L’utilisations des PFC

Adansonia digitata

Bien que très peu rependue dans les champs comme dans la réserve, Adansonia digitata se retrouve sous forme de parc tout autour des concessions à Sambandé comme dans la plus part des terroirs villageois du Sénégal. C’est une espèce dont toutes les parties de l’arbre sont utilisées soit pour l’alimentation, soit pour la construction d’habitats ou pour la pharmacopée.
En effet, les feuilles consommées fraîches, tiennent lieu d’épinard, riches en sels minéraux et en vitamines A et C. Mais séchées, elles sont le plus souvent transformées en poudre mêlée aux sauces pour les rendre m mucilagineuses et aux plats à base de céréales auxquels elles donnent liants et onctuosité.
Quant aux fruits, les populations de Sambandé extrait la pulpe farineuse de couleur blanchâtre qui se trouve tout autour des graines, et qu’elles utilisent comme condiment et sert à préparer un succédané du lait, accompagnant les bouillies. Ainsi, selon Pélissier (1966), citer par BUTARE (2003) : Les analyses des nutritionnistes révèlent en particulier l’extraordinaire richesse des feuilles de baobab séchées en calcium et en fer dont le mil est gravement déficitaire. 100g de feuilles de baobab séchées en poudre fournissent, en effet, 2000mg de calcium alors que le même poids de lait n’en procure que 120 ; la même quantité d’arachide, 150 et la même mesure de mil ou de poisson, 30. De même, 100g de feuilles de baobab séchées procurent 49mg de fer, contre 40 pour le même poids de mil, 2,5 pour le même poids d’œuf ou de poisson sec, 1 pou le même poids de riz ou de manioc. Aucune autre produit de cueillette (qu’il s’agisse du néré ou du tamarin, pourtant très précieux) ni aucune autre plante cultivée (aussi bien le gombo, que le niébé ou les feuilles de manioc) ne joue un rôle aussi capital dans l’équilibre de la ration alimentaire du paysan.

Cordyla pinnata

C’est un arbre de 12 à 15m de haut, à fut régulier et droit, cime arrondi et dense. Les feuilles sont alternes, imparipennées, à 5-10cm paire de folioles alternes ou opposées, glabre. Le fruit est charnu, plus ou moins sphérique à ellipsoïdes, glabre, de 4-6cm de diamètre, vert puis jaune à maturité contenant 2-3 graines entourés d’une pulpe gélatineuse comestible28 .
C’est une espèce qui occupe un statut social très important dans l’alimentation non seulement des populations de Sambandé, mais de toutes les populations du Saloum, d’où le qualificatif de « yap Saloum ». Ainsi, les parties utilisées dans l’alimentation concernent uniquement les fruits. Les fruits mûrs donnent un jus de couleur jaunâtre sucré et est le plus souvent consommé par les enfants, alors que le fruit immature, après transformation artisanale accompagne presque tous les repas familiaux à base de céréales.

Balanites aegyptiaca

Arbre à cime sphérique, aplatie ou irrégulière atteignant 8-9m de haut avec lisse (arbre jeune) devenant crevassée et fissurée, beige à noirâtre, à tranche beige à brun pâle31 . Cependant, les parties utilisées dans l’alimentation des populations de Sambandé est les fruits qui sont des drupes ellipsoïdes de 5*25cm, vertes et pubescentes, devenant jaune et plus ou moins glabre à maturité32. Ils sont surtout utilisés à cause de leur qualité gustative.

Ficus gnaphalocarpa

C’est un arbre de 10-15 (-30) m de haut, à fût souvent trapu, atteignant 3m de diamètre, à cime large et ouverte, avec des branches étalées. Les fruits, qui sont des figues solitaire ou par paires à l’aisselle ou sur les jeunes feuilles, globuleuses ou obovoïdes, pédonculées, de 2-6 cm de diamètre, plus ou moins pubescentes, jaunes ou rougeâtres à maturité34, sont très consommés par les populations de Sambandé. En effet, à l’instar de Cordyla pinnata, Ficus gnaphalocarpa occupe une place de choix chez les populations du Saloum et plus particulièrement les Sérères qui l’utilisent comme condiment.

Parkia biglobosa

C’est un arbre de plus de 10m de haut et les parties utilisées dans l’alimentation des populations de Sambandé est relatives aux fruits, qui sont des gousses suspendues en grappe sur le réceptacle de la fleur en forme de massue, aplaties, brun foncé, plus ou moins cintrées, de20-30*1,5-2,5cm, contenant des graines entourées, une pulpe farineuse jaune, sucrée35.
Cependant, c’est une espèce qui est rarement commercialisée dans la zone du fait de sa disponibilité, d’où son très faible taux d’abondance dans nos relevées (0,06%), soit un individu.

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Grenadia erubescens

C’est un arbuste buissonnante ou petit arbre de 1-3 (-6) m de haut, à fût court, à cime irrégulière et ouverte36. Cependant, la partie de l’arbre consommée par les populations de Sambandé et plus particulièrement les enfants, est relative aux fruits qui sont de forme variable, généralement plus ou moins ovoïdes ou elliptiques, souvent plus ou moins arqué, charnus, lisses à plus ou moins verruqueux, de 5-8*2-3 cm, jaune moutarde à maturité, portant au sommet les restes desséchés des lobes du calice et contenants de nombreuses graines.

Icacina senegalensis

C’est une plante à tiges herbacées annuelle venant en touffe, en générale, d’un tubercule vivace. Les fruits qui sont des drupes d’un beau rouge carmin velouté, à maturité, longue de 3-4cm, large de 2-3cm. Peu de pulpe autour d’un fort noyau38 sont consommés surtout par les enfants. Cependant, les fruits ne sont pas commercialisés dans la zone.

Dans la pharmacopée

La pharmacopée traditionnelle, toujours à base de drogues végétales, prend sa source, non seulement dans la diversité des groupements humains, des langues, des coutumes et des techniques, mais aussi dans la diversité du climat, du sol, et de la flore. Ainsi, les plantes constituent la base matérielle de l’automédication courante des populations du terroir villageois de Sambandé, mais aussi, l’essentiel de la substance du travail des guérisseurs traditionnels.
En effet, Sambandé dispose de 98 espèces végétales pour la plupart considérées comme des plantes médicinales par les populations locales. Ces plantes, sont utilisées d’une part, du fait de leur efficacité et de leur accessibilité, leur acquisition étant plus aisée en zone rurale, et d’autre part, du fait de leur moindre coût. Cependant, la problématique de la conservation reste étroitement liée à celle de la conservation des drogues végétales qui sont dans l’ensemble archaïques et qui ont commeconséquence la modification des caractéristiques chimiques des produits et par conséquent, compromettre sa teneur en principes actifs qui, du coup à postériori, peuvent atténuer ou faire disparaître les propriétés thérapeutiques du produits40 . Ainsi, vu l’importance de ces plantes pour les populations, que la Faculté de Médecine de l’UCAD en collaboration avec l’UICN, le CRDI, ENDA… a mis en place un jardin botanique dénommé : Cadre Botanique de Sambandé (photo 4a et 4b), dans le but d’expérimenter et de valoriser certaines plantes médicinales en voie de disparution comme Daniella oliveri, Cola cordifolia…

Guiera senegalensis

C’est un arbuste dont les feuilles sont surtout utilisées pour le traitement du rhume. Cependant on la retrouve surtout dans les champs ou elle est fréquemment couper par les paysans lors des activités de désherbages. Ainsi, elle a dans nos relevées un taux d’abondance faible (0,8%) et un taux de présence fréquent (70%).

Grewia bicolor

C’est une plante très prisée par les populations de Sambanbé. En effet, les écorces sont utilisées pour le traitement des cas de fatiguement. Mais, il faut noter que cet espèce ne figue dans aucune de nos relevées.

Cassia siberiana

C’est un petit arbre de 8-10(-15) m de haut à fût court et contourné. Cime étalée à branches retombantes. Port remarquable lorsqu’il est en fleur avec de grands racèmes pendants de fleurs jaunes42. En effet, selon les personnes interrogées dans le terroir villageois de Sambandé, toutes les parties de l’arbre sont curatives, des racines aux feuilles, en passant par l’écorce et les fruits. Ainsi, la décoction des racines, c’est-à-dire les racines plongés dans de l’eau pendant quelques heures voire une journée ; bien que très désagréable, aide à surmonter des maladies comme la dysenterie et la fièvre jaune ; alors que les écorces ou les feuilles sont utilisées pour le traitement du rhumatisme.

Adansonia digitata

Arbre majestueux du domaine tropical, Adansonia digitata est utilisée à Sambandé pour le traitement de plusieurs maladies. En effet, les feuilles sont utilisées pour le traitement de la fatigue. Selon une dame interrogée (bambara), les feuilles préparées sous forme de soupe, constituent un remède très efficace contre la fatigue.

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