est due a des modifications quantitatives et qualitatives des tissus de soutien de la dent. Cependant, on différencie une mobilité dentaire simplement augmentée, qui est stable, adaptative, d’une mobilité progressive qui est instable et pathologique. Classiquement, si on applique une force assez importante (500gf) directement sur la couronne d’une dent entourée d’un parodonte sain, celle-ci va s’incliner dans son alvéole jusqu’à ce qu’il y ait contact entre les deux tissus durs (la dent et l’os). On prend le sommet de la dent comme point de référence, on mesure alors un déplacement qui correspond à une mobilité ≪ physiologique ≫. En revanche, si on applique une force similaire (500gf) sur la couronne d’une dent dont l’espace desmodontal est élargi, le déplacement de la dent dans le sens horizontal sera augmenté. Ce déplacement correspond alors à ≪ une mobilité pathologique ≫. Cependant, si l’examen clinique montre une mobilité accrue, il n’est pas suffisant pour dire s’il s’agit d’une mobilité ≪ physiologique ≫ ou d’une mobilité ≪ pathologique ≫, on a besoin d’autres éléments de diagnostic pour l’affirmer [40].
Etiologie
L’étiologie locale peut avoir diverses origines : inflammatoire, traumatique ou mécanique.
L’origine inflammatoire
Elle est associée soit à une lésion pulpaire, soit à une lésion parodontale. La propagation de l’inflammation de la gencive dans le desmodonte provoque des transformations dégénératives qui augmentent la mobilité. Cette dernière est aussi augmentée temporairement pendant une courte période qui suit la chirurgie parodontale [15].
L’origine traumatique
Elle est soit accidentelle (choc), soit occlusale .L ’origine occlusale est représentée par le traumatisme occlusal en rapport avec une parafonction (tic, bruxisme) ou une dysfonction (prématurité, interférence).Ces contacts anormaux constituent une conséquence fréquente des parodontites suite à l’apparition des malpositions secondaires. La surcharge occlusale est le plus souvent associée à l’augmentation de l’espace desmodontal (visible sur les clichés radiographiques) à l’origine d’une mobilité, mais qui n’est pas progressive lorsque le desmodonte est histologiquement normal [8,15].
L’origine mécanique
Elle est représentée par un rapport couronne clinique/racine clinique défaillant, ce qui augmente l’amplitude de déplacement. L’apparition de cette mobilité anormale est liée à la longueur et à la forme des racines, et aussi au caractère uni ou pluriradiculaire de la dent. Pour un même niveau d’ostéolyse, une incisive inférieure avec une racine courte sera mobile. En revanche, une molaire supérieure avec un même niveau d’ostéolyse ne le sera pas [8]. Cette mobilité, contrairement à la mobilité d’origine inflammatoire ou occlusale est non réversible, car elle est liée à la perte osseuse. Elle n’évolue pas si la maladie parodontale est stabilisée. Mais il est important qu’elle n’entraîne pas de gêne fonctionnelle [3]. L’association de deux étiologies à l’origine de la mobilité peut exister comme des surcharges occlusales et une perte osseuse au niveau de dents. L’association des trois étiologies est une situation fréquente qui peut être à l’origine d’une mobilité pathologique et progressive. Cette situation est représentée par une parodontite destructrice en présence de surcharges occlusales. L’espace desmodontal est élargi, des lésions osseuses angulaires deviennent visibles à la radiographie et les dents deviennent très mobiles. La mobilité devient alors progressive, et c’est dans ce cas que notre intervention est la plus nécessaire [15].
Signes et symptômes
Le patient pourra décrire :
– une inquiétude, celle de perdre ses dents,
– une gêne fonctionnelle à la mastication, à la phonation ou encore à la déglutition,
– une gêne psychologique.
L’anamnèse générale permet, dès cette première consultation, de mettre en évidence une éventuelle pathologie générale qui pourrait être la cause de cette mobilité dentaire. De plus, un interrogatoire bien mené peut révéler des tics, des chocs répétés ou toute autre parafonction.
Examen dentaire et occlusal
Le praticien doit s’attacher à vérifier l’intégrité coronaire, la présence de facettes d’usures, non fonctionnelles, de micro fractures ou de fêlures qui peuvent être mis en relation avec un traumatisme. Il doit également contrôler la vitalité pulpaire, la qualité des restaurations, la stabilité des prothèses amovibles ou encore la morphologie des prothèses fixées.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES URGENCES EN PARODONTOLOGIE
I. DEFINITIONS
1. Urgences
2. Urgences Médicales
3. Urgences en parodontologie
II. SITUATIONS D’URGENCE PARODONTALES
1. Abcès parodontal
1.1. Définition
1.2. Etiologie
1.3. Signes cliniques
1.4. Signes paracliniques
1.5. Traitement
1.5.1. Traitement d’urgence
1.5.2. Traitement étiologique
2. Syndrome du septum
2.1Définition
2.2. Etiologie
2.3. Signes et symptômes
2.4. Signes paracliniques
2.5.Traitement
2.5.1. Traitement local
2.5.2. Traitement étiologique
3. Maladies parodontales nécrosantes
3.1. Définition
3.1.1. Gingivite ulcéro- nécrotique (GUN)
3.1.2. Parodontite ulcéro- nécrotique (PUN)
3.1.3. Stomatite ulcéro-nécrotique
3.2. Etiologie
3.2.1. Facteurs locaux
3.2.2. Facteurs généraux
3.3. Signes cliniques
3.3.1. Signes cliniques constants
3.3.2. Signes cliniques inconstants
3.4. Signes généraux
3.5. Signes paracliniques
3.6. Traitement
3.6.1. Traitement de la GUN
3.6.1.1. Traitement local
3.6.1.2. Traitement général
3.6.1.3. Traitement étiologique
3.6.1.4. Traitement chirurgical
3.6.2. Traitement de la PUN
4. Mobilité dentaire
4.1. Définition
4.2. Différents types de la mobilité dentaire
4.2.1. Mobilité dentaire physiologique
4.2.2. Mobilité dentaire pathologique
4.3. Etiologie
4.5. Evaluation de la mobilité dentaire
4.6. Signes paracliniques
4.7. Traitement
5. Péricoronarite
5.1.Définition
5.2. Etiologie
5.3. Péricoronarite congestive aiguë
5.3.1. Signes et symptômes
5.3.2. Signes paracliniques
5.4. Péricoronarite suppurée
5.4.1. Signes et symptômes
5.4.2. Signes paracliniques
5.5. Traitement
DEUXIEME PARTIE JUSTIFICATION ET OBJECTIF
1. Justification
2. Objectif
II. METHODOLOGIE
1. Type et cadre d’étude
2. Echantillonnage
3. Procédure de collecte des données
III. Résultats
1. Données socio-professionnelles
1.1. Sexe
1.2 Secteur d’exercice
1.3. Nombre d’années d’exercice
1.4. Fréquentation du cabinet
1.5. Formation continue en parodontologie
2. Prise en charge des urgences parodontales
2.1. Questionnaire médical
2.2. Abcès parodontal
2.3. Syndrome du septum
2.4. Maladies parodontales nécrosantes
2.5. Perte spontanée de l’organe dentaire
2.6. Péricoronarite
3. CONNAISSANCES DES URGENCES PARODONTALES
3.1. Maitrise de la nouvelle classification des maladies parodontales
3.2. Différentes situations d’urgence en parodontologie
3.3. Nature des urgences parodontales
3.3.1.Urgence de nature infectieuse
3.3.2. Urgence de nature infectieuse et douloureuse
3.3.3. Urgence de nature mécanique
4. ATTITUDE GENERALE FACE A UNE URGENCE PARODONTALE
IV. DISCUSSION
1. Limites de l’étude
2. Données socioprofessionnelles
3. Connaissances des urgences parodontales
4. Attitudes de chirurgiens dentistes face aux urgences parodontales
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE