Le Valproate de sodium et l’ épilepsie
L’épilepsie est définie comme une maladie cérébrale chronique qui associe : la survenue d’au moins une crise épileptique, une prédisposition cérébrale durable à générer des crises, des conséquences neurobiologiques, neuropsychologiques, sociales et psychiatriques.
Actuellement en France 500 000 personnes souffrent d’épilepsie. Elle survient soit dans l’enfance soit chez l’adulte plus âgé avec une incidence de 120 pour 100 000 personnes par an.
Sa gravité repose sur : les conséquences directes des crises épileptiques (traumatismes physiques et psychologiques, risque de mort subite), de leur répétition, du traitement, de la cause de l’épilepsie ; le retentissement psychologique et social ; la survenue d’un état de mal épileptique. La mortalité est plus élevée chez les patients épileptiques, ce qui s’explique par : l’étiologie en cause de cette épilepsie ; la dangerosité due aux circonstances de survenue d’une crise (noyade, chute…) ; l’état de mal épileptique. Elle est plus importante chez les sujets présentant une pharmaco résistance et en cas de mauvaise observance. Le taux de mort soudaine inattendue dans l’épilepsie augmente pendant la grossesse, en rapport avec une diminution des traitements pour leur tératogénicité mais aussi par l’augmentation de la clairance du produit.
Le Valproate de sodium et le trouble bipolaire
« Le trouble bipolaire est un trouble psychiatrique sévère, chronique et fréquent. Cette maladie est décrite depuis l’Antiquité et se caractérise par des changements pathologiques de l’humeur et de l’énergie qui peuvent être augmentées (la manie) ou diminuées (la dépression). En dehors de ces épisodes maniaques ou dépressifs caractérisés, il est maintenant bien connu que les sujets atteints présentent également des symptômes psychiatriques au cours des phases de stabilité de l’humeur avec des altérations persistantes, notamment : des fonctions cognitives, de la régulation des émotions, du sommeil, des rythmes circadiens, etc. »
1 à 4 % de la population générale est atteint des formes typiques mais si on y ajoute les formes moins sévères ou moins typiques la prévalence rejoint les 10%.
Sa gravité repose sur : les tentatives de suicide (15% de décès) ; l’apparition de troubles psychiatriques concomitants (addiction, troubles anxieux…) ; une mise en danger liée à une désinhibition psycho-comportementale ; – une désinsertion sociale, familiale et professionnelle. Le VDS est commercialisé depuis 1977 sous le nom commercial de DEPAMIDE (puis DEPAKOTE en 2000) dans le traitement des troubles bipolaires comme thymo-régulateur.
L’effet tératogène du Valproate de sodium : chronologie des connaissances scientifiques
Dès 1968, Meadow SR a décrit dans un article des malformations observées chez 6 nourrissons nés de mère traitée par un antiépileptique. Il a émis l’hypothèse d’un lien entre ces malformations et ces traitements.
En 1972, Speidel BD et Meadow SR ont réalisé une étude rétrospective qui portait sur 427 grossesses de 186 femmes épileptiques traitées. Les pathologies les plus fréquemment retrouvées étaient : des malformations cardiaques congénitales ; des fentes labiales avec ou sans fente palatine ; des micro-encéphalies ;
Les fréquences de ces malformations ainsi que des décès étaient plus élevées par rapport à un groupe témoin.
En 1980, Dalens B, Raynaud EJ, Gaulme J ont décrit des malformations retrouvées chez un enfant né d’une mère traitée pendant la grossesse uniquement par VDS.
En 1982 Robert E et Guibaud P , au sein du système de suivi des malformations congénitales du Rhône Alpes ont recensé 72 nourrissons nés avec une anomalie de fermeture du tube neural. Parmi eux 9 étaient de mère épileptique sous traitement par VDS en monothérapie ou en polythérapie. Leurs résultats suggéraient un lien entre les malformations et le VDS. En 1986, Lindhout D et Schmidt D ont mis en évidence une augmentation significative du risque d’anomalie de fermeture du tube neural en cas d’exposition au VDS durant le premier trimestre de la grossesse.
Chronologie des modifications « administratives »
Le point de départ de cette catégorie se pose en 1967 avec la commercialisation du Valproate de sodium dans l’épilepsie. Puis en 1977, celui ci devient commercialisé aussi pour les troubles bipolaires.
En 1986, la notion d’anomalie de fermeture du tube neural est apparue dans le Résumé des Caractéristiques des Produits (RCP) des traitements à base de VDS. L’inclusion de la notion de retard de développement dans les RCP date de 2006.
En 2014, l’European Medicines Agency (EMA)(17), a rendu un rapport suite à une demande d’arbitrage de 2013 dans laquelle elle a conclu : qu’il existe un risque avéré de malformations et de troubles du développement en cas d’exposition fœtale aux produits contenant du VDS ;que l’indication du VDS est limitée aux cas d’intolérance ou d’inefficacité aux alternatives thérapeutiques dans les indications suivantes : Épilepsie, Trouble bipolaire ; que le VDS est contre indiqué dans la migraine en l’absence de contraception efficace ; qu’il convient de renforcer les informations et avertissements sur les produits quant à ses dangers en cas d’utilisation pendant la grossesse ; qu’il est nécessaire d’élaborer des supports pédagogiques pour informer les professionnels de santé et les patientes ; – qu’il faut réaliser des études visant à évaluer l’impact de ces mesures de minimisation des risques.
Table des matières
INTRODUCTION
1. L’utilisation du Valproate de sodium en médecine
1.1. Le Valproate de sodium et l’épilepsie
1.2. Le Valproate de sodium et le trouble bipolaire
2. L’effet tératogène du Valproate de sodium : chronologie des connaissances scientifiques
3. Chronologie des modifications administratives
4. Objectifs de l’étude
METHODE
1. Type d’étude
2. Élaboration du questionnaire
3. Critères d’inclusion
4. Critères d’exclusion
5. Recueil des données
6. Analyse des données
RESULTATS
1. Description de l’échantillon
2. Description des réponses à l’évaluation : Objectif principal
2.1. Détail des réponses à chaque proposition
2.2. Score de connaissance brute
2.3. Nombre d’erreurs
2.4. Sources d’information
3. Objectifs secondaires
DISCUSSION
1. Résultats principaux
1.1. Représentativité de l’échantillon
1.2. Objectif principal
1.3. Objectifs secondaires
2. Forces et faiblesses
3. Comparaison des résultats
4. Hypothèses pour expliquer les résultats
5. Contexte actuel
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE